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Rentrée culturelle du CCK : Arts et maaya interrogés sous l’angle de l’éducation des jeunes

mardi 6 avril 2021, par Assane Koné

La rentrée culturelle 2021 du Centre culturel Kôrè (CCK) de Ségou a eu lieu le 2 avril 2021. Dans le cadre de cet évènement, les responsables de cet espace qui contribue de façon exemplaire à l’animation culturelle de la capitale de la 4e région, ont organisé un débat citoyen sur le thème : Arts et maaya : Quelle éducation pour la jeunesse ?

Yamoussa Fané, ancien Maire de Pelengana a été mis à contribution pour présenter le thème sur : « Arts et maaya : Quelle éducation pour la jeunesse ? ». Dès l’entame de ses propos, il a indiqué qu’il allait structurer son intervention en deux étapes : Quelle relation entre Arts et maaya ? Et quel type d’éducation pour la jeunesse ?

Après avoir donné sa définition de l’art, il dira que le « maaya », c’est l’humanisme qui fait appel au respect d’un certain nombre de principes dont le « yèrèdon ». Selon lui, le « yèrèdon » est très important chez nous. « Cela renvoie à l’ensemble des valeurs », a-t-il déclaré. Avant de citer : le respect des ainés, le respect des hommes de castes, le culte du travail, le culte de la droiture, la quête de savoir, le respect de la chose publique.

Selon lui, le « maaya, c’est la prééminence de notre culture ». Pour cela, il dira qu’un « maaya bien appliqué, débouche sur un équilibre de la société ». Or, il a estimé que s’il y a équilibre dans la société, tout marche bien, et même les arts.

« C’est parce que le maaya est mal appliqué que notre société est déséquilibrée et est confrontée à plusieurs problèmes dont les crises récurrentes », a-t-il déclaré. Un mot, il a indiqué que « si le maaya marche, l’art marche et si le maaya est en dérive, il n’y a aucun doute l’art sera en dérive dans nos sociétés ».

Pour ce qui est de l’éducation pour notre jeunesse, il a décidé de faire un diagnostic de la société malienne et de notre système éducatif. Selon lui, la jeunesse est un double passage : de la vie scolaire à la vie professionnelle et de la famille au foyer conjugal. Il a estimé qu’une bonne politique nationale pourrait nous aider à doter notre pays d’un type de jeunes que nous voulons. Mais, hélas. Il a estimé que dans le contexte actuel, cela est impossible, avec une démocratie qui rime avec un désordre entretenu par plus de 100 partis. « Pour un pays comme le Mali, plus de 100 partis politiques ne rime avec rien », a-t-il déclaré. Avant d’affirmer qu’il n’y a pas de partis politiques au Mali. Selon lui, un parti politique a des militants. « Mais, au Mali, ils n’ont pas de militants, ils ont des votants », a-t-il estimé. Et, au regard de tout cela, il dira que « les partis politiques au Mali sont les parapluies des délinquants de la république. Les partis politiques donnent refuges aux délinquants financiers ».

Et, dans un tel contexte, secteur par secteur, il va dépeindre un sombre tableau du Mali. Selon lui, l’économie est le siège de la corruption et de l’enrichissement illicite. Quant à la sécurité, il dira que le mali est en proie à un banditisme qui ne dit pas son nom. Selon, lui, depuis quelques années, ce sont ceux que nous appelons communément les djihadistes qui prélèvent la dime dans plusieurs localités du pays. Et, de ce constat, il dira que l’état malien dans son unité, n’existe plus.

En ce qui concerne l’éducation, il dira qu’elle est caractérisée par une baisse drastique du niveau et le manque criard de citoyenneté. « Nous enseignants, nous avons l’impression d’avoir formé des bandits à cols blancs », a-t-il déclaré. Et, par rapport à l’école, il a estimé qu’il faille rapidement faire quelque chose pour que le niveau d’antan revienne. Il a proposé l’institutionnalisation d’un enseignement sélectif. Il a aussi conseillé de mettre les meilleurs enfants du pays dans les meilleures conditions de travail, avec le retour des internats au lycée. Aussi, il dira que la pays a trop hésité entre les méthodologie d’enseignement. Pour lui, il faut que le Mali revienne à la méthode syllabique en l’adaptant à la situation actuelle du pays.

Mais, mieux, il dira d’enseigner le Mali aux enfants pour qu’ils soient citoyens qui respectent la chose publique. Et, pour boucler la boucle, il a proposé que le pays s’installe dans la bonne gouvernance, mais que cela commence par le sommet de l’état.

« On a déménagé en laissant derrière nous notre patrimoine »

« Notre problème. C’est qu’on a déménagé en laissant notre patrimoine », a déclaré Mamadou N’diaye, le modérateur de la rencontre. Selon lui, notre défi est de parvenir à utiliser toutes les possibilités que le digital nous offre pour faire accepter notre actif, tout en refusant d’assumer tout le passif du monde.

Pour sa part, Ibrahima Wane de l’Université Cheick Anta Diop, a estimé que l’art devient un lieu de refuge de nos pratiques culturelles, us et valeurs. En plus d’être un lieu de refuge, il dira que les arts sont aussi des lieux de diffusions de nos savoirs et de nos valeurs.

Assane Koné


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