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Capitalisation du Programme Right2Grow : La consolidation d’un engagement collectif contre la malnutrition saluée
mardi 8 juillet 2025, par
L’ atelier national de capitalisation du Programme Right2Grow, organisé du 1 er au 3 juillet 2025, à l’hôtel Colibris de Bamako, a salué
la consolidation d’un engagement collectif contre la malnutrition sous toutes ses formes au Mali.
Mamadou DIOP, Directeur Pays de Action contre la Faim au Mali, a rappelé le 1er juillet 2025, que le programme Right2Grow (Droit de grandir) est financé par le ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas pour une durée de cinq ans (2021-2025).
<< Création de conditions pour un changement systémique en faveur de la nutrition>>
Selon lui, au Mali, il est mis en œuvre par le consortium composé d’Action contre la Faim (chef de file) et de World Vision ainsi que les partenaires nationaux que sont : OMAES, STOP-SAHEL, AMADECOM et trois OSC : GSB, CN-CIEPA, AJCAD-MALI. << Depuis le lancement du programme, Action contre la Faim, en tant que chef de file du consortium, a eu le privilège de coordonner aux côtés d’organisations nationales et internationales, des initiatives ambitieuses portées par les communautés, les réseaux de journalistes, les réseaux des parlementaires, le Mouvement SUN, le comité SWA, les autorités locales et les services techniques de l’État>>, a-t-il indiqué. Avant d’ajouter qu’ensemble, ils ont œuvré à faire entendre la voix des plus vulnérables, à renforcer la redevabilité sociale et à créer les conditions d’un changement systémique en faveur de la nutrition.
Dans un tel contexte, il dira que la capitalisation vise à tirer les leçons du parcours, à capitaliser les réussites, mais aussi à analyser les défis pour mieux préparer l’avenir.
Au titre des acquis, il a salué l’inscription historique du droit à l’alimentation et à l’eau dans la Constitution du Mali le 21 juillet 2023. Selon lui, cette avancée, est le fruit d’un plaidoyer structuré et multisectoriel. << Cela témoigne de la puissance de notre mobilisation collective et du rôle central des communautés dans le changement>>, a-t-il déclaré.
<< Favoriser une appropriation locale des enjeux nutritionnels et une meilleure gouvernance...>>
Il a estimé que leur plaidoyer conjoint avec les services techniques de l’État, notamment la Cellule de Coordination de Nutrition, la Direction Générale des Collectivités Territoriales, a permis d’ancrer la nutrition dans les Programmes de Développement Économique, Social et Culturel (PDESC), opérationnalisant ainsi, le Plan d’Action Multisectoriel de Nutrition (PAMN) 2021-2025. << Ce travail de fond a favorisé une appropriation locale des enjeux nutritionnels et une meilleure gouvernance>>, a-t-il déclaré.
Il a rappelé le renforcement du dispositif de la redevabilité locale en menant des activités de Budget Monitoring, Evaluation and Tracking (BMET), sans oublier l’autonomisation des femmes et des jeunes grâce à leur implication dans les chaînes de valeur agricoles.
Selon lui, Right2 Grow a soutenu l’amplification de la voix des communautés bénéficiaires lors des sessions de CAOCSAD, de CLOCSAD, de réunions d’interface et de sessions communales. << Ces actions traduisent notre engagement en faveur d’une société inclusive, résiliente et durable>>, a-t-il déclaré.
il a estimé qu’au moment où, on arrive au terme de cinq années de mise en œuvre du programme Right2Grow, qu’ils peuvent affirmer avec fierté que leur engagement collectif a contribué à concrétiser leur ambition : « permettre à chaque enfant de réaliser pleinement son potentiel ».
