Politique > FMI, Gouvernement et les marchés controversés : A quand la sanction administrative

FMI, Gouvernement et les marchés controversés : A quand la sanction administrative

mardi 14 octobre 2014, par Assane Koné

En fin de mission, la puissante institution de Breton Wood avait exigé au gouvernement malien la publication des redoutables rapports et des sanctions à la proportion des indisciplines financières relevées dans les marchés incriminés ainsi que dans l’utilisation des fonds publics. Après les preuves indiscutables, le gouvernement doit impérativement réagir selon la profondeur des infractions et des délits.

Un devoir de respect des formalités s’impose au gouvernement malien pour obtenir le retour du programme Fec, suspendu pour cause de mauvaise gouvernance autour de la passation des marchés de l’achat de l’aéronef présidentiel et des équipements de l’armée. Après des vérifications opérées par des structures indépendantes, la mission du FMI avait finalement exigé au gouvernement une panoplie de mesures correctives à la hauteur des compromissions. Parmi les exigences de l’institution, y figurent la publication des rapports d’audits du vérificateur général et de la Cour suprême, l’engagement à observer la rigueur et la discipline budgétaire par l’incorporation de toutes les dépenses publiques dans la loi de finance, ainsi que la correction des différentes surfacturations relevées dans le marché militaire du ministère de la Défense et de l’achat du nouvel aéronef présidentiel. Ce n’est pas tout. Au nombre des exigences figure en bonne place la sensible question des sanctions auxquelles l’institution financière mondiale a donné des dimensions pédagogiques.

Les rapports étant publiés, le gouvernement est attendu de pied ferme pour respecter les autres mesures infligées par le FMI. L’exécution des engagements y va de la crédibilité du gouvernement, d’autant que depuis la prise de fonction, du chef de gouvernement, en l’occurrence Moussa Mara, il n’y est jamais parti de mainte morte pour expliquer aux Maliens sa détermination à lutter contre l’impunité.

Les observateurs se rappellent des propos tenus lors de sa première adresse à la nation, mercredi 09 avril 2014 à la Primature. « Cette mission, nous allons la mener avec un état d’esprit de loyauté envers le peuple malien ». Plus loin Mara indique que le Chef de l’État lui a confié la responsabilité de mener la mission, de conduire l’action du Gouvernement, conformément à ses orientations qui ont été approuvées massivement par les compatriotes, à l’occasion des élections présidentielles passées. Parmi ses missions, le PM précise le renforcement de la gouvernance, les services publics, l’amélioration des rapports entre les citoyens et l’État. « Nous allons animer le Gouvernement avec l’état d’esprit d’intégrité absolue. Nous ne pouvons plus nous permettre dans notre pays que la responsabilité publique soit un ascenseur socio-économique ; que les responsables publiques ne soient plus au-dessus de tout soupçon. Nous allons veiller à cette intégrité absolue afin que les membres du Gouvernement soient concentrés pour servir ; nous allons mener cette mission avec l’état d’esprit pour récompenser les mérites ; l’état d’esprit de la culture de sanctions ; la sanction est aussi pédagogique », a-t-il soutenu.

7 mois après, l’occasion revient au Premier ministre de respecter les engagements de mener l’action du Gouvernement avec l’état d’esprit d’équité entre les citoyens.

Les ministres soupçonnés n’ont plus de crédibilité vis-à-vis des citoyens qui ont porté confiance à IBK. Le jeu de transparence doit être le seul credo pour impulser le caractère d’intégrité absolue déclaré par le Premier ministre. Et il est attendu de pied ferme.

Bréhima Sogoba

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