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Promotion du secteur privé : Le ministre Moussa Alassane Diallo dévoile sa vision

lundi 21 août 2023, par Assane Koné

Le samedi 19 août 2023, le ministre de l’Industrie et du Commerce a procédé à la présentation de sa vision et du plan d’actions de son département au secteur privé. C’était au Conseil national du patronat du Mali (CNPM).

Pour le département, il s’agit de définir une vision pour donner des orientations stratégiques faisant l’état des lieux, de retracer les axes majeurs de la politique à conduire en matière de développement du tissu industriel et commercial de notre pays, de dégager les priorités auxquelles il faut apporter une réponse diligente. Aussi, il a été question d’aborder la problématique des petites et moyennes entreprises et le mécanisme de suivi qui s’impose. Pour l’occasion, l’on a pu noter la présence de Mossadeck Bally, président du CNPM, ainsi que tous les acteurs concernés.

Vision et orientations stratégiques

Selon le ministre Moussa A Diallo, l’industrie et le commerce sont des secteurs clés dans le développement économique et social de toute nation. Dit-il, c’est pourquoi ils méritent une attention particulière afin de jouer pleinement leur rôle dans la croissance du pays.

Les principaux défis et entraves majeurs en matière de développement industriel et commercial du Mali se résument ainsi : défis de l’amélioration du climat des affaires, de la transition écologique et climatique, de la compétitivité dans un environnement toujours concurrentiel, de la résilience dans un monde en crise géopolitique et géostratégique, des ressources humaines et celui des compétences. Ensuite, défis de la digitalisation et du numérique (e-commerce), de la fluctuation des prix des matières premières sur les marchés internationaux, de l’accès au financement des PME malgré la mise en place par l’Etat du Fonds de Garantie pour le Secteur Privé, de la promotion de l’investissement direct étranger, défi des synergies entre l’industrie et le commerce.

Face à ces défis, il s’agira notamment de mettre en évidence l’ensemble des problématiques et défis auxquels sont confrontés les secteurs de l’industrie et du commerce du Mali ; de proposer un cadre permanent de concertation et de dialogue entre le département, le CNPM, la CCIM et tous les acteurs organisés en faitières ou associations concourant au développement du tissu industriel et commercial de notre pays et dont les retours d’expériences et les propositions concrètes d’amélioration enrichiront la démarche du département ; de définir les devoirs, les responsabilités et les attentes des parties prenantes dans la réussite de la transformation industrielle du Mali et dans le développement d’un tissu commercial sain et concurrentiel ; de mettre enfin en place un mécanisme de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre de tout ce dispositif.

En droite ligne du respect des principes essentiels édictés par les plus hautes autorités de notre pays, Les mesures concrètes que le département compte engager se résument ainsi qu’il suit :

Au titre des mesures à très court terme : assurer la stabilité et la régularité de la chaîne d’approvisionnement en denrées de première nécessité tout au long de l’année et sur l’ensemble du territoire dans une démarche d’anticipation et de planification, lutter contre l’inflation qui casse la croissance, augmente le taux de chômage et détruit l’épargne d’où une paupérisation des populations, préserver le pouvoir d’achat des ménages et des particuliers, particulièrement les couches les plus vulnérables.

Au titre des mesures à moyen terme : accélérer les réformes structurelles qui seront de nature à promouvoir le secteur privé par la prise en charge des résolutions et recommandations du forum de Ségou de la CCIM du 30 et 31 mars 2023, du mémorandum du CNPM-REAO du 28 avril 2023, du livre blanc de l’OPI et de toutes les préoccupations exprimées par les acteurs organisés en faitières ou associations ; encourager les acteurs du secteur du commerce à investir dans l’industrie afin de créer plus de valeur ajoutée et d’emplois ; favoriser une plus grande contribution des secteurs de l’industrie et du commerce dans la formation du produit intérieur brut ; relancer les investissements de long terme pour soutenir le développement des infrastructures ; fédérer les synergies et mutualiser les moyens des secteurs de l’industrie et du commerce pour créer une plus grande complémentarité.

Face aux problèmes structurels de pénurie des denrées de premières nécessités sur les marchés, en lieu et place des réponses conjoncturelles actuellement axées sur les importations, il s’agira pour le département, selon le ministre d’apporter des réponses structurelles qui seront de nature à couvrir les déficits par la production nationale d’où la mise en œuvre des programmes agricoles d’aménagement des terres et de mise à niveau de l’outil industriel.

Dans la même dynamique, une campagne d’information, de sensibilisation et d’éducation industrielle sera menée en collaboration avec les associations des consommateurs pour promouvoir la consommation nationale : « les maliens nourrissent les maliens ».

« La croissance économique durable et inclusive du Mali se fera avec les industries ou ne se fera pas, c’est pourquoi la promotion du secteur de l’industrie pour notre pays n’est pas une urgence mais une exigence », précise-t-il. Ainsi, en apportant des réponses structurelles réalistes et réalisables à la problématique du développement et de la promotion de l’industrie et du commerce, selon lui le département apportera en même temps des réponses justes et appropriées aux préoccupations auxquelles les entreprises sont confrontées en termes de marché, de compétitivité et de rentabilité. Pour ce faire, il a exprimé toute sa disponibilité et son engagement de travailler en synergie avec ses collègues ces différents chantiers afin d’accompagner et de soutenir les secteurs de l’industrie et du commerce de notre pays.

