Environnement > La Commune rurale de Faléa menacée par l’exploitation de l’uranium : ASFA 21 informe des députés et des élus (…)

La Commune rurale de Faléa menacée par l’exploitation de l’uranium : ASFA 21 informe des députés et des élus communaux sur les dangers de l’exploitation de l’uranium
mercredi 17 juin 2015, par
Action solidarité Faléa 21 (ASFA 21) engagée depuis des mois dans le combat de la protection des populations de Faléa contre une hypothétique exploitation de l’Uranium, ne rate aucune occasion pour rallier d’autres maliens à son combat. Le Samedi 13 juin 2015, en partenariat avec la Fondation Rosa Luxemburg, ASFA 21 a organisé une journée de concertation et de réflexion avec la Commission de l’Eau, de l’Energie, des Industries, des mines, de l’Artisanat, du Tourisme et des Technologies de l’Assemblée Nationale du Mali sur l’uranium et la radioactivité.
Cette action de ASFA 21, avait pour but de mettre l’information scientifique à la portée des élus de la Commission de l’Eau, de l’Energie, des Industries, des mines, de l’Artisanat, du Tourisme et des Technologies, notamment l’information sur l’uranium et la radioactivité, les expériences d’exploitation de mines d’uranium en Afrique et dans les pays occidentaux, les enjeux sanitaires, environnementaux et de développement local induits par les projets uranifères.
Mais, pour des raisons encore non élucidées, la Commission de l’Eau, de l’Energie, des Industries, des mines, de l’Artisanat, du Tourisme et des Technologies, a décidé de briller par son absence. Comme pour dire que le combat pour que des dispositions soient prises pour préserver l’intérêt des populations de Faléa et de l’environnement, au moment où l’exploitation de la mine va démarrer, sera très âpre.
Mais, il faut dire que l’absence de la commission à la rencontre malgré que toutes les dispositions avaient été prises pour qu’elle soit présente, n’a rien enlevé à la qualité de la rencontre. En plus des députés du parti SADI, plusieurs élus communaux du cercle de Kéniéba et des personnes ressources de qualité ont pris part aux travaux, notamment le Pr Cheick Abdoul Pleah, ancien chef de cabinet du ministre de l’environnement, Diatrou Diakité, expert-consultant, Pr Rokya Sanogo de l’INRSP, M. Koné, Directeur de l’AMRAP, M. Touré de l’INRSP et Moustapha Allassane, Président de l’ONG nigérienne AGRIMEN.
« Le Mali a beaucoup de chance par rapport à des Etats comme le Niger. Le Mali peut mieux s’inspirer des échecs du Niger pour mieux se préparer avant d’autoriser que l’on remue son sol pour extraire l’Uranium. Mal préparé, l’exploitation de l’Uranium sera un désastre comme c’est le cas aujourd’hui au Niger », a indiqué Moustapha Allassane du Niger. Avant de regretter le fait que nos dirigeants africains ne sont pas dans dispositions de défendre suffisamment leurs populations face aux multinationales.
« Nous ne sommes pas des anti-nucléaires. Nous voulons seulement être protégés des effets néfastes de l’exploitation de l’uranium et profiter de la manne financière générée par cette activité pour le développement harmonieux de nos communautés », a-t-il déclaré.
Dans une démarche très pédagogique, l’assistance composée des élus du cercle de Kéniéba, dont Mamadou Salif Diallo, maire de Kéniéba et président de l’Association des municipalités de Kéniéba, Mallet Camara, maire de Faléa, Bamba kéita, Président du syndicat des maires de Kéniéba, et des réprésentants des femmes et des jeunes de Kéniéba, ASFA 21 a procédé à la projection d’un film école sur l’uranium.
Tous les responsables maliens devaient voir ce film avant d’engager notre pays dans l’activité dangereuse de l’exploitation d’uranium.
Réalisé par la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD), basée en France, avec un soutien financier de la Fondation Rosa Luxemburg, ce film est très instructif sur l’uranium. Il ne laisse rien au hasard en matière d’uranium. Avec des exemples à l’appui, en Afrique, en Europe et ailleurs dans le monde, ce film sensibilise sur les dangers de l’exploitation de l’uranium. Donc, sur les dispositions que tout Etat serieux devrait mettre en place au cas où il se voit dans l’obligation d’exploiter cette matière dangereuse et peu rentable financière en réalité. « L’argent que l’exploitation de l’uranium rapporte à un Etat, ne peut jamais faire face aux dégâts qu’elle cause dans la population sur des milliers d’années », a indiqué le Pr Cheick Abdoul Pléah.
Dans le soucis d’amener les députés maliens à mieux s’imprégner de la question de la possible exploitation de l’uranium à Faléa, les explorations étant déjà en cours, les participants à la journée de réflexion, ont demandé à ASFA 21 de tout mettre en œuvre pour qu’une action d’information soit organisée à l’attention des députés maliens.
Mieux, ils ont souhaité la mise en place d’un creusé qui réunira toutes les compétences nationales, instituts, institutions et personnes ressources, pour mieux aider l’Etat malien à prendre certaines décisions.
Assane Koné