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Crise malienne : proposons pour aller de l’avant !

samedi 12 septembre 2020, par Assane Koné

Alors que les Maliens ont le regard résolument tourné vers l’avenir, j’apprends qu’à l’initiative d’un de mes anciens collègues contesté, un groupe des élus de la défunte législature organise une manœuvre bancale pour essayer de rétablir l’ancienne Assemblée Nationale. C’est un coup d’épée dans l’eau !

Je comprends ceux des ex-députés, et c’est l’immense majorité, qui estiment avoir été bien élus. Ils trouvent injuste d’avoir été privés de leur siège régulièrement obtenu dans les urnes. Mais au regard des événements, cette posture est intenable. Les Maliens se diront simplement que tous ces députés sortants ne pensent qu’à leurs postes et à leurs privilèges.

A un moment où nos compatriotes marquent clairement leur désir de conjuguer au passé l’épisode des élections législatives, il n’est ni utile ni productif de chercher encore à proposer ce genre de petits arrangements. D’aucun voudrait faire croire que nous sommes tous solidaires de la démarche. Ce n’est pas le cas !

Pour ma part, j’estime qu’après la crise politique et les évènements du 18 Août, nous ne devons penser qu’à l’avenir du Mali et non au nôtre. Nous devons être au chevet des populations et soutenir la dynamique de stabilisation en cours conduite par le CNSP.

C’est pourquoi, à l’occasion des concertations nationales des 5 et 6 Septembre prochains, chacun doit proposer des solutions dynamiques qui nous permettront d’aller de l’avant afin de revenir, dans des délais raisonnables, à l’Ordre Constitutionnel.

Au niveau de l’ADP-Maliba, nous proposerons un schéma de transition simple :

– Une Transition qui ne devra pas excéder 18 mois
– Un Président de Transition choisi par les membres du CNSP
– Un Premier Ministre consensuel et sans coloration politique
– Un organe législatif comprenant l’ensemble des Forces Vives
– Une feuille de route s’inspirant du Dialogue National Inclusif

Le nouvel organe législatif doit être une Assemblée Constituante à part entière et pourrait prendre en charge une partie des attentes de ceux qui pensent perdre injustement leur siège. En effet, chacun sait que, même s’il est évident que ses membres seront désignés et non élus, pour effectuer le travail de fond qu’on en attend, la Constituante devra reposer sur une forte légitimité.

A ce titre, les organisations qui proposeront des noms devront non seulement tenir compte de la légitimité nouvelle du M5-RFP, qui a poussé le vent de contestation contre le régime du président sortant, mais aussi de celle de certains des ex-députés régulièrement élus dans leurs circonscriptions, et qui disposent d’une véritable base électorale et sociale.

Le mouvement de contestation contre l’ancien régime a été un cri du cœur du peuple malien pour la Justice. Dans ce contexte, il faut également réparer l’injustice qui a été faite aux 31 députés spoliés de leurs sièges par la défunte Cour constitutionnelle et les intégrer à cette Constituante.

Voilà pour moi une solution bien plus équilibrée que celle consistant à vouloir coûte que coûte rétablir l’ancienne législature, avec la trentaine de députés les plus contestés de l’histoire politique nationale.

Aliou Boubacar Diallo
Président d’honneur de l’ADP-Maliba


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