« Je joins à cette célébration de nos héros, la mémoire du Cinéaste malien Souleymane CISSE qui nous a définitivement quittés le 19 février dernier à Bamako, alors qu’il avait été retenu comme Président du jury officiel du prix le plus prestigieux du FESPACO, l’Etalon d’or de Yennenga. Je vous invite donc à vous tenir débout pour les magnifier par des applaudissements nourris ».

C’est en ces termes que Pingdwendé Gilbert Ouédraogo, ministre de la communication, de la culture, des arts et du tourisme du Burkina Faso, a rendu un vibrant hommage à notre compatriote Souleymane Cissé qui a écrit les plus belles pages de l’histoire du cinéma africain, avant de nous quitter de façon brusque, à la veille de l’ouverture de la 29^e édition du FESPACO. C’était le 22 février 2025, au Palais de Sport de Ouaga 2000, lors de l’ouverture de la fête du cinéma africain et de sa diaspora. Grand absent pour la première fois, mais Souleymane Cissé y était présent, partout dans le rue de Ouagadougou.

Si le film de la cérémonie d’ouverture du FESPACO 2025 devait porter un titre, sans risque de tromper, l’on pourrait opter pour : « Quand le Burkina Faso rend hommage à Souleymane Cissé ». Pour preuve, en moins de 48 heures, Aristide Tarnaga a eu le temps d’insérer une portion d’hommage à Souleymane Cissé dans le spectacle d’ouverture. Et, comme cela ne suffisait pas, deux jolies photographies de Souleymane Cissé dans ses grands jours ont été projetées sur l’écran géant dans la salle par un bon moment. Et, le couronnement de cet hommage, sous un regard bienveillant des Présidents du Faso et du Tchad qui ont co-présidé la cérémonie d’ouverture, fut le discours du ministre en charge de la culture du Burkina Faso.

L’image de Souleymane Cissé est tellement associée au FESPACO, qu’il est pratiquement impossible de ne pas penser à lui, actuellement à Ouagadougou. Dans la nuit du 22 février 2025, la veillée d’hommage aux cinéastes disparus qu’organise la Fédération panafricaine du cinéma (FEPACI), lui pratiquement été consacrée.

Le dimanche 23 février 2025, lors de la traditionnelle cérémonie de libation à la place des cinéastes, pour rendre hommage aux professionnels disparus, l’on ne parlait que de Souleymane Cissé et de la façon brusque avec laquelle, il a décidé de nous abandonner.

Dans l’impossibilité de nous opposer à la volonté divine, nous ne pouvons que lui rendre hommage et prier pour le repos éternel de son âme. Boua va en paix. Et, repose-toi enfin. Mais, nous espérons que ton acharnement pour positionner le cinéma de l’Afrique sur les plus grandes scènes du monde, aura un successeur. En tout cas tu auras marque ton temps. Tu auras marqué le Fespaco. Tu auras marqué le cinéma.

Assane Koné