La reconnaissance de l’échalote de Bandiagara par l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) est une étape majeur qui octroi à cette indication géographique une protection juridique en même temps qu’elle constitue un important outil de développement commercial.

Après 13 ans d’efforts inlassables, l’échalote de Bandiagara obtient enfin une reconnaissance internationale méritée. Le 4 juin 2023, l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) l’a officiellement enregistrée en tant qu’Indication Géographique Protégée (IGP), soulignant la qualité exceptionnelle de ce produit malien sur le marché mondial.

Le vendredi 21 juillet 2023, à Bamako, le Directeur général de l’OAPI, a procédé à la remise officielle aux autorités maliennes du certificat d’enregistrement de l’indication géographique protégé (IGP), souligne l’OAPI dans un communiqué. Après ce fut le tour du Groupement de défense et de gestion de la dite IGP de recevoir le certificat y afférent, de même que le logo d’usage qui sera désormais apposé sur les emballages contenant ce produit de qualité du terroir malien.

L’échalote de Bandiagara a été officiellement enregistrée comme IGP à l’OPI le 4 juin 2023. Première du genre au Mali, cette reconnaissance est une étape majeur qui octroi à cette indication géographique une protection juridique en même temps qu’elle constitue un important outil de développement commercial.

Par ces activités, l’OAPI poursuit ainsi son objectif d’accompagnement de ses Etats membres dans la promotion de leurs produits locaux en IGP et marques collectives.

IGP est un titre de propriété intellectuelle qui permet de protéger et de promouvoir les produits naturels, agricoles, artisanaux ou industriels, originaire d’un espace géographique précis, possédant des qualités spécifiques.

Rentabilité exceptionnelle

L’échalote est une variété d’oignons caractérisée par sa petite taille et ses bulbes multiples et groupés, offrant un goût unique et caractéristique, à mi-chemin entre celui de l’oignon et de l’ail, rapporte sciencesdecheznous.

Le développement de cette culture au Mali a commencé au XIX^e siècle sur le plateau dogon, avant de se propager dans plusieurs localités du Mali. En novembre 2009, face à l’envahissement du marché par de nombreux concurrents, tels que des oignons en provenance de Hollande, de l’ail de Chine, l’échalote de Bandiagara a su résister aux nouvelles concurrences, aussi bien nationales qu’internationales. 

« Cette production locale s’est construite grâce aux dynamiques d’innovation sûrement collectives », a souligné Stéphane Fournier, chercheur à l’Institut agronomique de Montpellier, dans une communication présentée à la 116^e conférence mondiale de l’Association européenne des économistes agricoles. 

D’après une étude intitulée « Productivité et rentabilité financière des cultures maraichères au plateau dogon : cas de l’échalote », réalisée par Beidari Traoré et publiée dans la Revue malienne de Science et de Technologie, la culture de l’échalote se révèle très rentable. 

La superficie maraîchère totale de la culture de l’échalote dans le plateau dogon est de 2.000 hectares dont 1.550 hectares d’échalote soit 75 % de la superficie annuelle emblavée. La production annuelle d’échalote est de 45.000 tonnes, ce qui place le plateau dogon au 2è rang des zones maraîchères du Mali après l’office du Niger dans la région de Ségou.

L’OAPI est l’office intergouvernemental de 17 Etats membres chargé de délivrer les titres de propriété industrielle, notamment les brevets d’inventions et les certificats d’enregistrement des marques de produits ou de dessins de modèle industriels et des obtentions végétales. La structure est également l’agence chargée de promouvoir l’utilisation stratégique de la propriété intellectuelle à des fins de développement économiques et sociales de nos Etats.

Petit oignon du pays dogon au Mali, l’échalote fait non seulement la fierté de la contrée pour sa singularité, mais il est une nouvelle déclinaison de l’identité malienne comme le sont notamment le poivre de Penja ou le miel d’Oku au Cameroun labellisés par l’OAPI.

Il est rappelé que l’OAPI a organisé à Bamako au Mali, les 17 et 18 décembre 2019, un atelier d’accompagnement des acteurs de l’échalote de Bandiagara en vue de l’enregistrement de ce produit en indication géographique protégée.

Oumou Touré
ARC EN CIEL