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District sanitaire de Koutiala : La malnutrition recule, mais des efforts restent toujours nécessaires

mardi 18 janvier 2022, par Assane Koné

« La question de la malnutrition dans le District sanitaire de Koutiala, en 2021 n’a rien à voir avec la situation de 2009. Aujourd’hui, il y a une baisse des tendances même si nous n’avons pas encore atteint les normes de l’OMS ». La déclaration a été faite par Dr Youssouf Diam Sidibé, médecin chef du Centre de Santé de Référence du District sanitaire de Koutiala. C’était lors d’une visite de terrain initiée par l’Alliance des Journalistes maliens en faveur de la nutrition et de la sécurité alimentaire (AJMN), grâce à un appui financier de l’ONG AMADECOM, dans le cadre du programme Right2Grow.

Après avoir sillonné quelques communes rurales du Cercle de Koutiala, où nous avions eu l’opportunité de nous entretenir avec de DTC, le 30 décembre 2021, nous sommes arrivés au Centre de Santé de Référence de Koutiala. Situé pratiquement au centre de la capitale de l’or blanc, le CSREF de Koutiala, au regard des résultats, abrite l’un des centres les plus performants du pays quant à la prise en charge des enfants atteints de malnutrition. Sûrement, cela à contribuer à repositionner Koutiala parmi les District sanitaire du pays où le taux de malnutrition est en net recul.

S’il fut une époque, où les signes apparents de la malnutrition aigüe (des enfants très amaigri avec la peau flétrie pour certains et pour d’autres soufrant d’œdèmes, notamment sur les pieds et le visage), étaient perceptibles chez de nombreux enfants dans les villages de Koutiala, tel ne semble plus être le cas. Et, pour cause : « Il y a eu de nombreuses actions pour la prévention et même pour la prise en charge », a indiqué Dr Youssouf Diam Sidibé.

Selon lui, en 2009, le District sanitaire de Koutiala avait un taux de prévalence de 18% de taux de malnutrition chez les enfants. Il dira que c’est cette situation dramatique, de l’époque, qui a motivé une intervention de Médecin Sans Frontière dans la zone. De telle sorte que le CSREF de Koutiala est aujourd’hui doté d’une URENI et d’une pédiatrie dignes de nom, pour faire face avec beaucoup de succès dans la prise en charge de la malnutrition chez les enfants et les maladies qui l’entourent. « Comme partout au Mali, ici les intrants du traitement de la malnutrition sont gratuits. Mais, mieux qu’ailleurs, chez nous le traitement de toutes les maladies liées à la malnutrition, est gratuit et les parents sont dotés de kits de dignité. Aussi, ils bénéficient d’un programme d’accompagnement en aliments matin, midi et soir, grâce au Programme Alimentaire Mondial », a indiqué le premier responsable du CSREF.

Doté de ressources humaines de qualité, le CSREF de Koutiala est parvenu à un taux de 90 à 98% de succès dans le traitement des cas de malnutrition. « Malheureusement, il y a des cas de décès, à cause de l’arrivée tardive des enfants au Centre », a-t-il regretté.

Mais, qu’à cela ne tienne, la performance du CSREF de Koutiala dans la prise en charge des cas de malnutrition, a dépassé les frontières du District. De bouches à oreilles, les populations se racontent les prouesses qui sont réalisées au niveau de ce centre. De telle sorte que le CSREF de Koutiala est en passe de devenir le centre de référence des cas de malnutrition. « Ici, nous recevons des enfants malnutris qui nous vienne des autres Districts sanitaires comme San, Tominian, Bla. Et, souvent même du Burkina Faso », a-t-il indiqué.

Signalons que certaines difficultés indépendantes de la volonté du personnel soignant et de l’administration sanitaire du District de Koutiala, empêchent l’atteinte des objectifs. Dr Youssouf Diam Sidibé nous a indiqué que la décision a été prise pour concentrer 80% des efforts sur la prévention. Et, cela implique un changement comportement chez les populations. Ici, la difficulté tient du fait que le changement de comportement prend du temps pour s’installer. Avec la pluviométrie de plus en plus capricieuse, il faut aussi noter la difficulté de la sécurité alimentaire, qui a tendance à venir annihiler tous les efforts fournis. Il aussi mit l’accent sur la timidité des collectivités à accompagner le processus pour l’atteinte des résultats beaucoup plus durables. Selon lui, les différentes plateformes mises en place pour faire face à la problématique ne fonctionnent pas à hauteur de souhait. Le Premier responsable du District sanitaire de Koutiala a conseillé le développement du maraîchage dans plusieurs villages des communes pour que les femmes aient accès aux produits du maraichage pour améliorer les menus dans les familles.

Pour terminer, il a dit qu’il fondait un grand espoir sur le programme Right2Grow pour l’atteinte des normes exigées par l’Organisation mondiale de la santé en matière de la lutte contre la malnutrition.

Assane Koné


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