Pour ce qui concerne les avancées majeures enregistrées, il a partagé quelques résultats tangibles. Ce sont : l’ intégration de la nutrition dans les comptes administratifs communaux, avec des allocations variant de 100 000 à 850 000 FCFA pour soutenir les activités de démonstration nutritionnelle dans neuf communes ; l’inscription d’une ligne budgétaire dédiée à la nutrition dans les budgets primitifs, à hauteur de plus de 500 000 FCFA annuels dans quinze communes partenaires ; l’opérationnalisation de deux cantines scolaires grâce aux ressources locales mobilisées par les communes elles-mêmes ; l’ amélioration de l’accès à l’eau potable, suite aux plaidoyers menés par les Comités de Veille Citoyenne (CVC), ayant abouti à la réduction du prix du mètre cube d’eau de 500 à 250 FCFA. Sans oublier la réparation de 11 points d’eau dans les écoles, 15 dans les centres de santé et 37 dans les communautés ; et le renforcement de l’hygiène et de l’assainissement, avec la réhabilitation de 6 latrines scolaires, 3 pour les maternités, ainsi que la création de dépôts de transit pour la gestion des déchets.
Il a aussi mis l’accent sur la hausse significative des ressources propres mobilisées par les communes, atteignant une augmentation de 66% à 81% ; et la mobilisation de 5 000 000 FCFA pour la construction d’un logement pour le personnel de santé à Marintoumania, facilitant ainsi l’accès aux services de santé dans cette zone.
<< Pourque chaque enfant au Mali puisse grandir sainement, dignement, sans faim>>
pour tous ces résultats, au nom de tout le consortium, il a exprimé sa profonde reconnaissance au Ministère des Affaires Étrangères du Royaume des Pays-Bas, dont l’appui financier et stratégique constant a été essentiel pour transformer leurs ambitions en actions concrètes. Dans les mêmes circonstances, Il a rendu hommage à l’État malien, dont l’implication active, à travers ses ministères et services techniques compétents en particulier ceux en charge de la santé et du développement social, de l’administration territoriale, du budget, ainsi que les services techniques aux niveaux national, déconcentré et décentralisé a permis des avancées significatives en matière de gouvernance locale et de nutrition multisectorielle dans les zones d’intervention du projet.
Mais, qu’à cela ne tienne, dans le cadre de la capitalisation, il a invité tous les acteurs à faire de l’atelier un espace de dialogue ouvert, d’écoute mutuelle et de vision partagée, afin qu’ ensemble, ils additionnent leurs voix, pour que << chaque enfant au Mali puisse grandir sainement, dignement, sans faim. >>
<< Right2Grow, nous a permis de comprendre que nous pouvons faire de la nutrition et le wash, la porte d’entrée du développement dans nos communes>>, a salué Djibril Bagayogo, Chef de la Cellule de Coordination de Nutrition.
En plus de l’article 10 de la constitution, Djibril Bagayogo pense qu’ aujourd’hui avec le transfert de 21 compétences et le guide d’élaboration du PDESC qui prend la vision de la nutrition et du wash en compte, les communes, avec un peu de mobilisation de ressources, pourront prendre à bras le corps la gestion de ces problématiques. Djibril Bagayogo pense que le moment est venu de dupliquer dans les autres communes du Mali, ce qui a été fait de bien dans les 24 communes du programme Right2Grow.
Au nom de l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas au Mali, Moumouni Damago, a salué les efforts déployés par les acteurs dans l’atteinte des résultats du programme Right2Grow. << Ce qui a été fait mérite d’être reconnu. Car, je ne suis pas sûr qu’en terme même de décennie ce soit possible de pouvoir influencer certaines politiques du genre. Et, vous êtes parvenu à le faire>>, a-t-il déclaré.
Au regard du travail formidable qui a été fait dans le cadre du programme Right2Grow, Moumouni Damago dira que malgré les difficultés, les Pays-Bas vont continuer à intervenir de façon globale dans la sécurité alimentaire. Selon lui, cela voudrait dire que les questions de nutrition, de santé, d’eau et d’assainissement feront parties. << Le programme Right2Grow restera un élément déterminant qui pourra servir en tout cas d’aide à la prise de décision certainement pour les financements>>, a-t-il indiqué.
A la fin des 3 jours d’atelier, en termes de défis, il a été admis que les Capacités des acteurs à la base sont encore limitées en plaidoyer et gouvernance budgétaire. L’accent a aussi été mis sur la faiblesse du mécanisme de pérennisation et d’ autonomisation des Organisations de la société civile de 3 ème niveau. Mieux, les participants ont convenu de l’ inégalité de l’accès aux ressources naturelles et la participation différenciée au développement.
Assane Koné
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