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ELECTIONS LEGISLATIVES 2020 : Un Collectif réclame la reconnaissance de la volonté des électeurs

mardi 16 juin 2020, par Assane Koné

Décidément, plus rien ne va au Mali. Après les élections législatives 2020, le Mali a désormais un « Collectifs des Députés élus par le Peuple et spoliés par la Cour Constitutionnelle ». Cette structure que dirige Bourama Tidiani Traoré dit Banazolé Bourama, a animé le 11 juin 2020, une conférence de presse.

« L’urgence qui s’attache à la résolution de cette crise passe nécessairement par le rétablissement de la vérité des résultats de l’élection législative dans les circonscriptions concernées, par la reconnaissance de la volonté des électeurs », a indiqué Bourama Tidiani Traoré, dans une déclaration. Sur la base de constats et observations, il a attiré l’attention des pouvoirs publics sur des risques réels de perturbations de la paix sociale dans les localités concernées, consécutives aux frustrations subies.

« La présente conférence de presse a pour but de présenter le Collectif des Députés Élus par le Peuple et Spoliés par la Cour Constitutionnelle, et d’informer objectivement sur des faits et actes relevés et vérifiables, subis avant et surtout à la suite de la proclamation des résultats définitifs du second tour des élections législatives du 19 avril 2020 par la Cour constitutionnelle de la République du Mali », a indiqué Bourama Tidiani Traoré dans sa déclaration liminaire.

Selon lui, le Collectif a été mis en place dès la proclamation des résultats définitifs. Il dira qu’il regroupe les élus spoliés des circonscriptions électorales de Bougouni, Bafoulabé, Commune1 du district de Bamako, Commune 5 du district de Bamako, Commune 6 du district de Bamako, Kati, Mopti, Sikasso, Tenekou, et Youwarou.

Il a rappelé que c’est sur la base des sollicitations des populations de leurs circonscriptions respectives, de leur engagement citoyen, de la confiance et de la croyance qu’ils ont dans les lois et dans les institutions de notre pays, qu’ils se sont engagés pour les élections législatives dont le second tour s’est déroulé le 19 avril2020. « Nous avons été témoins des résultats provisoires centralisés au niveau de nos préfectures respectives et du gouvernorat du district de Bamako, puis transmis au Ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation (MATD) aux fins de proclamation des résultats provisoires avant l’étape de la Cour Constitutionnelle qui est habilitée à proclamer les résultats définitifs », a-t-il rappelé. Avant de dénoncer qu’ « à la surprise générale, la Cour Constitutionnelle, en se prononçant selon sa volonté a, soit inversé les résultats ‘’faisant du perdant le gagnant’’, soit ignoré des requêtes avec des faits avérés en faveur de certaines listes ». Il dira qu’ « en outre, dans certaines circonscriptions électorales comme Sikasso et Kati, des pratiques graves aux antipodes de la démocratie et des droits de l’homme (intimidations, enlèvements, menaces, répressions, séquestrations) ont émaillé le scrutin ».

L’ancien député de Kati, élu sous les couleurs du RPM, parti qu’il a quitté depuis belle lurette, a indiqué que le Collectif qu’il préside a produit un Mémorandum restituant les faits. Selon lui, ce document a été remis aux missions diplomatiques pour informations. Mais, qu’à cela ne tienne, il dira qu’après les premières protestations populaires dans leurs circonscriptions respectives, dans le cadre d’une démarche responsable et citoyenne, qu’ils ont sollicité l’intermédiation de leaders religieux, à l’effet de plaider leur cause auprès des plus hautes autorités du pays. « Pour conforter notre démarche, les leaders religieux (le Haut Conseil Islamique du Mali) nous ont demandé d’intercéder auprès des jeunes pour ramener le calme dans nos circonscriptions respectives », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter qu’à ce jour, l’intermédiation du président du Haut Conseil Islamique du Mali, Aseïd Chérif Ousmane Madani HAÏDARA, a conduit à l’organisation d’une réunion entre des représentants du Collectif et Monsieur le Premier Ministre qui les a écoutés, et avait promis de rendre compte au Président de la République. « Au cours de cette rencontre le Collectif a réitéré la position de ses membres, celle de leur restituer leurs victoires indument attribuées à des listes adverses », a-t-il déclaré.

Cependant, très déçu, il dira qu’au moment où il animait cette conférence de presse, qu’ils n’ont pas reçu la suite réservée à leur revendication. Il a rappelé que « l’urgence qui s’attache à la résolution de cette crise passe nécessairement par le rétablissement de la vérité des résultats de l’élection législative dans les circonscriptions concernées, par la reconnaissance de la volonté des électeurs ».

« Au demeurant sur la base de nos constats et observations, nous attirons l’attention des pouvoirs publics sur des risques réels de perturbations de la paix sociale dans les localités concernées, consécutives aux frustrations subies », a-t-il ajouté. Avant de signaler qu’en tout état de cause, « il faut s’attendre à une forte aversion des populations pour le vote dans les jours, semaines et mois à venir. Avec des taux de participation habituellement faibles, la situation conduira inévitablement à une remise en cause des pouvoirs élus. Ce qui présentera un danger permanent pour la république ».

Assane Koné


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