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Forêts maliennes : La protection passe par la vulgarisation des briquettes du groupe Yirimex

vendredi 8 juin 2018, par Assane Koné

Dans le cadre de la 19e édition de la Quinzaine de l’environnement, la Maison de l’environnement du Parc National de Bamako a abrité le mercredi 6 juin 2018, deux conférences débats sur les thèmes : « Quel avenir pour nos forêts ? » et « l’Utilisation des produits chimiques dans les extractions minières au Mali : Etat des lieux, impacts et contrôle ».

« Quel avenir pour nos forêts ? ». La réponse à cette question est évidente pour tous si rien n’est fait dans l’urgence. Temps que nos forêts resteront la principale source d’énergie, elles ne pourront que disparaître et provoquer l’avancée accélérée du désert.

Mais, pour éviter à notre pays, cette issue apocalyptique de ses forêts, l’on devait volontairement s’engager dans des approches nouvelles mises en place par les sciences et les technologies.

En tout cas, les propos de Djibril Diallo, Président du Groupe social pour la forêt du Mali et ceux de Oumar Barou Diallo du Groupe Yirimex, ont laissé entrevoir une lueur d’espoir.

« S’il fut une époque où l’on n’avait pratiquement pas d’alternative à la consommation du bois de nos forêts pour produire l’énergie, aujourd’hui tel n’est plus le cas. Aujourd’hui, des solutions existent. Mais pour leur mise en œuvre, il faut une volonté politique fortement », ont suggéré les deux conférenciers. Avant d’ajouter que si le gouvernement malien s’implique à travers un appui conséquent, l’on pourra mettre à la disposition d’une grande partie du pays des briquettes qui peuvent valablement remplacer le charbon de bois.

Oumar Barou Diallo, PDG du Groupe Yirimex, engagé dans la vulgarisation de cette nouvelle approche, a indiqué qu’ avec seulement 800 grammes de briquettes, toute bonne ménagères est à mesure faire la cuisine pour une dizaine de personne.

« Malheureusement, aujourd’hui, nous proposons le kilogramme de briquettes à 200 FCFA, mais avec une politique de subvention de l’Etat, nous pouvons céder le kilogramme de briquettes à 100 FCFA », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, le Groupe Yirimex n’a pas caché sa volonté de voir une intervention volontariste de l’Etat à ses côtés. Pour la simple raison que son unité de production de briquettes n’est pas adaptée à une production à grande échelle. « Nous avons une petite unité de production pour des tests et pour les besoins de la recherche, dont la production ne dépasse pas les 3 tonnes par jours. Mais, avec les résultats que nous avons obtenus, nous pensons qu’on doit aujourd’hui passer à une étape supérieure : produire des briquettes pour la consommation de 3 communes de Bamako », a-t-il précisé.

A cet effet, le Groupe Yirimex a déclaré avoir besoin d’un accompagnement de l’Etat pour la somme de 400 millions de FCFA pour l’installation d’une unité de production de 100 tonnes par jour. « Nous voulons installer une première unité de production à Bamako. Mais, pour être très efficace, il nous faut des unités de production dans tous les centres de biomasses que nous avons déjà identifiés dans 5 région du pays », a-t-il précisé. Avant de rassurer les uns et les autres sur la forte valeur ajoutée de l’utilisation de masse des briquettes.

« Le processus de fabrication des briquettes, en plus des milliers d’emplois qui seront crées, contribue de façon exceptionnelle à l’assainissement du cadre de vie », a indiqué Oumar Barou Diallo. Selon lui, les briquettes son fabriquées à base de déchets agricoles, notamment tous les déchets que les animaux domestiques ne consomment pas. Ce sont : les tiges de coton, les coques de karité, les râpes de maïs, les feuilles mortes et les brindilles mortes…

L’orpaillage traditionnel menace les ressources en eau par l’usage de produits chimiques comme le mercure

Chargé de présenter la deuxième thématique de la journée, Modibo Tounkara de l’ONG APASA, a concentré sa présentation sur « les risques et les dangers contre les ressources en eau par les produits chimiques au Mali ».

Modibo Tounkara n’est pas passé par quatre chemins pour démontrer que la pollution des ressources en eau résulte de l’emploi des produits chimiques dans le traitement de l’or sur les sites d’orpaillage traditionnel.

Partant du constat que face à la crise généralisée et à l’absence générale d’emplois, l’orpaillage traditionnel à tendance à devenir le secteur qui emploi aujourd’hui le plus grand nombre de main d’œuvre. Malheureusement, nombreux sont les acteurs de l’orpaillage traditionnel qui se soucient moins de la protection et la préservation de l’environnement.

Poussés par l’appât du gain, ils sont prêts à tout pour obtenir quelques grammes d’or. Dans un tel contexte dira le conférencier, qu’en plus de porter des atteintes graves sur le couvert végétale par l’abattage des arbres, dont certains sont soupçonnés d’avoir des pépites d’or dans leurs racines, les orpailleurs utilisent sans hésiter des produits chimiques dangereux comme le mercure pour l’extraction de l’or.

« A l’instar de plusieurs pays de la sous régions, dont certains ressortissants sont passés maîtres de la destruction de nos cours d’eau, le Mali doit interdire et sévir de façon musclée contre tous les utilisateurs de produits chimiques dans le sites d’orpaillage. Et, le plus dangereux de ces produits est le mercure », a recommandé Modibo Tounkara.

Il a aussi cité au titre des autres facteurs de pollution des ressources en eau, les pesticides que sont les herbicides, les insecticides, les fongicides… et les produits phytosanitaires.

Assane Koné


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