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GABON : ALI BONGO VICTIME DE LAFIANCE FRANÇAISE ?

vendredi 2 septembre 2016, par Assane Koné

Depuis le début des violences post-électorales au Gabon, aucun chef d’Etat africain ne s’est exprimé. Craignent-t-ils d’aller contre la position de la France qui, pour l’instant, ne paraît pas franchement soutenir Ali Bongo ? Il n’est pas interdit de le penser.

Pour la petite histoire, le Gabon a récemment infligé une forte amende à une société pétrolière française, ce qui, bien sûr, ne lui donne pas une bonne assise à Paris. De plus, M. Diane, un proche conseiller du président ivoirien, vient d’être limogé pour avoir planifié avec Jean Ping le sabotage des résultats, notamment à travers une démission de membres de la commission électorale gabonaise qui auraient dénoncé des tripatouillages massifs. Or, dans certains milieux, on se demande si Diane n’agissait pas avec la bénédiction du président Alassane Ouattara et de... la France. Enfin, il y a quelques mois, le Premier ministre français, Manuel Valls, avait déclaré, sans se gêner, qu’en 2009, Ali Bongo n’avait « pas été élu si bien que cela »...

POSITIONS TRANCHÉES

En tout état de cause, il sera difficile à Bongo de renoncer à une victoire dont dépend la survie du système hérité de son père. Au reste, Ali Bongo n’en est pas à sa première victoire contestée : en 2009, la contestation violente avait atteint des sommets.

Ping, non plus, ne croira jamais à sa défaite. A plus de 70 ans, il n’aura plus la chance de briguer à nouveau le pouvoir. Plus immédiatement, il trouvera toujours étrange que dans le Haut-Ougoué, le taux de participation ait soudain bondi à 99% et que 95% des voix de cette province soient miraculeusement revenues à Bongo. Pour ne rien arranger et comme pour souffler sur les braises, les observateurs européens jugent le scrutin présidentiel non transparent.

INSTITUTIONS SUSPECTÉES

Conseiller aux parties de s’en tenir au prochain verdict de la Cour Constitutionnelle, c’est vraiment prêcher dans le désert puisque nulle part en Afrique, un opposant ne reconnaît la moindre dose d’impartialité à cette Cour peuplée, en général, de fidèles du président en exercice.

Voilà d’ailleurs l’une des tares de la démocratie africaine : l’absence de confiance des citoyens dans les institutions.

En somme, le scrutin gabonais ressemble comme deux gouttes d’eau à la quasi-totalité des autres scrutins organisés en Afrique : ce que l’on dépeint sous les traits d’une fête démocratique se transforme en catastrophe. Aux dépens du pauvre peuple. Hélas !

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