Amadou Fané, âgé de 34 ans au moment des faits, a été fixé sur son sort, après la délibération. Comparu pour avoir tenu des relations sexuelles non consenties avec une fille de 13 ans, il a pris la peine de 3 ans d’emprisonnement ferme.

La session actuelle de la cour d’assises de Bamako entame sa deuxième semaine. Les travaux se sont poursuivis avec la comparution lundi 7 décembre 2015 d’un jeune tailleur du nom d’Amadou Fané. Agé d’environ 34 ans. Il était inculpé de viol.

Les faits pour lesquels il comparaissait, se sont déroulés le 5 juillet 2014 à Fana, une commune rurale de Guegneka. La mère de Fatoumata Traoré l’envoyait chez le tailleur Amadou Fané pour ses mesures dans la perspective de la couture de ses habits. Après la prise des mesures, Amadou excité par la vue de la petite fille, la propulsait dans son lit où, il entretenait des rapports intimes avec elle sans son consentement. Au moment où la victime tentait d’alerter le voisinage, il l’en empêchait en lui mettant un habit sur la bouche. Après les faits, Fatoumata Traoré fit un compte rendu à ses parents qui porta plainte, d’où la présence procédure.

A l’enquête préliminaire, l’inculpé nie les faits qui lui sont reprochés. Selon l’arrêt de renvoi, l’accusé finit par lâcher le morceau en soutenant qu’il a été tenté par le satan. Il explique qu’après la prise des mesures de Fatoumata, le pire s’est passé. Toujours à l’enquête préliminaire, ses propos selon lesquels la fillette n’a opposé aucune résistance n’est qu’une façon de se faire bonne conscience car à peine elle savait ce qui lui arrivait.

Elle ne mesurait ni le sens des propos tenus par Amadou Fané ni les attouchements. Elle s’est rendu compte de l’évidence quand elle a été propulsée sur la couchette, sa culotte enlevée et l’acte de pénétration consommé. Ladite évidence a été telle qu’il résulte du certificat d’expertise médicale en date du 5 juillet 2014 que Fatoumata Traoré a été violée car présence de sperme dans le vagin même si la perforation de l’hymen est probablement naturelle.

A la barre, Amadou a tranquillement écouté la lecture des charges qui pesaient sur lui. Le jeune homme se montrait étrangement serein. De toute évidence, il n’était visiblement pas très conscient de la gravité des faits dont il était accusé. Aux termes de l’article 226 du code pénal : tout acte de pénétration sexuelle, de même nature qu’il, soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol.

Selon le ministère public, il s’agit d’établir la culpabilité. A ses dires, l’accusé a eu des relations sexuelles avec sa victime de 13 ans, il soutenait qu’avec son consentement. Pour le ministère public, l’activité sexuelle a été faite sans son consentement, les faits sont clairs. L’infraction est consommée, l’accusé est coupable.

Face à une brillante plaidoirie, l’avocat du jeune homme a soutenu que son client a reconnu les faits. Selon lui, la commission de cette infraction ne veut pas dire qu’il ne doit pas bénéficier de circonstances atténuantes.

La victime est allée vers l’accusé chez lui dans sa chambre. Elle aurait dû se rendre à l’atelier pour prendre ses mesures. « Nous ne défendons pas la commission de cette infraction mais les conditions dans lesquelles elle a été faite » a-t-il expliqué. La cour dans sa sagacité a reconnu Amadou Fané coupable, tout en lui accordant le bénéfice de larges circonstances atténuantes. Le jeune tailleur a été condamné à trois ans d’emprisonnement ferme. Mais il a déjà passé 17 mois en prison.

Lamine Kané