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Conférence des donateurs pour le développement du Mali : Le rapport du groupe de suivi budgétaire est là

dimanche 29 mars 2015, par Assane Koné

Pendant la conférence des donateurs pour le développement du Mali, tenue à Bruxelles, le 15 mai 2013, au total ce sont 3,2 milliards d’euros de promesses d’aide qui ont été confirmées par les pays participants. Dans l’objectif d’amener le citoyen à s’approprier de toutes les informations relatives aux engagements de Bruxelles, le Groupe suivi budgétaire du Mali a décidé d’évaluer la conférence des donateurs.

La Conférence des donateurs pour le développement du Mali, Bruxelles, 15 mai 2013, a-t-il tenu tous ses engagements en termes d’appui budgétaire, d’appui aux ONG ou autres ? Les mécanismes de suivi dans le cadre de cette Conférence, ont-t-ils bien fonctionné ? Les ressources mobilisées ont-t-elles contribué à la consolidation d’une paix durable, à la consolidation d’un Etat démocratique et au développement économique et social du Mali en termes d’activités, de secteurs et autres ? Se sont-là autant de question qui ont motivé une étude du Groupe de suivi budgétaire du Mali.

Dr Dramane Lassana Traoré, économiste, consultant chargé de faire l’évaluation de la conférence des donateurs, a indiqué que la conférence de Bruxelles a été une expérience réussie en matière de mobilisation de l’aide extérieure pour le financement du développement socio-économique du Mali. Selon lui, elle a été également une occasion pour le gouvernement de mobiliser au niveau interne, l’ensemble des acteurs de la société civile malienne et ceux du secteur privé.

Il dira que le dispositif de suivi mis en place a permis d’établir régulièrement la situation des décaissements et l’orientation de ces décaissements vers le Programme de relance économique durable (PRED). Avant d’ajouter que par principe, le gouvernement a privilégié la gestion des urgences humanitaires et de paix et de la sécurité, au cours de la période du 2013-2014. « Les montants mobilisés sont largement supérieur aux besoins de financement extérieur inscrits dans le PRED. Selon lui, dans le cadre de la mise en œuvre du PRED, un montant de 1411 milliards de FCFA a été décaissé au 31 décembre 2014.

Sur cette somme, il dira que 253 milliards de FCFA ont transité via un autre bailleur public. « Il s’agit pour la plus part, de bailleurs multilatéraux, notamment le PNUD, la MINUSMA, et l’Union européenne », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que 66% des décaissements, soit 937, 5 milliards de FCFA, ont été effectués hors budget d’Etat.

Plus de 1870 milliards de FCFA ont été mobilisés sur 2 994 milliards de FCFA annoncés

Qu’à cela ne tienne, il dira qu’en 2013 et 2014, la situation finale des décaissements (Bruxelles et hors Bruxelles) se présente comme suit :
• Pour l’ensemble des conventions signées par les 29 PTF suivi par le secrétariat à l’harmonisation de l’Aide, le volume d’aides s’élève à 2 994 milliards de FCFA
• Tout instrument confondu, il a été mobilisé 1 873 milliards de FCFA, soit un taux de 62, 5% du volume de conventions signées
• Le budget de l’Etat a reçu 35% des aides, soit 650 milliards de FCFA

Cependant, il dira que la non-disponibilité d’une situation en ce qui concerne la mobilisation du financement intérieur, soit les 1562 milliards de FCFA sur 2849 milliards de FCFA de coût du PRED est l’handicap majeur de l’évaluation du processus de Bruxelles. « Le rapport d’évaluation du PRED ne fait pas ressortir la situation du financement intérieur tel que indiqué dans le document de base », a-t-indiqué.

Il a rappelé que lors de la phase préparatoire de la Conférence, la société civile avait proposé six orientations qui s’intègrent dans les 12 thématiques prioritaires du PRED 2013-2014. « La pertinence de ses propositions met en exergue la nécessité d’élaborer un document post relance qui va s’appuyer sur des bases à long terme, notamment en ce qui concerne le renforcement de la résilience des populations face aux chocs endogènes et exogènes », a-t-il indiqué.

En vue de capitaliser les acquis et de résoudre les difficultés liées au processus de Bruxelles, le consultant a formulé 6 recommandations. Ce sont : l’établissement d’une situation relative au financement intérieur du PRED 2013-2014, le renforcement de la chaîne de sanctions en assurant de façon préventive la mise en application stricte des lois du pays, la mise en place des mécanismes opérationnels relatifs aux changements de comportements, à travers la sensibilisation, l’information, l’éducation sur les valeurs éthiques, de probité morale et d’amour de la patrie, élaborer un référentiel unique de développement en intégrant les leçons apprises du processus de Bruxelles, assurer une large diffusion des résultats du processus de Bruxelles et procéder à une évaluation d’impact du PRED et en tirer les leçons dans la perspective de l’approbation du nouveau plan de développement.

Assane Koné

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