Les cinq représentants du continent africain à la coupe du monde au Brésil sont tombés grâce à l’amateurisme chronique et le clientélisme qui malheureusement minent le sport roi dans la plupart des pays du continent.

Elles sont tombées les unes après les autres tels des fruits mûrs. Les ambassadeurs du continent africain ont une fois de plus été les victimes des dirigeants véreux, qui étoffent les bureaux des fédérations nationales avec la seule conviction de se renflouer les poches avec l’argent de la sueur des joueurs. Comme le dit si bien cette assertion, qui veut aller loin, ménage sa monture. Certains dirigeants des équipes africaines obnubilés par l’odeur de l’argent l’ignorent et rejettent les plans de préparation concoctés par les sélectionneurs nationaux. Une victoire à la coupe du monde devant des équipes affutées est un travail de longue haleine, un exercice que les présidents des fédérations affolés par la qualification et les primes qui s’en suivent, font semblant d’ignorer. Ils foulent au pied ses règles au grand dam des principaux acteurs que constituent les joueurs et leur encadrement. Si on ajoute à ce tableau ténébreux les querelles des vestiaires et d’égo, vous avez la copie de la plaie du football du continent africain. Un continent qui regorge de talents qui sous d’autres cieux font le bonheur des équipes notamment ceux du vieux continent. Qui ne se souvient pas du feuilleton rocambolesque des lions indomptables du Cameroun. Des lions qui ont refusé de monter à bord de l’appareil qui devait les ramener dans leur camp au Brésil sans la totalité de leur prime de qualification. C’est sous un climat délétère que les lions indomptables ont rallié leur base au Brésil. L’équipe de Volker Finke le sélectionneur des lions indomptables a fait une piètre prestation avec à la clé une élimination au premier tour. Après le naufrage de trois ambassadeurs au premier tour, les deux équipes qui étaient parvenus à émerger du lot à savoir les Super Eagles du Nigeria et les Fennecs d’Algérie ont tous plié l’échine privant du coup le continent de représentant aux quarts de final de la compétition mondiale. Ce sont des problèmes extra sportifs qui ont toujours submergé les équipes du continent. Si le continent veut franchir le cap des quarts, jamais franchi par un ambassadeur du continent, les équipes doivent se doter de dirigeants prompts à mettre l’intérêt de l’essor du football africain au dessus des intérêts partisans et égocentriques. Le continent regorge de joueurs talentueux capables de hisser haut le flambeau de l’Afrique sur le firmament mondial, mais ils se heurtent toujours au dilettantisme de certains dirigeants qui foulent au pied les espoirs de tout un continent. Le football doit revenir à ceux qui sont soucieux de son essor et non à ceux qui sont soucieux de leur propre essor au profit du football. Un grand toilettage s’impose au sein de l’instance dirigeante des bureaux fédéraux afin que le continent des Georges Wéah, Abédi Ayew Pelé, des Roger Milla et autres Khalil Badra puissent rayonner sur la scène mondiale.

Moussa Samba Diallo
(LE REPUBLICAIN)