Un militaire de 25 ans écope de 5 ans de prison ferme pour assassinat. En plus de 5 ans de prison, il est condamné à payer 5 millions de FCFA à titre dommages-intérêts.

La deuxième journée de la troisième session de la Cour d’assises de Bamako a été marquée, le mercredi 2 décembre 2015, par la comparution de Sékouba Traoré à la barre. L’homme âgé de 25 ans au moment du fait, est accusé en juillet 2014, d’assassinat sur la personne de Namakan Traoré. Les faits se sont passés à Kati à quelques Km de Bamako. L’auteur du crime est militaire de son état domicilié au camp Soundjata de Kati.

Dans la nuit du 4 juillet 2014, Sékouba Traoré se rendait au bar du nom « Empire » sise à Kati en compagnie de sa copine. Au moment de sortir une mésentente éclata entre lui et cette dernière. Une dispute s’en suivait et le nommé Namakan Traoré, un habitué des lieux s’en mêlait en proférant des injures et des menaces à l’endroit de Sékouba Traoré. Un ami à ce dernier du nom de Bakary Coulibaly, faisait tout pour les empêcher d’en arriver aux mains. Celui-ci décidait alors de raccompagner Sékouba Traoré chez lui afin d’éviter le pire. En même temps, Namakan décidait de le suivre en le contraignant alors à se rendre au commissariat de police de Kati pour se confier à l’autorité. C’est de là-bas que Sékouba Traoré profitait de l’inattention de son compagnon pour se rendre à son domicile, il prenait son arme de service (un pistolet mitrailleur de marque chinoise) et revenait sur les lieux de la bagarre. Peu de temps les altercations recommençaient et il tira à bout portant sur la personne de Namakan Traoré le tuant sur le coup avant de prendre la fuite. Quelque jours plus tard il fut appréhendé et mis à la disposition de la justice.

Visiblement un accusé bien habillé en sous-vêtement blanc répondant aux questions de la Cour. L’audience était présidée par Moussa O Diarra. Il était assisté de deux conseillers magistrats professionnels et quatre assesseurs. La cour a procédé à la dernière instruction du dossier, comme il est de coutume à la Cour d’assises, pour faire jaillir la vérité. Mais cette instruction à la barre ne fut pas complète pour faire dégager la cause de cette dispute entre Sékouba et Namakan Traoré, a estimé le défenseur de l’accusé. Son avocat très inspiré ce jour-là et en réponse au réquisitoire du ministère public s’est attelé littéralement à dire que l’acte d’assassinat a été prémédité par Sékouba Traoré. Il a plaidé que son client a agi sous l’effet de sa colère et la peur. Avant de dire que ce genre de dossier a besoin d’avoir beaucoup de sagesse.

A l’enquête préliminaire comme à la barre, l’accusé a reconnu avoir tiré sur Namakan Traoré mais sans l’intention de le tuer. Mais cette déclaration a suffi au parquet pour l’inculper. Il était donc question de répondre aux interrogations résultant des débats. Des questions relatives au maintien dans les liens de l’accusation et à l’existence de circonstances atténuantes pour l’accusé. La Cour dans sa majorité a répondu par l’affirmative aux deux principales questions. Elle l’a maintenu dans les liens de l’accusation en lui accordant toutefois des circonstances atténuantes. Le violent militaire a écopé de cinq ans de prison ferme et 5 millions de FCFA comme dommages-intérêts.

Lamine Kané