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Prise d’otage à l’hôtel Radisson de Bamako : Le film des événements

samedi 21 novembre 2015, par Assane Koné

Selon un bilan provisoire annoncé le 21 novembre 2015, le Colonel-major Salif Traoré, ministre de la sécurité intérieure et de la protection civile, il y aurait eu au moins 21 morts, dont deux assaillants tués et un gendarme malien, dans l’attaque terroriste du 20 novembre 2015, à l’hôtel Radisson de Bamako.

Le 20 novembre aux environs de 18 heures l’opération de libération de l’hôtel Radisson de Bamako des mains des Djihadistes, avait pris fin.

Après un assaut des forces spéciales maliennes, lancé aux environs de 9 heures du Matin, pour se voir ensuite épauler par les forces spéciales françaises venues du Burkina Faso et par les forces spéciales américaines stationnées à l’Ambassade des Etats-Unis à Bamako. Voici ce qu’il faut savoir sur cette journée cauchemardesque, 133 otages ont été libérés des griffes des Djihadistes. Selon le bilan officiel publié par les autorités sécuritaires maliennes, la pris d’otage aura fait 21 morts, dont deux preneurs d’otage et 1 gendarme malien.

Tout a commencé le vendredi matin vers 7 heures. Des hommes lourdement armés, dont le nombre n’est encore connu avec certitude, tant des sources parlent 2, d’autres annoncent au moins 6 assaillants, sont arrivés à l’hôtel Radisson Blu de Bamako.

Pour certains, ils seraient arrivés à bord d’un véhicule muni d’une plaque d’immatriculation diplomatique. Pour d’autres, ils seraient arrivés à pied devant l’hôtel, tout en prenant la peine de tirer sur tout ce qui bouge.

« A l’entrée de l’hôtel, les assaillants ont ouvert le feu sur les vigiles, faisant 3 blessés et 3 morts. Tout porte à croire que cette violence avait pour objectif de désarmer le dispositif de sécurité », nous a indiqué un témoin, sorti indemne de l’assaut.

A l’intérieur de l’établissement, les assaillants dans une violence inouïe ont fait usage de leurs armes, tout en criant « Allahou Akbar », « Allahou Akbar »…..

Ils ont commencé à fouiner du 1er au 7e étage, en passant par le 2e, le 3e et le 4e.

Comme une trainée de poudre, la nouvelle a rapidement circulé à Bamako. Les chaînes internationales ont au même moment commencé à diffuser des images de l’hôtel encerclé par les forces de sécurité maliennes. L’on apprend aussi l’arrivée des éléments de la MUNISMA et des soldats de l’armée française. C’était le début d’une journée cauchemardesque à Bamako. Et, personne ne doutait de l’issue tragique de cette prise d’otage.

Des coups de feu seront entendus à plusieurs reprises à l’intérieur de l’hôtel où certains personnels et clients commencèrent à se sauver.

En effet, le périmètre a été bouclé par les différentes forces de sécurité maliennes. Elles donnent ensuite le premier assaut aux environs de 9 heures, avant de bénéficier du soutien des forces spéciales françaises venues du Burkina Faso, des forces spéciales américaines et des casques bleus de la Minusma. Les crépitements d’armes se font entendre. Une première vague d’otages libérés, est mise en sécurité à l’extérieur de l’établissement, pour ensuite être conduit dans un lieu sûr. Mais, nous apprendrons par la suite qu’ils sont au niveau du Palais des sports où ils sont pris en charge par les agents de la protection civile.

Au même moment, le gouvernement a mis en place une cellule de crise à la primature pour superviser les événements. Elle était placée sous la houlette du Premier ministre Modibo Keïta et du ministre de la Sécurité, Salif Traoré.

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Le gestionnaire de l’hôtel a annoncé, dans la matinée que l’on pourrait estimé le nombre des otages à au moins 170 otages, parmi lesquels 30 employés et 140 clients dont des Maliens, Algériens, Indiens, Turcs, Chinois, des Français.

D’après une source proche de la direction de l’hôtel, le 7e étage, où les assaillants seraient retranchés est l’étage réservé aux équipages d’Air France et d’autres entreprises françaises.

En effet, vers 11heures 30, les forces spéciales ont pu évacués une vingtaine d’indiens de l’hôtel et des clients blessés ont été conduits à l’hôpital Gabriel Touré.

Sékouba Banbino, Artiste chanteur, un des ex- otages, a témoigné : « J’ai entendu les premiers tirs et j’ai d’abord cru à une intrusion de brigands. Puis j’ai entendu les assaillants dans une chambre à côté de la mienne. Ils rechargeaient leurs armes et disaient ; « C’est bon, c’est OK ». Je n’ai pas bougé. Dans l’hôtel, c’était la panique. Certains otages étaient au sous-sol, d’autres dans leurs chambres. Nous avons été regroupés au Palais des sports de Bamako. Je vais bien, ça n’a pas été facile, mais grâce à Dieu, je vais bien ».

Le ministre de la Sécurité, Salif Traoré, lors d’un point de presse le 20 novembre aux environs de 15 heures, a évoqué 5 blessés parmi les forces de sécurité et a avancé le chiffre de 76 personnes exfiltrées. Et, déjà, il avait annoncé la mort de deux assaillants. Il a ajouté qu’ils n’ont jamais cherché ni à dialoguer ni à négocier, ne faisant que tirer sur les civils et les forces de sécurité. « Ce sont des méthodes purement terroristes », a-t-il affirmé.

Aux environs de 17 heures, les unités conjointes ont pu donner un assaut final. Selon un militaire, l’hôtel était en train d’être passé au peigne fin par les forces de sécurité. Il a ajouté qu’il n’est cependant, pas exclu, que d’autres assaillants soient encore cachés dans des recoins.

Le samedi 22 novembre, le ministre de la sécurité a tenue une conférence de presse pour donner un bilan provisoire. Il avait à ses cotés son homologue de la défense Thiéman Hubert Coulibaly.

Selon le ministre de la sécurité, une enquête dirigée par la police scientifique et technique, avec la collaboration de l’EUCAP Sahel Mali, est en cours. Et a indiqué que pour le moment, le gouvernement n’est pas en mesure d’affirmer quel groupe djihadistes est derrière cet attentat.

Partant, il a précisé que l’hôtel logeait 128 clients au moment de l’attaque et les morts sont 21, dont deux assaillants et un gendarme. Selon le ministre, il y a eu 17 blessés dont 3 éléments de forces de sécurités. Pour ce qui est des personnes exfiltrées de l’hôtel, elles sont au nombre des 133 personnes.

« Le Mali n’est pas le seul pays exposé au terrorisme, le risque zéro n’existe nulle part c’est un combat mondial et c’est pourquoi, le gouvernement a besoin de la collaboration de la population et l’accompagnement de la presse pour mieux relayer les informations » a conclut le Colonel Major.

Moussa Mallé SISSOKO

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