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France : Hollande aborde « avec gravité » son 1er anniversaire à l’Elysée

lundi 29 avril 2013, par Assane Koné

François Hollande fait un bilan empreint de « gravité » de sa première année à l’Elysée, dans une période de crise « exceptionnelle » qu’il dit affronter avec persévérance sans se laisser impressionner par la critique et la morosité.

Lors d’un entretien cette semaine avec des journalistes d’agences de presse, le chef de l’Etat s’est posé en garant des résultats de sa politique, jugeant normal d’être celui à qui l’on demande des comptes en ces temps troublés.
« J’ai accédé à la présidence de la République dans une période exceptionnelle. Exceptionnelle au plan économique : une crise longue, une récession en Europe, un chômage à un niveau historique. Exceptionnelle parce que j’ai été amené à engager la France au Mali. Exceptionnelle parce que le populisme s’est installé, pas seulement en France, mais partout en Europe », a-t-il expliqué.
« Je prends la mesure de cette gravité, c’est le devoir du président de la République que de tenir bon et de voir plus loin par delà les tempêtes d’un moment. Ça s’appelle la persévérance », a-t-il poursuivi.
Un an après son élection avec 51,46% des voix, c’est l’heure d’un premier bilan pour le chef de l’Etat, tôt décrit comme un président « normal » par contraste avec son prédécesseur Nicolas Sarkozy et aujourd’hui plombé par une cote de confiance très basse, autour de 25% dans la plupart des sondages.
« SEULS LESSULTATS COMPTENT »
Une impopularité que le président socialiste dit assumer, en attendant les résultats de la politique engagée depuis un an, notamment contre un chômage record dont il a fixé comme objectif d’inverser la courbe d’ici fin 2013.
« Seuls les résultats comptent. Et il ne peut y avoir de subterfuge par la parole ou l’artifice. J’ai pris des engagements. Je serai jugé là-dessus », résume-t-il. « Je n’exonère pas les responsabilités passées dans la situation que j’ai trouvée, elles sont lourdes, mais les Français, eux, quand une élection est intervenue, ils jugent le président, pas le précédent ».
Maintenir le cap reste le credo de François Hollande, qui prône la maîtrise de soi dans l’adversité.
« La direction est toujours fixée par le président même si le respect qui est le mien du rôle du Premier ministre correspond à celui que j’ai pour le Parlement », dit-il.
« En fait, c’est toujours vers le président que les Français se tournent. C’est au président qu’ils demandent des comptes et c’est légitime. Je mesure ce que dois faire dans ce moment particulier pour le pays. Rester maître de moi, en étant sûr de ce que je pense ».
Au chapitre des « épreuves surmontées depuis un an », le chef de l’Etat cite les plans sociaux dans les entreprises, la crise de la zone euro, l’affrontement autour de la loi autorisant le mariage et de l’adoption pour les couples homosexuels, votée mardi dernier, et « l’imprévisible affaire Cahuzac », du nom de l’ancien ministre du Budget ayant avoué posséder des comptes clandestins à l’étranger.
« NE JAMAIS SE LAISSER IMPRESSIONNER »
S’il dit garder une distance face aux critiques de la droite et d’une partie de la presse, François Hollande repousse le procès en hésitation qui lui est parfois fait.
« S’il y a un reproche qui m’est apparu totalement inapproprié, c’est celui de ma prétendue indécision », dit-il.
« On peut critiquer mes décisions, penser que je fais fausse route, dire que je n’ai pas pris le bon cap mais s’il y a une chose dont je suis sûr c’est que, depuis un an, j’ai fait des choix majeurs pour la France », poursuit-il, évoquant le Pacte de compétitivité, la réforme du marché du travail et la ligne du « sérieux budgétaire » indispensable selon lui à la crédibilité de la France.
« En 10 mois, bien davantage qu’en 10 ans ! », ajoute le président socialiste, prompt à dénoncer le bilan de son prédécesseur de l’UMP.
Entré à l’Elysée au terme d’un processus à rebondissements, incluant une primaire et le renoncement forcé de l’ex-directeur du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Khan, François Hollande se dit imperméable aux malveillances.
« J’ai compris depuis longtemps que si je me laissais atteindre par les commentaires, je ne pourrais pas avancer », dit-il.
« Comme candidat et comme dirigeant politique, j’avais déjà eu l’occasion de le vérifier. A les lire je n’avais aucune chance de devenir président », poursuit l’ancien premier secrétaire du PS.
« Comme président, et je crois que ça a été vrai pour tous mes prédécesseurs quels qu’ils soient, je me suis fixé une ligne de conduite : ne jamais se laisser impressionner, suivre son chemin. Et faire en sorte qu’il soit le bon ».
Reuters
par Elizabeth Pineau et Julien Ponthus

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