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Démission de Taubira : « Je quitte le gouvernement sur un désaccord majeur »

mercredi 27 janvier 2016, par Assane Koné

Lors d’une conférence de presse au ministère de la Justice, Christiane Taubira s’est félicitée d’être restée « fidèle » à ses « engagements » et à ses « combats ».

15 h 40 - « Désaccord politique majeur »

L’ancienne garde des Sceaux a terminé sa prise de parole : « Je quitte le gouvernement sur un désaccord politique majeur. J’ai choisi de rester fidèle à mes engagements, à mes combats. Je suis fidèle à nous. Le péril terroriste est grave et imprévisible. Nous sommes déterminés à l’abattre. Nous ne devons lui concéder aucune victoire, ni politique, ni militaire, ni symbolique. Notre pacte républicain est assez solide pour résister aux tragédies. Il est bien plus fort. » Et de terminer sur une citation d’Aimé Césaire : « Nous ne livrerons pas le monde aux assassins d’aubes. »

15 h 33 - « Un immense honneur »

Christiane Taubira a commencé à s’exprimer à la Chancellerie : « Ce fut pour moi un immense honneur d’être garde des Sceaux et en particulier sous ce président, François Hollande », déclare Christiane Taubira lors d’une conférence de presse au ministère de la Justice. « Je salue l’esprit d’équipe de mon cabinet, sa pugnacité et son humour. »

15 h 17 - Standing ovation

Les députés de gauche ont, dans la foulée d’une intervention du socialiste Philippe Martin, réservé mercredi une standing ovation à Christiane Taubira, rendant ainsi hommage à son action comme ministre de la Justice. Je voudrais saluer « la parfaite collaboration pendant quatre ans entre Christiane Taubira et le groupe socialiste », a commencé le député PS du Gers avant sa question au gouvernement, ce qui a fait se lever tous les députés présents sur les bancs de gauche pour applaudir debout. « Et la remercier pour les combats emblématiques que nous avons portés, qu’il s’agisse du mariage pour tous, de la lutte contre le terrorisme ou de la réforme de la justice », a enchaîné cet ancien ministre.

14 h 34 - La Manif pour tous jubile

Sur Twitter, Albéric Dumont, vice-président de la Manif pour tous, donne rendez-vous ce soir à 19 h 30 à ses soutiens pour fêter le départ de Christiane Taubira.

14 h 17 - La victoire de Valls

Après Arnaud Montebourg, Manuel Valls a eu la peau d’un autre ministre qui représentait l’aile gauche du Parti socialiste, et dont les convictions sont incompatibles avec les siennes : Christiane Taubira. Cette dernière a démissionné, comme son collègue du Redressement productif, après une ultime provocation à l’égard du gouvernement. Si son ancien collègue n’avait pas eu le choix, pouvait-elle faire autrement après avoir été désavouée à ce point par le président sur la constitutionnalisation de la déchéance de nationalité, et recadrée publiquement par le Premier ministre ?

13 h 32 - Les moments forts de Christiane Taubira au ministère de la Justice

12 h 50 - Prise de parole à 15 h 15

Dans un communiqué publié sur le site du ministère de la Justice, Christiane Taubira annonce qu’elle fera une déclaration à la presse à 15 h 15 à la Chancellerie. La passation de pouvoir entre Christiane Taubira et Jean-Jacques Urvoas devrait avoir lieu à 16 h 30.

12 h 32 - La satisfaction de Philippe Bilger

Dans sa chronique accordée au Point.fr, le magistrat honoraire n’a pas caché sa satisfaction : « Enfin la fidélité à soi-même l’a conduite à démissionner ! Elle tire les conséquences à la fois de sa médiocrité et du fait que le gouvernement n’était plus du tout dans le chemin qui était le sien. »

12 h 8 - Un souci de cohérence de l’Élysée

François Hollande a souligné qu’il devait « y avoir une cohérence dans l’action qui est conduite » et une « éthique collective » au gouvernement, après la démission de Christiane Taubira, opposée à la réforme de la déchéance de nationalité, a rapporté le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll. Le président de la République a déclaré « qu’il avait accepté sa démission (de la garde des Sceaux) car, dans le débat qui s’engage, il doit y avoir une cohérence dans l’action » et une « éthique collective » pour tous les membres du gouvernement, a ajouté le porte-parole (AFP).

