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Guerre de leadership au sein de la majorité présidentielle : Quand les caciques du RPM décident de déboulonner le PM Moussa Mara

vendredi 12 septembre 2014, par Assane Koné

C’est le désamour total entre le premier ministre Moussa Mara et les caciques du Rassemblement Pour le Mali et ses partis acolytes. Ils n’ont qu’un seul leitmotiv : éjecter Moussa Mara, à tout prix, de son fauteuil et placer idéalement un membre du parti à sa place. Car pour eux, il est inadmissible, voir inconcevable de garder un premier ministre qui est mal représenté dans l’hémicycle.

C’est une véritable course folle qui est engagée au sein de la majorité présidentielle. Pour cause, les caciques sont déterminés à éjecter du fauteuil de la primature Moussa Mara qui décidément ne fait plus l’unanimité dans le nid des tisserands. Ils ne jurent que par son éviction de la primature. Depuis son arrivée à la primature, Moussa Mara, l’ancien maire de la commune IV du district de Bamako, réputé jadis pour son goût inné pour le travail bien accompli n’est jamais parvenu à conquérir le cœur des caciques du parti présidentiel, le RPM. Jouissant de l’estime du président Ibrahim Boubacar Keita et de son fils Karim Keita, président de la commission défense de l’Assemblée Nationale et faiseur de roi à Sébenikoro, il suffisait de souffler dans la même trompette que lui afin d’occuper des postes stratégiques dans le gouvernement. Le premier ministre Moussa Mara semble en perte de vitesse à Sébenikoro et cela risque de lui couter son fauteuil à la primature. C’est le schéma qui se dessine dans l’atelier des tisserands. Boulkassoum Haidara, président de la coalition des partis de la majorité présidentielle, a clamé haut et fort que le parti majoritaire doit occuper le fauteuil de la primature et qu’ils mettront tout en œuvre afin que le poste revienne à un membre du parti majoritaire. C’était à l’occasion de la signature de la convention des partis de la majorité présidentielle le dimanche 7 septembre 2014 au CICB. Le Premier Ministre Moussa Mara, qui voulait faire de la primature son jardin secret, fera bientôt ses valises et retournera illico à la mairie de la commune IV sans achever son programme. Il faut noter que le passage de Moussa Mara à la primature n’a pas été un long fleuve tranquille. Les maliens ont en mémoire son voyage imprédictible et imprudent à Kidal avec comme corollaire le carnage des administrateurs et des soldats. Une visite qui a scellé le sort de cette ville stratégique du septentrion qui depuis n’est plus dans le giron de la République du Mali. Une fois les portes de la primature franchie, le Moussa Mara véridique et visionnaire qu’on connaissait à ôter cette chemise au profit d’une autre chancelante et expropriatrice. Son passage à la primature risque de porter un grand coup à sa carrière politique. Les barons du parti au pouvoir sont en train de fourbir les armes afin de l’abattre jusqu’aux racines. Karim Keita, qui l’avait encensé lors de la présentation de sa feuille de route, est en train de prendre ses distances. Ladji Bourama, qui avait l’habitude de dire à qui veut l’entendre que ce n’est pas le RPM qui l’a porté sur le trône de Koulouba, semble avoir oublié cette phrase. Et, son silence depuis les évènements de Kidal, laisse croire que les caciques du RPM, ont sa bénédiction. Et, si cela se confirmait, Moussa Mara devrait faire ses valises et ne s’en prendre qu’à lui-même. Bon Dieu, quelle est cette boulimie du pouvoir qui a poussé Moussa Mara dans l’antre des tisserands qui n’a rien à envier à une ruche. Moussa Mara devrait s’attendre à un tel sort. Avec seulement un député à l’Assemblée nationale et un regroupement de partis politiques qui ne représente pas grande chose sur l’échiquier politique malien, Moussa Mara devait s’attendre au revers de la médaille. Les prochaines semaines nous édifierons davantage. C’est une véritable lutte de leadership qui est engagée dans la majorité politique et Moussa Mara risque de voir la Primature de loin, en passant sur le pont Fadh pour se rendre chez lui au bord du fleuve à Kalaban Coro.

Moussa Samba Diallo
(LE REPUBLICAIN)

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