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Lutte contre les changements climatiques : L’AFOMA à l’école de la contribution déterminée au niveau national

mercredi 21 juin 2023, par Assane Koné

« Face aux défis climatiques, le Gouvernement du Mali est résolu à assumer ses responsabilités par une démarche participative, de manière ambitieuse, en construisant un nouveau paradigme intégrant pleinement la dimension humaine en complément des dimensions économiques et écologiques ». La déclaration a été faite par Mahamane Zaka de l’AEDD, le 14 juin 2023, dans le cadre de la 24e édition de la Quinzaine de l’environnement, lors du cadre d’échange pour contribuer au renforcement des compétences des membres de AFOMA (Association des Femmes forestières du Mali) sur la Contribution déterminée au niveau national (CDN) révisée du Mali.

A propos de la contribution déterminée au niveau national (CDN) révisée du Mali, intégrée dans le programme de la Quinzaine de l’environnement, le directeur général de l’AEDD, a donné son impression. Il a souligné que la quinzaine de l’environnement ne peut aller sans les eaux et forêts. Selon lui, ils ont un grand rôle à jouer dans l’atteinte des objectifs de cette initiative. Il a rappelé que la contribution déterminée au niveau national (CDN) révisée du Mali, est notre part dans l’atteinte des objectifs d’un engagement au niveau mondial, suite à l’accord de Paris. « Dans notre pays nous avons quatre secteurs prioritaires dont la foresterie, l’agriculture, les déchets et les énergies renouvelables. Vous avez votre part dans ces priorités », a-t-il lancé comme appel à l’endroit des Agents des Eaux et forêts.

L’inspecteur général Kanouté Fatoumata Koné, Directrice générale des Eaux et forêts, a indiqué que les eaux et forêts ont décidé de participer à la Quinzaine de l’environnement en insérant le thème : « Contribution déterminée au niveau national (CDN) révisée du Mali ». « Tout en allant sur la base que le changement climatique est une réalité. Nous devons réfléchir et conjuguer nos efforts pour faire face à cela. C’est pourquoi nous avons décidé de chercher à savoir la CDN, de connaître les contours afin d’apporter notre contribution », a-t-elle déclaré.


Contribution déterminée au niveau national (CDN) révisée du Mali

Le thème a été présenté par Mahamane Zaka de l’AEDD. Dans sa présentation, il a rappelé le contexte auquel la CDN est révisée au Mali. Selon lui, l’Accord de Paris sur le climat (AP) a été signé et ratifié par le Mali le 23 septembre 2016. « L’AP a prévu que les pays révisent leur CDN de manière volontaire tous les cinq ans et avec plus d’ambitions. La révision de la CDN du Mali affirme la volonté des plus hautes autorités nationales d’évaluer de manière objective le chemin parcouru de 2015 à 2020 et de partager avec la communauté internationale l’expérience spécifique du Mali dans un contexte d’urgence climatique », a-t-il rappelé. Selon lui, l’objectif global est de réviser la CDN 2015 en l’actualisant et en rehaussant son ambition. Il dira que la méthodologie d’élaboration de la CDN révisée adoptée en ce sens est l’inventaire des gaz à effet de serre, l’organisation concertations régionales, la réalisation d’ études techniques, la prise en compte du genre dans le processus de révision de la CDN, la prise en compte des polluants à courte durée de vie.

« La CDN révisée est constituée en six parties, à savoir : situation du Mali face aux changements climatiques, méthodologie d’élaboration de la CDN révisée, prévisions des émissions des gaz à effet de serre (GES) du Mali, implication des acteurs non étatiques dans la CDN, prévisions en matière d’adaptation, moyens de soutien et de renforcement », a-t-il énuméré.

