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Conflits intercommunautaires au Mali : Dr Oumar Mariko accuse l’Etat

mardi 27 mars 2018, par Assane Koné

Sous la direction de son Président, le parti Solidarité Africaine pour la Démocratie et l’Indépendance (SADI) a organisé le samedi 24 mars 2018 à Djélibougou, devant son siège national, un grand meeting d’information sur la crise intercommunautaire et intercommunautaire dans le nord et le centre du pays. Cette rencontre a regroupé de nombreux militants et sympathisants du parti, des représentants et représentantes de certaines associations pour la paix dans les communes (Dental Pulaku, Duina Dogon, Tabital Pulaku, Yirwére Pulaku, Kareri Bamanan).

Toutes ces associations citées ci-dessus ont prôné la paix, la réconciliation et la cohésion sociale. Elles ont toutes témoigné que la crise dans le nord et le centre du pays n’est pas une question d’ethnie.

D’entrée de jeu, Dr Oumar Mariko, Président du parti SADI, dira que l’objectif est d’interpeller la population pour que les gens arrivent à comprendre qu’ils ne sont pas responsables du problème qui est posé. Selon lui le fond de la question, c’est la gouvernance. « L’Etat postcolonial que nous avons aujourd’hui vient de montrer ses limites dans la sécurité des populations et dans le fait d’apporter des biens de consommation nécessaires à la population », a déclaré le président du parti SADI. Il a jouté que la violence sous traitée par l’Etat crée d’autres violences qui se développent entre les différentes communautés et au sein des mêmes communautés. Avant de dire que cela oppose des corporations (éleveurs contre pécheurs et éleveurs contre agriculteurs. Selon lui, ces conflits prennent la forme de conflits ethniques assez grave pour notre pays et pour son avenir.

Il a fortement interpellé l’Etat qui pour lui est responsable de la situation. Car selon lui, son devoir est d’établir la justice, la sécurité, la paix et la quiétude. « L’Etat n’a aucun droit de pousser les communautés, les unes contre les autres ou à pousser les ethnies des différentes communautés à se faire la guerre », a-t-il dénoncé. Il dira que c’est pourquoi ils ont appelé les militants du parti, les responsables de certaines associations qui les ont sollicités dans les temps, à venir pour qu’ils réfléchissent ensemble pour trouver une solution à ce problème. « La violence ne doit pas se développer entre les communautés, mais contre les maux de ce pays qui sont aggravés par la gouvernance qui doit obligatoirement et nécessairement changer », a déclaré Dr Oumar Mariko.

« Ce n’est pas un problème d’ethnie. On est en train de faire un habillage technique », a-t-il ajouté. Pour cela, il dira qu’ils ont trouvé des épithètes pour donner à différentes communautés. « Les peulh sont considérés comme des djihadistes. Les Tamasheq sont considérés comme des djihadistes. Les Arabes sont considérés comme les narcotrafiquants. Tous ces trois sous groupes sont considérés comme des terroristes, c’est cette idéologie qu’on veut faire passer. Elle est dangereusement mortelle pour notre pays », a-t-il dénoncé.

Les pistes de solutions, selon lui sont claires. Il dira que c’est d’abord semer la paix et la cohésion entre les populations. Ensuite, il a proposé d’interpeler l’Etat pour que ses services de répression soient capables de faire le distinguo. Il dira que l’éclairage doit venir des politiques qui sont au pouvoir. Pour cela dira M. Mariko, « prenons conscience et changeons les directions ». Il a expliqué que les conflits entre les peulhs et les agriculteurs sont liés au fait qu’il n’y a aucune solution apporté aux peulhs. « On ne prend pas en compte la nourriture des animaux, les lieux de passage des animaux et l’abreuvoir des animaux. D’ailleurs, la fonction vétérinaire qui était prise en compte par l’Etat et qui encadrait les animaux n’existe plus », a-t-il dénoncé. Sur ce point de vu dira M. Mariko, les éleveurs à la recherche des pâturages, parfois ont pour cibles les agriculteurs.

« Il faut éviter d’armer et d’envoyer les Dosso et chasseurs pour régler des comptes. Ceux qui les envoient doivent être arrêtés », a-t-il lancé. Avant d’ajouter qu’il y a besoins de rassemblement de ceux qui ont compris les enjeux et d’aller vers les populations qui sont les victimes. Et de dire que cela va au-delà d’une table ronde, de ressembler les citoyens conscients pour les amener à comprendre que leur avenir se trouve dans un pays paisible avec une gouvernance qui prend le citoyen comme acteur du développement, étant le sujet qui doit être respecté protégé par l’Etat.

Bintou COULIBALY


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