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Objectifs pour le Développement Durable (ODD) : L’Alliance contre la pauvreté invite à accélérer le rythme de mise en œuvre des actions

lundi 26 septembre 2022, par Assane Koné

En principe, en 2030, tous les Etats du monde doivent réaliser les Objectifs pour le Développement Durable (ODD). De nombreux pays d’Afrique son très en retard dans la mise en œuvre de plusieurs ODD à mi-chemin de 2030. Du coup, à 8 ans de la date butoir, le continent est à la traîne de toutes les autres régions dans la mise en œuvre des objectifs. Les Organisations de la société civile organisées dans le cadre de l’Action Mondiale Contre la Pauvreté (AMCP/GCAP) ont décidé de donné de la voix. Le 24 septembre 2022, la section malienne de l’Alliance Contre la Pauvreté (AP/Mali) a animé une conférence de presse au siège du Conseil National de la Société Civile du Mali.

Le 25 septembre 2022 est le jour anniversaire de l’adoption des ODD. Pour cela, les dirigeants des pays du monde se réunissent à l’Assemblée Générale des Nations Unies du 16 au 25 septembre 2022. Parallèlement à cette rencontre capitale, des millions de personnes et d’Organisations de la société civile du monde se mobilisent pour agir pour l’atteinte des ODD. Pour cela, elles n’hésitent pas à exiger des gouvernements le respect du plan d’action 2030. « Cette années, la Semaine mondiale se concentrera au niveau mondiale sur le Climat, la Justice et la paix. Et, marquera le point médian de la réalisation de l’agenda des ODD », a indiqué Mme Barry Aminata Touré, Présidente de la section malienne de l’Alliance Contre la Pauvreté. Elle avait à ses côtés Daouda Koné, Chef Projets Santé à Sight Saver et Mamadou Keita de Water Aid.

Ensuite, Mme Barry Aminata Touré a lu la Déclaration des Coalitions nationales, OSC, Groupes Communautaires et participants individuels de l’Action Contre la Pauvreté (GCAP Afrique) adoptée à l’Assemblée Mondiale des Peuples (Session Afrique), le 20 septembre 2022. Intitulé : « Accélérer le rythme vers la réalisation », cet appel à l’action est adressé aux Nations Unies, à l’Union Africaine et aux Gouvernements de tous les pays africains.

« Nous , les organisations de la société civile de toute l’Afrique , les groupes communautaires représentant les jeunes , les femmes , les personnes handicapées , les minorités ethniques , les groupes économiquement défavorisés ainsi que les participants individuels du monde entier , et qui s’identifient à la cause de la justice sociale et économique et à la valeur de la réalisation des Objectifs de développement durable ( ODD ) en Afrique, notons avec préoccupation la détérioration des conditions de vie des pauvres et des groupes vulnérables en Afrique », a indiqué la déclaration. Avant d’ajouter que cette détérioration est causée par une série de facteurs humains qui continuent à créer des obstacles à la réalisation des objectifs de développement ( y compris les ODD ), des libertés et des droits des personnes.

« … aller au-delà des simples déclarations… pour mettre en œuvre des projets…de développement réels et transformateurs… »

Les OSC y ont déclaré qu’elles sont alarmées par les défis spécifiques, tous causés par l’homme et évitables. Elles ont dénoncé la lenteur des Progrès vers la réalisation des ODD. Les OSC ont salué avec satisfaction le fait que presque tous les gouvernements des pays d’Afrique se sont engagés avec honnêteté et sincérité à réaliser les ODD au plus tard en 2030, en tant que promesse de développement à leurs citoyens. Cependant, elles n’ont pas caché leur déception face au fait que de nombreux pays d’Afrique soient très en retard dans la mise en œuvre de plusieurs des ODD à mi-chemin de 2030 et que le continent soit à la traîne de toutes les autres régions dans la mise en œuvre des objectifs.

Dans un tel contexte, elles ont appelé tous les gouvernements Africains à aller au-delà des simples déclarations politiques pour mettre en œuvre des projets et des programmes de développement réels et transformateurs qui garantissent la réalisation des ODD dans les huit prochaines années. « Nous exhortons en outre les gouvernements Africains à renforcer les plans et à accélérer le rythme de mise en œuvre de l’Agenda 2063 de l’UA, dont les objectifs sont compatibles avec les ODD », a indiqué la déclaration. Avant de demander à chaque gouvernement Africain de préparer des rapports annuels sur les progrès réalisés et de les partager avec ses citoyens afin de garantir la transparence et la responsabilité de la mise en œuvre de ces engagements, y compris l’Agenda 2063 de l’UA.

Faire bloc à l’OMC pour contourner les barrières de propriété intellectuelle aux technologies et produits COVID-19

En ce qui concerne la Pandémie de COVID - 19 et l’inégalité face aux vaccins, les OSC ont constaté avec inquiétude qu’à ce jour, seuls 20 % environ de la population Africaine, qui compte plus de 1,3 milliard de personnes sont entièrement vaccinés contre le virus mortel, alors que la moyenne mondiale est supérieure à 62 %. « En plus de la faiblesse des institutions sanitaires africaines, le continent continue de subir la marginalisation des vaccins en raison d’un système commercial mondial qui accorde la plus grande importance aux intérêts commerciaux et beaucoup moins, ironiquement, à la sauvegarde de la vie humaine », a dénoncé la déclaration, qui note l’impact accru de la pandémie sur les femmes et les filles, ainsi que l’accès limité aux services de santé pour les communautés rurales, les personnes handicapées et les autres groupes marginalisés.