Parlant de l’ambition de la contribution du Mali, au niveau des ambitions de réduction des gaz à Effet de Serre du scénario d’atténuation par rapport au scénario de base en 2030, il a annoncé 31% pour le secteur énergie, 25% pour le secteur agriculture, 39% pour le secteur forêts, 31% pour le secteur déchets. « La synthèse des émissions et des séquestrations à l’horizon 2030 donne une réduction de 40% de ces émissions totales », a-t-il déclaré. Il a expliqué que le scénario d’atténuation implique des actions ambitieuses favorables au développement du pays et à l’amélioration des systèmes de production notamment : l’accélération de la prise en compte des énergies renouvelables dans le mix énergétique, l’amélioration des performances des processus de production agricole, de réduction de la déforestation et aller vers un reboisement intensif.

Situation du Mali face aux changements climatiques

Selon lui, le Mali s’est engagé à combattre les changements climatiques en signant la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (28 décembre 1994) et le Protocole de Kyoto (27 janvier 1999). Il dira que le Mali a ratifié la majorité des Accords multilatéraux sur l’environnement, notamment : la convention de lutte contre la désertification ; la convention sur la biodiversité ; l’accord de Paris sur le climat. Au plan macro-économique, il a annoncé que le pays a intégré la dimension environnementale en général et des changements climatiques en particulier dans le processus de planification du développement, notamment dans la mise en œuvre du CREDD 2019- 2023.

Selon lui, les prévisions d’émissions de gaz à effet (GES) de serre à l’horizon 2030 sont de : 38 594 KT Eq CO2 pour le scénario de base, 26 630 KTeq CO2 pour le scénario d’atténuation. « La mise en œuvre du scénario d’atténuation permettra de baisser les émissions de GES de 31% par rapport au scénario de base », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter que le coût du scénario d’atténuation est de 3,012 milliards $US pour le secteur.

Le conférencier a indiqué que dans le cadre de la mise en œuvre des actions de la nouvelle CDN, une stratégie en trois étapes, est prévue. Selon lui un premier axe (AXE 1) va développer le portefeuille de projets. Et, un deuxième axe (AXE 2) va améliorer l’accès aux sources de financement, tandis qu’un troisième axe (AXE 3) va améliorer la mobilisation interne. Sur le plan des perspectives, il a noté le développement des outils de mise en œuvre de la CDN révisée ; l’élaboration et la mise en œuvre du plan de communication de la CDN révisée, l’appui à la coordination de la mise en œuvre des CDN (national, régional). Ensuite, il a mis un accent sur le renforcement des capacités des acteurs ; la mise en place du dispositif MRV ; l’appui dans la mise en œuvre de la stratégie d’engagement du secteur privé dans la mise en œuvre de la CDN révisée ; l’élaboration de la stratégie de développement durable bas-carbone et résilient au changement climatique intégrant les ODD et la CDN.

En conclusion, il a précisé que face aux défis climatiques, le Gouvernement du Mali est résolu à assumer ses responsabilités par une démarche participative, de manière ambitieuse, en construisant un nouveau paradigme intégrant pleinement la dimension humaine en complément des dimensions économiques et écologiques. « Les changements climatiques constituent un phénomène global avec des impacts sur tous les aspects de la vie humaine », a-t-il déclaré. Il a estimé qu’il est donc important d’envisager des solutions globales et locales pour faire face aux effets néfastes qui deviennent de plus en plus graves. « C’est pour cela que le Mali ambitionne, de mieux outiller les collectivités territoriales à bâtir la résilience des communautés locales pour que la réussite de la territorialisation de la CDN soit une réalité à l’horizon 2030 d’où la tenue des concertations régionales à cet effet », a-t-il déclaré.

Il a ajouté que le Mali attend de ses partenaires qu’ils assument également leurs propres responsabilités dans le cadre de la Convention Cadre des Nations-Unies sur les Changements Climatiques. « Un signal fort serait certainement une contribution significative et ambitieuse du Fonds Vert Climat et des autres outils de la finance climat », a-t-il estimé. Selon lui, la mise en œuvre des projets/programmes prioritaires identifiés dans la CDN, dont la mobilisation des ressources constitue une conditionnalité, sont conformes aux orientations du Cadre Stratégique National (CREDD) et à la Politique Nationale sur les Changements Climatiques (PNCC).

Bintou COULIBALY


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