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Contre la loi électorale et la censure de l’ORTM : Par une marche, l’opposition proteste et exige la tenue des concertations nationales

lundi 3 octobre 2016, par Assane Koné

Treize (13) partis politiques membres de l’opposition, les acteurs de la société civile, les opérateurs économiques et les transporteurs ont organisé, le samedi 1er octobre 2016 à Bamako, une marche « républicaine et démocratique ». Objectif : cette manifestation visait non seulement à protester contre la nouvelle loi électorale et la censure de l’Ortm ; mais aussi pour exiger la tenue des concertations nationales et le retour de l’ancien président Amadou Toumani Touré.

Ils étaient nombreux les responsables de partis politiques de l’opposition à prendre part à cette marche appelée « La Marche pour le Mali ». Il s’agit de Soumaïla Cissé, de l’URD, Modibo Sidibé des Fare, PPR et Me Amidou Diabaté du Parena, Mamadou Sidibé du Prvm Fasoko, Djibril Tangara de la FCD, Nouhoum Togo du Pdes, les cadres de l’Ancd, du Pids, du PSP, entre autres.

Environ 100 000 personnes, selon les organisateurs, ont manifesté pacifiquement le samedi dernier à Bamako, à l’appel de l’opposition à se battre contre la nouvelle loi électorale ; la censure de l’ORTM ; réclamer la tenue des Concertations Nationales pour la Refondation de l’État ; le retour du Président ATT pour une vraie réconciliation nationale ; l’emploi pour les jeunes ; une meilleure dotation des FAMa pour la défense de l’intégrité du pays.

Les messages ou les slogans sur de pancartes et sur des affichettes soulignant « ca ne va pas », « Non à la mauvaise gestion du Nord », « Non à la mauvaise gouvernance », « Non à la dilapidation de nos maigres ressources », « Non à l’arrogance et au mépris ».

A cette manifestation, le chef de file de l’opposition a chargé le pouvoir en place. « Rien ne va dans ce pays. Nous avons marché, nous marchons contre la mauvaise gestion du pays. Mais le gouvernement bouche ses oreilles » a-t-il décrié.

Et d’accuser le régime en place. « En 3 ans, le Chef de l’Etat est à son 5e gouvernement avec 3 secrétaires généraux de la Présidence. Pire, accuse Cissé, IBK n’a aucune vision pour reconstruire l’armée. Avec 4 ministres de la Défense en 3 ans, cela ne permet pas de construire une armée robuste pour maintenir l’intégrité territoriale », a regretté Honorable Cissé. Il a insisté sur la tenue des concertations nationales pour la refondation de l’État.

Soumaila Cissé s’est indigné quant à l’adoption de la nouvelle loi électorale et a aussi dénoncé la censure de l’Ortm.

D’autres griefs, selon Honorable Cissé, sont : la mauvaise dotation des FAMAs pour la défense de l’intégrité du territoire et la sécurisation des personnes et de leurs biens, la mauvaise gestion des ressources allouées aux FAMAs, une absence de l’État et de ses démembrements (Éducation, Santé, Administration...) sur toute l’étendue du territoire national.

Il a dénoncé la dilapidation des ressources publiques, le manque d’emplois pour les jeunes, une grande souffrance quotidienne des ménages, la gestion patrimoniale l’Etat, l’absence du dialogue pour contenir un malaise social grandissant.

« Les Maliens ont la nette impression d’une action publique sans but, sans visibilité, d’un exercice du pouvoir qui tourne à vide, de l’absence de réformes, de direction et d’engagement. Les Maliens s’interrogent sur le manque d’ambitions de la gouvernance actuelle, car les incantations ne peuvent tenir lieu de réponses à leur angoisse. Les populations s’interrogent également sur l’État et ses démembrements (l’éducation, la santé, la justice, l’administration...), leurs capacités à délivrer les services de base, sur les spoliations, les multiples tracasseries dont ils font l’objet. Les Maliens ne se reconnaissent pas dans l’État tel qu’il fonctionne », a déclaré Cissé.

Concernant la sortie médiatique de l’Ambassadeur des Etats-Unis qui faisait allusion aux liens publics et privés entre le Mali et le Gatia, un groupe qui œuvre pour l’unité du Mali, le Président Cissé s’est exprimé : « le gouvernement doit répondre à l’ambassadeur des Etats-Unis. Certains pensent qu’il faut que l’opposition réponde. Voulez-vous que nous parlions à votre place ? Non ! On ne le fera pas ».

Quant au président des Fare Anka Wuli, M. Modibo Sidibé, il a réclamé la tenue des concertations nationales pour un avenir meilleur au Mali. Avant de revenir sur la loi électorale. « Cette loi est mauvaise à tous égards. S’ils pensent priver les autres de candidature, qu’ils se détrompent. Ils doivent chercher d’autres stratégies. Sinon, nous n’accepterons pas la présente loi », a-t-il déclaré.

Pour ce qui est de la censure de l’Ortm, M. Djiguiba Keita a jugé inconcevable cette situation. « On a 25 ans de démocratie, c’est une insulte à la conscience démocratique ». « ATT est quelqu’un qui a travaillé pour ce pays ; il doit revenir pour la réconciliation », a affirmé le secrétaire général du Parena.

Moussa Mallé SISSOKO


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