Pour le ministre, cet engagement se justifie aussi par l’importance de l’industrie et du commerce dans la formation du Produit intérieur brut (PIB) en termes de chiffres d’affaires réalisés, de création d’emplois, de redistributions de revenus, et de développement des contrées. Plus généralement, le commerce sert de débouché à l’industrie, notamment pour les PME de l’agro-alimentaire et un prolongement de l’artisanat.

Problématique des petites et moyennes entreprises- petites et moyennes industries

Le ministre dans sa vision déclare que, nombre de nos entreprises et industries sont petites et moyennes. Elles jouent un rôle particulièrement important dans la croissance économique et dans la lutte contre la pauvreté et le chômage.

Pour un meilleur accompagnement des PME-PMI, dit-t-il il y’a lieu d’apporter des réponses structurelles aux problématiques ci-après : D‘abord, la commercialisation des produits, le circuit de distribution et de commercialisation est fortement tributaire des infrastructures de transport, de conditionnement, de stockage et de conservation. La fluctuation des prix suite aux reformes des marchés fondés sur la libéralisation et l’existence de débouchés sûrs constituent aujourd’hui des défis majeurs auxquels les PME-PMI sont confrontées. Ensuite, le statut juridique des entreprises, la grande majorité des PME-PMI ne disposent d’aucun statut juridique. Elles ne disposent au meilleur des cas que d’une reconnaissance administrative des autorités locales ou communales. A ce titre, la problématique même des PME-PMI en tant qu’élément de droit est posée. Enfin, les obstacles à l’accès au crédit bancaire, ils sont liés à l’absence de comptabilité et d’états financiers pour la plupart des PME-PMI, l’importance des créances impayées d’où un renchérissement du coût du crédit.

Comme pistes de solutions, on note : améliorer le traitement des dossiers de financement ; développer l’accès des PME-PMI à la commande publique ; promouvoir les joint-ventures.

De ce qui précède, a ses dires, il apparait que la promotion des PME-PMI constitue un véritable facteur de développement économique et social de notre pays. Il en est une condition nécessaire, mais pas suffisante. En effet, la réussite et la viabilité de toute politique de promotion en faveur des PME-PMI demeure subordonnée aux facteurs ci-après : amélioration de l’environnement institutionnel, réglementaire, fiscal et juridique, encadrement technique, suivi et formation des promoteurs, organisation de la commercialisation et débouchés des produits, solidité, compétitivité et pérennité des entreprises, produits et services de qualité, financement.

Lorsque ces questions sont résolues, d’après le ministre alors les PME-PMI peuvent être un puissant moyen et accélérateur du développement économique de notre pays.

Par la suite, il se prononce sur le partenariat Public-Privé : Choix de deux projets structurants. Pour lui le cadre de concertation Etat-Secteur Privé peut être un lieu approprié pour conduire des réflexions afin d’identifier et de réaliser deux projets structurants en partenariat public-privé qui seront de nature à provoquer un effet multiplicateur et durable sur le développement économique et social, induire des transformations structurelles profondes au regard de leurs effets d’entrainement, avoir un effet transversal sur plusieurs secteurs de développement y compris la santé, l’éducation, l’environnement, le tourisme, l’agriculture et les services, relancer l’industrialisation du pays, promouvoir les infrastructures essentielles à la croissance, au développement économique durable et socialement inclusif, un facteur d’émergence du pays, résorber le chômage des jeunes par la création d’emplois durables.

Au-delà des conséquences en termes de pertes de chiffres d’affaires et d’atteinte à la réputation des entreprises, les fraudes sont aujourd’hui mêlées à des schémas de blanchiment d’argent ou de financement du terrorisme. Les risques ne sont donc plus seulement commerciaux ou industriels mais aussi réglementaires. Par sa voix, la Direction Générale du Commerce, de la Consommation et de la Concurrence sera totalement mobilisée pour faire face à ce fléau.

Toutes les activités économiques s’inscrivent dans un cadre défini par la puissance publique. De ce fait, il invite les opérateurs économiques à inscrire leurs actions dans le respect des normes et des règles édictées par la puissance publique. Il va de la pérennité des entreprises elles-mêmes. En conséquence, les entreprises nationales défaillantes perdront leur clientèle.

En outre, les consommateurs qui sont de plus en plus avisés et organisés seront enclins à demander des comptes tant à la puissance publique qu’aux opérateurs privés.

Le ministre compte redynamiser les équipes pluridisciplinaires au sein du département qui seront chargées d’animer le cadre de concertation, suivre et rendre compte à des périodicités régulières de la mise en œuvre des recommandations issues de nos différentes rencontres et échanges.

« L’opérationnalisation de la vision et des orientations stratégiques à travers un plan d’actions inscrivant les actions dans le temps sera de nature à permettre un pilotage structuré et maîtrisé », a-t-il conclu.

Bintou COULIBALY


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