<< Contribuer à l’amélioration du cadre d’accueil, d’accompagnement et de suivi des migrants de retour au Mali>>, est l’objectif d’un séminaire de deux jours, organisé, du 10 au 11 décembre 2025, au Centre du Secteur privé, par l’Association malienne des expulsés.

Placé sous le thème du « Renforcement de la protection des migrants de retour au Mali : Quelles stratégies pour l’amélioration du cadre d’accueil, d’accompagnement et de suivi des migrants de retour au Mali », ce séminaire, en plus des acteurs étatiques, a réuni de nombreuses organisations de la société civile qui s’intéressent aux questions migratoires au Mali.

Dans son mot de bienvenue, Ousmane Diarra, président de l’AME, a rappelé que le << Mali, pays sahélien, enclavé, a une très longue tradition de migration aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur>>. Il a précisé que le Mail est un pays de départ, mais aussi un pays de transit et d’accueil pour de nombreux migrants africains.

Selon lui, depuis un certain moment, la mobilité humaine est devenue très difficile dans le monde pour des raisons diverses : guerres, terrorisme, conditions restrictives définies par différentes politiques en matière de migration entre autres. << Pour lutter contre les migrations dites irrégulières, les Etats durcissent davantage les conditions d’entrée et de séjour sur leurs territoires>>, a-t-il dénoncé. Avant d’ajouter que ces Etats, le plus souvent européens, assurent également le contrôle en amont de leurs frontières jusqu’à l’intérieur du continent africain, par un processus d’externalisation. Selon lui, cela a des répercussions négatives sur la libre circulation mais aussi sur les conditions d’établissement et de résidence dans les pays d’accueil.

Qu’à cela ne tienne, Ousmane Diarra dira qu’au Mali, la migration occupe une place importante dans le processus de développement socioéconomique. Cependant, il a estimé qu’elle reste confrontée à plusieurs défis à relever. Ce sont : sécuritaires, chômage, amélioration du cadre d’accueil et d’accompagnement des migrants de retour….

Plus précis, il dira que le retour involontaire du migrant le met dans une situation très difficile car, il met fin à son rêve d’améliorer ses conditions de vie et celles des membres de sa famille. Pour cette raison et pour l’aider à surmonter cette épreuve, il a estimé qu’il est important que l’Etat et ses partenaires travaillent ensemble pour améliorer le cadre d’accueil et d’accompagnement des migrants de retour en vue d’une réintégration et réinsertion réussie. << Face à ces multiples enjeux, le gouvernement du Mali et les autres acteurs de la migration à savoir : la société civile et les institutions internationales doivent continuer à se mobiliser pour assurer aux migrants de retour un cadre d’accueil et de réintégration approprié et adapté à leur situation>>, a-t-il déclaré.

Avant de dire que c’est dans cette perspective que l’AME en tant qu’organisation de défense des droits des migrants et qui plaide au quotidien pour l’amélioration de leurs conditions de vie, organise ce séminaire de deux jours. Selon lui, à travers cette activité, l’AME souhaite inciter l’ensemble des acteurs de la migration à s’intéresser davantage à la problématique de l’accueil, de l’accompagnement et de la réintégration des migrants de retour au Mali.

Ensuite, en sa qualité de modérateur, Bayiri Traoré a rappelé que le Séminaire a pour objectif de faire un plaidoyer sur la question migratoire auprès des acteurs étatiques et de la société civile. << Si la migration est un droit, le retour du migrant fait partie du projet migratoire>>, a-t-il indiqué. Avant d’ajouter que chaque jour, chaque semaine, chaque mois et chaque année, ont assiste au retour de nombreux migrants au Mali. <>, a-t-il ajouté.

Il a rappelé que le séminaire vise à amener les décideurs maliens à s’engager à prendre des mesures concrètes pour l’amélioration du dispositif d’accueil, d’accompagnement et de suivi des migrants de retour. Selon lui, ce sera aussi l’occasion d’amener les acteurs de la migration au Mali à s’engager à mettre en place un cadre formel de rencontre, d’échange et d’action pour l’amélioration du dispositif d’accueil, d’accompagnement et de suivi des migrants de retour au Mali.

Pendant deux jours, dans une démarche participative, les participants ont suivi des communications sur les sous-thème suivant : « Les acteurs étatiques et non étatiques de la protection des migrants de retour au Mali : statut, rôle et relations de collaboration entre les acteurs de l’accueil, de l’accompagnement et du suivi des migrants de retour » ; « Les mesures d’accueil, d’accompagnement et de suivi pour la réinsertion socioéconomique des migrants de retour au Mali : mécanismes de référencement national, politiques ou stratégies d’accompagnement et prise en charge médicale et psychologique des migrants de retour » ; « Rôle des Organisations de la Société Civile (OSC) et des migrants (diaspora) dans le processus d’amélioration du cadre d’accueil, d’accompagnement et de suivi des migrants de retour au Mali » ; « La protection spécifique des femmes et des enfants dans le cadre de l’accueil, de l’accompagnement et du suivi des migrants de retour par les différents instruments juridiques nationaux et internationaux : faiblesses et propositions pour le renforcement de la législation nationale ».

Assane Koné