Du 1^er au 12 juin 2021, s’est tenue la 1^re édition de la conférence internationale pour la liberté de l’internet et des communications numériques (CILICON). Elle était placée sous le thème, « renforcement de la paix et des droits humains dans le cyberespace ». C’était à l’Hôtel de l’Amitié de Bamako.

Cette 1^re édition a permis à la jeunesse Ouest Africaine venue du Togo, du Bénin, de la Mauritanie, de la Guinée, du Niger, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Mali de concevoir une stratégie pour soutenir la paix et la sécurité par le canal des technologies de l’information et de la communication.

La conférence a été marquée par des panels de haut niveau, des tribunes ainsi que des Master class, avec l’intervention de hauts cadres.

« Aujourd’hui, de plus en plus les tablettes et les smartphones, ont remplacé l’éducation », a laissé entendre Salif Sanogo, ancien directeur général de l’ORTM, représentant du directeur exécutif de la fondation Tuwindi.

Selon Salif Sanogo, on parle de l’équation et de la formation et l’employabilité des jeunes en Afrique, comme étant une bombe à retardement, mais aujourd’hui, « je dirai que la question est devenue une bombe à fragmentation qui embrassera l’ensemble des pays du Sahel ». Il dira que le futur de l’Afrique est entre les mains des jeunes. Il est convaincu que leur implication dans le marché du travail avec les emplois acceptables et productifs reste un important défi qui ne peut être relevé seulement qu’à l’échelle des Nations.

Le représentant du directeur exécutif de la fondation Tuwindi a estimé que, le chômage des jeunes a non seulement des coûts directs, mais il constitue aussi un risque pour la stabilité sociopolitique. En conséquence, la majorité des jeunes africains sont toujours confrontés au chômage, au sous-emploi etc. Pour couronner tout, il dira qu’une partie du problème est le décalage entre les compétences et les jeunes demandeurs d’emplois et celles des demandeurs d’emplois.

« Jeunesse, actrice ou victime des conflits armés dans le sahel ? »

Selon Salif Sanogo, on n’est pas victime à 100%. Il a indiqué que la jeunesse est consentante de voir ce sort et l’accepte en tant que tel. « Nombreux sont ceux qui acceptent de prendre le risque, d’investir des centaines de millions pour prendre des pirogues sans aucune assurance pour aller en Europe. Alors qu’ils ont toutes les possibilités pour faire changer les choses en investissant ces sommes au plan local ou national », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter qu’il faut qu’on sache ce qu’on veut faire et arrêter d’être pessimiste.

Pour sa part, Ousmane Traoré, président du réseau démocracy Tech Squad, dira que la jeunesse n’est pas consentante. Selon lui, ils sont plutôt piégés dans le mécanisme et par des groupes d’individus. Plus loin, il précise qu’un jeune de 30 ans qui n’a pas de travail, est facilement influençable et peut prendre certaines décisions, car pour lui il n’y a aucun avenir.

« Tant que le problème d’emploi n’est pas géré, les jeunes seront toujours tentés à faire certains mouvements pour subvenir à leur besoin », a-t-il rappelé.

A l’entendement de Alexandre Gubert Lette, représentant du Sénégal, la jeunesse est condamnée. Selon lui, on n’a pas les politiques de développement qu’il faut et qui correspondent aux réalités sociales. « Pour que la préoccupation des jeunes soit prise en compte, il faut apprendre aux jeunes africains à être décomplexés et à oser se politiser. Il faut leur permettre de s’exprimer et de s’affirmer, promouvoir la formation et revoir le système éducatif », a-t-il soutenu.

Bintou COULIBALY