11 h 48 - Réactions en rafale à droite et au centre

Croulant sous les hommages du PS, l’ex-garde des Sceaux essuie en revanche de nombreuses attaques venues de la droite et du centre. Revue de détail :
 Christian Jacob, chef de file des députés LR : « Cela fait au moins deux ans qu’il n’y avait plus de garde des Sceaux. » « Cette majorité est en train d’exploser, de voler en éclats. (...) Déjà qu’il n’y avait pas de ligne politique, maintenant, non seulement il n’y a plus de ligne politique, mais il n’y a plus de majorité. »

- Éric Woerth, député de l’Oise :

- Hervé Mariton, député de la Drôme : « Christiane Taubira ne pouvait pas rester compte tenu de son opposition à la déchéance de nationalité. L’important, pour la suite, est de savoir si son projet d’affaiblissement de la justice pour les mineurs et plus largement de dégradation de la politique pénale est maintenu ou remballé. »

 Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI : « La démission de Christiane Taubira et la nomination de Jean-Jacques Urvoas à la fonction de garde des Sceaux sont deux bonnes nouvelles pour la France. Au-delà de la politique pénale condamnable que conduisait madame Taubira, son opposition publique au projet de loi de révision constitutionnelle, dont elle avait par nature la charge, humiliait le gouvernement français au point que le Premier ministre était réduit à jouer son remplaçant sur les bancs du gouvernement pour le débat qui s’ouvre. Cette situation n’avait que trop duré. »

 François Bayrou, président du MoDem, maire de Pau : « Cette démission est la conséquence inéluctable d’un violent affrontement au sein du gouvernement. Mme Taubira affirme ainsi que la fracture est irréparable et cette fracture va se répercuter sur l’ensemble de la gauche. Tout ceci était prévisible et l’incroyable est que ce processus n’ait pas été maîtrisé et que le problème n’ait pas été traité avant. Rédiger le texte à la dernière minute avant le conseil des ministres prouve l’état d’improvisation dans lequel toutes ces choses sont proposées. Les conséquences politiques seront bien entendu très importantes. » (AFP)

11 h 36 - Christiane Taubira, encensée à gauche

Sur Twitter, les « éléphants » socialistes affichent une belle unanimité.

 Bruno Le Roux, président du groupe PS à l’Assemblée :

- Karine Berger, députée des Alpes de Haute-Provence :

- Aurélie Filippetti, députée et ancienne ministre :

À la sortie du conseil des ministres, Stéphane Le Foll a déclaré que le départ de Christiane Taubira était une question « d’éthique et de cohérence ». Sur Jean-Jacques Urvoas, le porte-parole du gouvernement ajoute : « C’est une personnalité indépendante. (...) L’indépendance d’esprit est une qualité pour la justice. »
Dans les couloirs de l’Assemblée nationale, Olivier Faure, l’un des porte-parole du groupe PS, glisse : « Je ne crois pas qu’on puisse parler de crise politique. Ça peut arriver dans une majorité qu’on soit en désaccord sans pour autant évoquer une crise. Elle va revenir à l’Assemblée nationale et elle participera au travail de la majorité. » Son successeur, Jean-Jacques Urvoas est « un homme de talent, un juriste émérite ». (dans les couloirs de l’Assemblée)

Tandis que Laurent Baumel, député PS classé « frondeur », précise : « (Christiane Taubira) a mis ses actes en face de ses convictions et a choisi la fidélité à ses valeurs ». « Je déplore un rétrécissement permanent de la majorité politique issue de 2012. Le tandem Hollande-Valls aura contribué au fil des années à faire le vide autour d’eux. Ce n’est pas de bon augure pour les élections futures. »


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