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Rapports SIRA et XENSA : 187 cas de violations des droits humains ont été enregistrés dans 60 localités maliennes
jeudi 6 mai 2021, par
Le mardi 4 mai 2021, le consortium OCCIPRE composé de Tuwindi, Amnesty International Mali et Free PressUnlimited, a procédé à la présentation officielle de son rapport trimestriel sur les cas de violations des droits humains et sur le suivi de la transition au Mali à travers les plateformes SIRA et XENSA. C’était lors d’une conférence de presse à la Maison de la Presse.
La présentation des rapports sur les résultats de monitorage des violations des droits humains avec SIRA a été faite par Ramata Guissé, directrice exécutif de Amnesty International Mali et du suivi de la feuille de route de la transition avec Xensa par Oumar Ben Haidara de la fondation Tuwindi.
Au 30 avril 2021, la plateforme SIRA, (Sirashahel.com) a enregistré 187 cas de violations des droits humains dans 60 localités maliennes. Dans ce lot de violation de droits civils et politiques au moins une dizaine de cas de liberté d’expression y figurent depuis le dernier trimestre de 2020 à ce premier trimestre 2021. C’est un des constats de l’OCIPRE en marge de la journée internationale de la liberté de la presse, le 3 mai 2021. Ce second rapport d’étude SIRA, selon Ramata Guissé, donne comme bilan : 45% concerne les droits civils et politiques, 38% les autres abus, 3% la corruption, 4% les droits de la femme et 2% les droits de l’enfant.
Parmi les 187 cas déclarés à ce jour, d’après elle 67 cas concernent les violations commises courant le premier trimestre de l’année 2021. Et, parmi ces 67 cas rapportés, le district de Bamako et les régions de Koulikoro, Ségou et Sikasso ont enregistré cumulativement 26 cas de violations. La seule région de Mopti a comptabilisé 30 cas. Les observateurs des régions de Gao et Tombouctou ont recensé 11 cas de violations des droits humains.
Le consortium, au regard de la situation actuelle, fait donc des recommandations dans ce rapport. A savoir : à l’endroit de l’Etat malien, l’amélioration de l’accès à la justice pour les victimes de violations notamment les femmes ; ne pas restreindre l’espace civique en interdisant les manifestations ou en les réprimant, d’intensifier la lutte contre l’impunité en respectant, protégeant et en réalisant les droits humains sur l’ensemble du territoire national, d’accorder aux journalistes le libre accès de leur travail.
A l’endroit de organisations de la société civile, des recommandations comme suit, ont été soumis : s’organiser d’avantage et travailler en synergie pour une meilleure protection des droits humains ainsi qu’une forte implication aux cotés des médias dans la défense de la liberté d’opinion et d’expression.
A l’endroit de partenaires, de soutenir les institutions et organisations de droits humains dans la défense et la lutte contre les violations de droits humains notamment sur les questions d’atteintes à la liberté de la presse.
Sur Xensa, (Xensa.org), selon Oumar Ben Haidara 67 internautes et blogueurs ont eu la possibilité d’interpeller certaines institutions de la République du Mali, de suivre l’évolution de la Transition à travers l’onglet Transitomètre. Ce rapport trimestriel dit-il, sera bientôt disponible sur les 2 plateformes sirasahel.com et xensa.org. Il a indiqué que durant 3 mois, la plateforme Xensa a enregistré 125 articles dans le Transitomètre, 81 interpellations, 68 pétitions, 56 dénonciations et 205 publications au total.
Concernant le rapport Xensa, sur les six axes du gouvernement de transition, selon lui il y a des activités qui ont été réalisées. Sur ce point, il dira que quelques avancées ont été enregistrées mais tout ce qui concerne les services sociaux de base pour toutes les régions, il a été constaté que ce n’est pas une réalité. Et, la sécurité du nord et du centre reste toujours une problématique.
Les recommandations qui ont été reformulées dans ce sens sont entre autres : de mettre en place un organe unique de gestion des élections pour plus de transparence ; de donner plus de légitimités au pouvoir qui doit être le future Président de la République, au gouvernement de retourner et dialoguer avec la population, de sursoir à l’adoption de la loi, le CNT.
Plateforme SIRA et application Xensa
SIRA (système Intégré de Rapportage e d’Analyse), est une plateforme mise à la disposition de défenseurs de droits de l’homme pour mieux observer, documenter et publier les cas de violations des droits humains. La plateforme permet de contribuer aux investigations judiciaires en partageant les informations recueillies.
Xensa est une application web interactive et spécialisée dans le contrôle citoyen. Elle permet de faciliter l’échange entre les leaders politiques (nationaux et locaux) et leurs populations mandataires dans le cadre de la veille citoyenne. La plateforme a été adaptée à l’évolution de la situation sociopolitique et la transition au Mali.
A titre de rappel, le projet OCCIPRE et financé par l’Union Européenne dans le cadre de l’Instrument Européen pour la Démocratie et le Droit de l’Homme (IEDDH) qui vise à soutenir directement les organisations de la société civile dans le développement et la consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit au Mali.
Bintou COULIBALY
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