Mardi 10 mai 2016, la Cour d’Assises de Bamako a condamnée par contumace Samory Ag Mohamed, 50 ans, puisatier domicilié à Tombouctou, Abdoulaye Traoré 53 ans, enseignant et Alassane Dicko, 43 ans, cultivateur, respectivement domicilié à Niafounké, à la peine de mort pour atteinte à la sureté intérieure et extérieure de l’Etat, rébellion, association malfaiteurs et actes de terrorisme.

L’arrêt de renvoi N°426 du 5 aout 2014 accuse et renvoi Samory Ag Mohamed, Abdoulaye Traoré et Alassane Dicko devant la cour d’assises pour atteinte à la sureté intérieure et extérieure de l’Etat, rébellion, association de malfaiteurs et actes de terrorisme.

Le dossier est passé devant la cour d’assises de Bamako mardi 11 mai 2016. La cour était présidée par le président accompagné de ses quatre conseillers.

Les faits : Mars-avril 2012, le mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) avec l’appui du Mouvement pour l’unité et le Jihad en Afrique de l’ouest (MUJAO), le groupe Ansar-Dine et l’Al-Qaida au Magreb islamique (AQMI), prenait d’assaut les camps militaires de Tessalit, Kidal, Anéfis, Ménaka, Abeibara, Tombouctou, Gao ainsi toutes les positions de nos forces de sécurité dans le septentrion du pays. C’est ainsi que les régions de Gao, Tombouctou et Kidal tombaient entre les mains du MNLA et ses alliés Djihadistes et narcotrafiquants qui semaient la terreur et la désolation au sein des populations.

Durant une très grande partie de la période d’occupation des trois régions en question le sieur Abdoulaye Traoré s’affiliait au MNLA. Ainsi il s’emparait de 16 motos, des meubles appartenant aux militaires maliens, des biens d’équipement ou des mobiliers appartenant à la mairie de Niafounké, mais encore il était chargé de la collecte de fonds devant alimenter les caisses de son mouvement en vue de l’entretien des combattants. Profitant de son statut d’enseignant, il se muait en agent de renseignement auprès des populations pour le compte du MNLA puisqu’il infiltrait même le MUJAO. A cause de lui son mouvement savait quasiment tout sur les Fama, la Munisma, l’opération Serval et sur les forces négatives dignes d’une autre époque.

Par ailleurs, le sieur Samory Ag Mohamed et Alassane Dicko intégraient les mouvements islamistes et n’avaient aucun effort à fournir pour la concrétisation de leurs objectifs, notamment l’instauration de la carte charia. Selon l’arrêt de renvoi, Samory Ag Mohamed était combattant des islamistes, positionné dans l’agglomération afin de fournir à son groupe basé en brousse des informations stratégiques à partir d’un téléphone Thuraya.

Quant à Alassane Dicko, un ancien élément de Gandakoy en 1992, avait combattu les Fama au côté des islamistes et participait à toutes les opérations militaires engagées par eux. En janvier 2013, l’opération serval, les forces armées du Tchad et les forces du Mali, Fama, enclenchaient une guerre implacable contre les assaillants en vue de la reconquête des régions occupées.

Sur dénonciation les susnommés furent interpellés par les éléments de la prévôté de Tombouctou. Le procès-verbal n°114 en date du 27 mars 2013 du service d’investigation judiciaire, leur reproche des faits comme : rébellion, acte de terrorisme, association de malfaiteurs et atteinte à la sureté intérieur de l’Etat.

Après le réquisitoire du parquet, la cour a condamné par contumace Samory Ag Mohamed, Abdoulaye Traoré et Alassane Dicko, à la peine de mort.

Après cette première affaire, trois autres personnes ont été condamnées par contumace dans des affaires différentes : Oumar Fomba, écope 10 ans de réclusion pour atteinte aux biens publics, Moctar Diarra, condamné à 20 ans de prison, inculpé de viol et Badara Aliou Traoré, également écope la peine de mort pour vol qualifié.

Lamine Kané