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Fort de Médine : une grande page de l’histoire du Mali et de l’époque coloniale à revisiter

jeudi 19 janvier 2023, par Assane Koné

Initié par le Réseau des Journalistes Reporter du Mali (UJRM), la 1re édition de la tournée régionale de Kayes, a débuté par une visite touristique dans la localité de Kayes-Médine, notamment la visite du Fort de Médine. Situé dans la commune rurale de Hawa Dembaya, ce fort est une grande page de l’histoire du Mali et de l’époque coloniale. La visite a été guidée par Brehima Sissoko, natif de Médine.

 

Embarqués dans deux véhicules blancs, le lundi matin vers 10 heures devant le bâtiment du conseil de cercle de Kayes, avec leurs outils de travail (caméras, dictaphones, téléphones, calepins, et stylos…). Une vingtaine de journalistes venus des régions du Mali, issus de différents organes, tous membres de l’Union des Journalistes Reporter du Mali, enthousiastes, sont prêts à aller découvrir Médine, dans la commune de Hawa Dembaya. Située sur la rive gauche du fleuve Sénégal et à 12 km de Kayes, cette commune rurale est célèbre pour son fort construit à l’époque coloniale.


Arrivés sur le terrain, les journalistes ont été accueillis par Brehima Sissoko, guide touristique du Fort de Médine. L’aiguille de la tournée, lors de cette visite touristique l’on est allé à l’école M. Sissoko, pour revivre l’historique de la Cité des Rails.

Séduits par les propos du guide, les journalistes prennent des notes en suivant les pas à pas Brehima Sissoko qui donne des détails sur cette histoire. Il rappelle que Médine fut fonder vers 1810-1826 par le roi Khassonké Hawa Demba Diallo, baptisé par le marabout maure du nom de Cheick Sidiya Ouled El Kebir Haidara en souvenir Dal Médina (la ville sainte d’Arabie saoudite). Par sa position sur le fleuve Sénégal, selon le guide il devient un centre commercial très florissant avec l’essor du commerce trans-atlantique au 19e siècle. Quelques années après les français ont quitté le Sénégal par le fleuve pour le commerce. Mais en réalité c’est pour préparer la colonisation. Ils ont construit beaucoup de boutiques et de magasins appelés le comptoir commun. Médine est rapidement devenu le rendez-vous des traitants qui achetèrent la gomme aux maures, l’or du Bambouk, le sel du nord, les céréales des pays voisins, l’ivoire, et les esclaves etc.

Brehima Sissoko en visite sur ce lieu touristique avec les membres de l’UJRM, parle de la construction du Fort de Médine, première capitale des Peulhs. Pour lui le Fort est le premier dispositif militaire français construit en 1855 sur ordre du général Louis Faidherbe, après la signature d’un traité avec le roi Khassonké. D’après l’histoire, le Fort a été construit pour protéger les intérêts commerciaux français, le Dembaya et la conquête du soudan français. Le guide rappel que le Fort a été construit, sous le règne du troisième roi qui s’appelait Douka Samabala Diallo.


El Hadj Oumar Tall, chef de la confrérie Tidjaniya venu du Sénégal mettra un siège devant Médine et le fort pendant 3 mois du 20 avril au 18 juillet 1856. Selon lui, il a fallu l’intervention du général Faidherbe qui quitta Saint Louis au Sénégal avec un renfort de 500 hommes pour venir secourir le fort de Médine. Le Fort était dirigé par le commandant Paul Holle qui avait pour mission d’assurer la police dans la partie supérieure du fleuve.

Lors de cette visite, les journalistes ont fait la découverte grâce au guide, de la première école française du Mali créée le 15 octobre 1870 réhabilitée par la coopération française en mars 1997. À l’époque, elle fut appelé l’école régimentaire, école des otages, des fils de chefs, école élémentaire, régionale, puis école fondamentale. Elle reçut des élèves qui devinrent d’illustres personnages, comme Lamine Koura Guèye, ancien Président de l’Assemblée nationale du Sénégal.


En visite de découverte, les journalistes tombent sur la première gare du chemin de fer du Mali et la première mosquée de Médine, l’œuvre d’un marabout mauritanien, Cheick Ould El Kebir en 1810. Ainsi que la fameuse porte appelée « Dadiago » en Soniké ou la porte de non-retour. Cette porte selon le guide a séparé la mère de son enfant, le père de sa famille. Par cette porte, des esclaves prenaient le bateau pour un voyage sans retour. De découverte en découverte, on arrive à la tour de guet. A l’époque, à travers laquelle, les militaires montaient pour voir loin. Pour la petite histoire, c’est dans cette tour que les français ont gardé une partie de l’or de la banque de France. Et quand la guerre a pris fin en 1945 l’or reparti en France. La visite nous amène au premier monument construit au Mali, élevé par ordre du général Faidherbe, gouverneur du Sénégal en 1863.

L’apogée de Médine

Pour encore revivre l’histoire, le guide a indiqué que Médine a eu son apogée vers 1865. Selon lui, la ville comptait plus de 12 000 habitants et 10 quartiers, et considérée comme la plus grande ville du soudan français au 19e siècle. Pour montrer son brassage culturel, il dira que Médine avait une population cosmopolite où vivaient en harmonie des peulhs, des Malinkés, des Soninkés, des Maures, des Khassonkés, des Wolofs, et des Bamana. « Cette ville est aujourd’hui le chef-lieu de la commune rurale de Hawa Dembaya qui regroupe 10 villages répartis entre les deux rives du fleuve Sénégal », a-t-il indiqué.

Bintou Coulibaly


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