Les OSC ont également constaté qu’en plus de l’inégalité en matière de vaccins, le continent connaît également des inégalités en termes de tests et de traitements, deux outils essentiels pour gérer et répondre à la pandémie et assurer la reprise économique en ces temps difficiles. « Nous appelons donc tous les gouvernements Africains à redoubler d’efforts pour améliorer les plans et les mécanismes permettant de mettre le vaccin COVID-19, les tests et les thérapeutiques à la disposition de toutes leurs populations, tout en veillant à ce qu’aucun groupe ne soit marginalisé pour quelque raison que ce soit », a indiqué la déclaration. Avant d’exhorter tous les gouvernements Africains à continuer à relever collectivement les défis mondiaux qui affectent l’accès au vaccin, aux tests et aux thérapeutiques COVID-19 en Afrique. Elles ont aussi appelé les pays Africains à parler d’une seule voix dans les forums internationaux concernant cette pandémie. Mieux, elles les ont encouragés à rester fermement sur leur position à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour contourner les barrières de propriété intellectuelle aux technologies et produits COVID-19 qui sauvent des vies, établies dans le cadre de l’accord ADPIC.

« Demandons à l’ONU d’assurer…le leadership…pour relever les défis mondiaux liés aux inégalités en matière de vaccins… »

« Nous appelons les gouvernements Africains à s’engager activement dans les négociations du " traité sur les pandémies " de I’OMS et à promouvoir des solutions qui améliorent la collaboration internationale et garantissent que les considérations de santé publique mondiale sont prioritaires par rapport aux intérêts commerciaux », a indiqué la déclaration. Elle a exhorté en outre tous les dirigeants Africains à s’associer à l’effort mondial de centaines d’organisations de la société civile, sous la houlette de campagnes mondiales telles que People’s Vaccine Alliance (PVA), pour demander le partage des technologies COVID-19 avec les pays du monde entier (y compris l’Afrique) capables de fabriquer des vaccins.

Mieux, les OSC ont demandé aux dirigeants Africains d’utiliser la leçon du COVID-19 pour accélérer la mise en place de solutions permanentes pour l’accès aux vaccins sur le continent, en soutenant les innovations scientifiques et la fabrication locale dirigées par l’Afrique, ainsi que les mécanismes de coordination des dispositifs, conformément à la Stratégie africaine pour la santé.

« Nous demandons en outre à l’Assemblée Générale des Nations Unies d’assurer de manière urgente et efficace le leadership nécessaire pour relever les défis mondiaux liés aux inégalités en matière de vaccins, par le biais de ses agences compétentes, notamment l’OMC », a indiqué la déclaration. Elle a souligné que toute réponse adéquate développée pour améliorer la réponse au COVID-19 servira à l’Afrique pour répondre aux futures pandémies, un avenir auquel nous devons nous préparer dès maintenant.

Pour ce qui concerne l’insécurité persistante et la mauvaise gouvernance, les OSC ont indiqué qu’elles étaient préoccupées par le fait que sur les 32 pays du monde qui connaissent actuellement des conflits armés, violents et durables, 16 se trouvent en Afrique. « Les effets de ces conflits sont monumentaux, notamment les pertes inutiles de vies humaines et le déplacement de millions de personnes de leurs foyers », a indiqué la déclaration. Avant de soutenir que bien que chaque conflit soit le résultat de circonstances uniques et spécifiques à un contexte, certains modèles généraux sont évidents. « Le rôle de la mauvaise gouvernance et de l’exclusion sociale est le plus important », a estimé la déclaration. Elle note que de nombreux autres pays connaissent des espaces démocratiques limités et un certain nombre sont dirigés par des leaderships autoritaires ou autocratiques. « La région du Sahel est particulièrement touchée par les actions violentes de groupes extrémistes opérant sous le couvert du fondamentalisme religieux, notamment les groupes djihadistes », a rappelé la déclaration. Tout compte fait, les OSC estiment que « la combinaison de ces facteurs continue de limiter les libertés des citoyens et de favoriser l’exclusion ».

C’est dans ce contexte décrit par la déclaration de la société civile africaine, que Mme Barry a lancé une mobilisation générale. Elle est convaincue qu’ensemble, nous pouvons tenir les promesses des ODD et nous tourner dans une nouvelle direction. Selon elle, la réalisation des ODD doit être le souhait de tout le monde. Pour la simple raison que nous avons une opportunité d’avoir « des sociétés plus pacifiques, justes et durables ». Elle dira que la semaine d’action mondiale a été initiée avec la ferme volonté de mobiliser plusieurs parties prenantes dans une conversation visant les décideurs à accélérer l’impact durable des ODD.

Elle a ajouté qu’elle vise à créer un espace de dialogue et d’échanges à une communauté d’experts, d’activistes et de leaders d’opinion de tous les secteurs pour s’approprier, analyser le rapport alternatif de mise en œuvre des ODD au Mali. Mme Barry dira que ce sera aussi une occasion de mobilisation des médias sociaux, les journalistes sur des messages ancrés dans la connexion des personnes aux ODD afin de capter l’imagination de publics nouveaux et plus de jeunes pour contribuer au changement transformationnel que nous voulons voir dans nos sociétés.

De leur côté, Daouda Koné de Sight Saver et Mamadou Keita de Water Aid, ont réitéré leur mobilisation pour accompagner la société civile malienne pour la réalisation des ODD.

Assane Koné


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