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Hycovid conclut à l’inefficacité de l’hydroxycholoquine dans le traitement de la Covid-19

jeudi 19 novembre 2020, par Assane Koné

L’étude Hycovid, portée par le CHU d’Angers, avait pour objectif d’évaluer l’innocuité et l’efficacité de la célèbre molécule dans le traitement contre la Covid-19. Les résultats d’Hycovid, publics depuis le 19 octobre dernier, ne démontrent pas d’impact de l’hydroxycholoquine chez les patients Covid-19 à haut risque d’aggravation. Le nombre de patients inclus a été inférieur à celui envisagé initialement en raison d’un net ralentissement de l’épidémie à la fin de la première vague. L’analyse des résultats suggère que la molécule n’a pas d’intérêt thérapeutique dans la Covid-19 : « Dans cet essai incluant principalement des patients âgés présentant des formes légères à modérées de Covid-19, les patients traités par hydroxychloroquine n’ont pas connu de meilleurs résultats cliniques ou virologiques que les patients ayant reçu un placebo. »

Publiés sur le site de pré-print Medrxiv, les résultats de l’étude Hycovid font échos à ceux d’autres travaux sur l’impact de l’hydroxychloroquine dans le traitement de la Covid-19.

Une étude très rigoureuse

Lancée le 1er avril 2020 à l’initiative du CHU d’Angers, l’étude Hycovid, portée par le Pr Vincent Dubée, chef du service des Maladies infectieuses et tropicales, a rassemblé 48 établissements hospitaliers participants, en France et à Monaco. Elle s’est arrêtée le 26 mai après l’inclusion de 250 patients présentant une Covid-19 non critique (ne nécessitant pas de réanimation), mais ayant une ou plusieurs caractéristique(s) associée(s) à un risque d’aggravation de la maladie : âgés de 75 ans ou plus, atteinte respiratoire nécessitant de l’oxygène, ou présence de certaines comorbidités (obésité, diabète, hypertension artérielle…).

Ces patients ont été répartis aléatoirement en deux groupes (bras) de même importance, l’un recevant l’hydroxychloroquine, l’autre son parfait placebo. L’administration du traitement ou de son placebo a été réalisée en double aveugle : ni le patient ni le médecin administrant le traitement ne savaient s’il s’agissait de la molécule ou de son placebo.

Les résultats ont ensuite été analysés selon plusieurs critères :

• Evolution clinique : décès, évolution de la fonction respiratoire et survenue de complications vasculaires de la maladie ; le critère de jugement principal était la survenue du décès ou le recours à une intubation trachéale au cours des 14 jours suivant l’inclusion
• Evolution virologique : excrétion virale au 5e et au 10e jour après l’inclusion.

Une question résolue

Après analyse des différentes données, il en résulte que 9 patients du bras hydroxychloroquine sont décédés ou ont dû être intubés dans les deux semaines suivant leur inclusion dans l’étude, contre 8 patients dans le bras placebo. De même, aucune différence n’a pu être observée entre les deux bras au regard des autres critères de jugement.

L’hydroxychloroquine s’avère donc inefficace dans le traitement de la Covid-19 chez les patients répondant aux critères de l’étude Hycovid.

Enfin, concernant l’innocuité de la molécule, l’hydroxychloroquine ne semble pas présenter de dangerosité selon le dosage administré dans le cadre de l’étude.

Les résultats d’Hycovid, répondant aux standards méthodologiques les plus élevés, vont donc dans le même sens que ceux observés dans d’autres essais cliniques conduits aux Etats-Unis, au Brésil ou en Espagne.

https://www.chu-angers.fr/recherche-et-innovation-en-sante/hycovid/resultats/


Voir en ligne : Hycovid conclut à l’inefficacité de l’hydroxycholoquine dans le traitement de la Covid-19

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