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Assemblées citoyennes pour une gouvernance légitime bâtie sur les perspectives locales : Déclaration de Bamako

jeudi 16 octobre 2014, par Assane Koné

Dans le cadre de de la mise en œuvre de l’initiative des « Assemblées citoyennes pour une gouvernance légitime bâtie les perspectives locales », le Réseau Alliance pour refonder la gouvernance (ARGA-Mali) en partenariat avec le Programme des Organisations de la Société Civile (PAOSC2), a organisé au Mali une vaste consultation multi-acteurs de 2013 à 2014. La rencontre nationale de clôture de ce processus s’est tenue à Bamako les 27, 28 et 29 Mars 2014. L’initiative des « Assemblées citoyennes » est une contribution des citoyens maliens au processus de refondation de la gouvernance post-crise au Mali.

La rencontre de Bamako a regroupé pendant trois jours les participants venus des huit régions du Mali (Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal) et du district de Bamako. Les travaux ont porté sur les enjeux suivants :

• Quelle architecture de la gouvernance post-crise au Mali ?

• Quelle légitimité pour quels dirigeants ?
• Quelles réponses durables face aux défis sécuritaires complexes ?
• Comment bâtir une paix durable sur la base de la justice et de la réconciliation nationale ?

• Comment bâtir une citoyenneté au service de la Nation malienne ?

Au terme de la rencontre, les participants sont convenus de la nécessité de :

Construire des perspectives d’une gouvernance nationale s’appuyant sur les perspectives locales.

• Construire une armée républicaine et bâtir durablement la confiance entre les forces de défense/ sécurité et les populations.

• Prendre en compte le principe de légitimité dans le choix des dirigeants, en accord avec la Constitution et des valeurs sociétales ;

• Construire une gouvernance économique articulée sur les potentialités, les dynamiques des territoires et la mobilisation des initiatives locales ;

• Renforcer le rôle des communautés, des acteurs de la société civile et particulièrement des femmes dans un processus endogène de réconciliation ;

• Faire de l’Education nationale le lieu de l’ancrage de la citoyenneté ;

• Bâtir une nouvelle confiance aux institutions et aux acteurs politiques.

Sur la base des échanges, des expériences partagées et des aspirations, des consensus forts ont étés dégagés :

La prise en compte de la gouvernance comme étant à la fois la source et la solution des crises multiformes, politiques, sociales, économiques, que connaissent le Mali, et aussi le continent africain.

• La sécurité nationale comme priorité absolue, nécessitant une nouvelle architecture des structures de sécurité et de défense, fondée sur la démocratisation du secteur et mobilisant l’ensemble des citoyens du local au national afin de consentir les efforts nécessaires ;

• La délivrance des services sociaux de base (SSB), comme une modalité irréfutable du développement, à partir de la coproduction des services, de la mobilisation des ressources endogènes qui devrait nécessiter l’engagement citoyenne ;

• La consolidation de la cohésion sociale et de la construction de l’unité nationale, en favorisant l’expression des diversités socio-culturelles, la valorisation des dynamiques des territoires ;

• L’importance d’une approche partenariale, multi-acteurs, aussi bien pour concevoir et évaluer les politiques publiques que pour construire de nouveaux partenariats économiques, à partir des potentialités de chaque territoire et de l’articulation avec les opportunités nationales et internationales ;

• La nécessité d’un développement économique, de la gestion des ressources naturelles, à partir d’une gouvernance à multi-niveaux, privilégiant le niveau local et le niveau régional, et prenant en compte le national et le sous-régional ;

• La construction d’une confiance aux institutions et aux acteurs politiques sur la base de la responsabilité, de l’efficacité et de la transparence ;

• La construction d’une dynamique ascendante autour de la réconciliation nationale, fondée sur la justice, le respect des droits humains et sur le développement socio-économique local ;

• La transformation « radicale » de l’éducation qui développe le « sens du bien commun », qui renforce la citoyenneté, la responsabilité, la confiance en soi et en l’autre, l’esprit d’initiative et d’entreprise et la capacité à maitriser les nouvelles technologies.

En conséquence les participants s’engagent à :

• Mettre en place des plateformes nationales de vulgarisation et d’expérimentation des propositions issues des travaux ;

• Organiser des restitutions publiques des résultats de la rencontre auprès de leurs bases respectives ;

• Élargir et approfondir la réflexion sur les résultats de la rencontre en lien avec d’autres initiatives de refondation de la gouvernance au Mali ;

• Soutenir et renforcer les initiatives des institutions nationales qui œuvrent au renforcement de la gouvernance démocratique et légitime ;

• Renforcer les plaidoyers en vue de l’avènement d’une meilleure légitimité des acteurs, institutions et des dirigeants politiques ;

• Tirer immédiatement profit des opportunités qu’offre le Réseau ARGA et à travers le PAOSC 2 pour plaider en faveur des renforcements des capacités et éviter le mimétisme inadapté à nos réalités, en vue d’assurer une plus grande cohérence dans la gouvernance de l’action publique au Mali.

Fait à Bamako, le 29 mars 2014.

Réseau ARGA-Mali
Tel : (00223) 20 20 63 30
arga-mali@gmail.com
www.afrique-gouvernance.net

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