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Coopération AES-Russie : Les questions de sécurité, d’énergie et de communication au centre d’un débat
vendredi 6 décembre 2024, par
La salle Wa Kamissoko du CICB a abrité le 30 novembre 2024, une conférence-débat sur le thème : << Coopération AES-RUSSIE : regard sur les questions de sécurité, d’énergie et de communication>>. Elle a été organisée par Youri communication et consulting et par African Initiative 2023.
En guise d’introduction, Arkiom Kouriev, premier responsable de African Initiative 2023, a rappelé que la coopération entre la Russie et l’Afrique a atteint un niveau important, dans la construction d’un monde nouveau, beaucoup plus multi-polaire. Il a indiqué que tout comme le Mali, la Russie a souffert des tentatives de dislocation de la part du monde occidental. << Sous la présidence de Poutine, nous avons pu éviter cela>>, a-t-il indiqué. Avant d’ajouter qu’au moment, où les Russes croyaient avoir trouvé des solutions à ces velléités occidentales, les occidentaux, de toute pièce, ont créé la crise en Ukraine. << On se bat contre le terrorisme, mais aussi pour le nouveau monde multipolaire>>, a-t-il déclaré.
Avant de préciser que l’agence de presse African Initiative a été crée pour raconter aux russes les pays africains et aider les africains à mieux connaître la Russie et à mieux comprendre la culture russe. << Nous allons continuer ce travail formidable que nous avons commencé pour le bonheur des peuples africains et russes. Nous allons le rendre plus efficace dans le domaine de la formation des journalistes et nous nous battrons pour la création d’un monde multi-polaire>>, a-t-il déclaré.
Ensuite, Daouda Moussa Koné, économiste de son État et vice président de l’URD, est intervenu pour faire une brève présentation des avantages et des atouts de l’AES. D’entré de jeu, il s’est déclaré être un militant de l’AES. << Moi, je suis AES>>, a-t-il indiqué.
Il dira que dans ce monde globalisé, les micros états n’ont plus d’avenir. Selon lui, même les grandes puissances de ce monde se mettent ensemble pour faire face aux questions de développement. << Donc, il faut que la jeunesse des trois pays se mobilisent pour prendre à bras le corps l’AES afin que l’amorce du développement puisse commencer pour les populations du Mali, du Burkina et du Niger>>.
Le potentiel économique impressionnant de l’AES
Il dira qu’avec une population estimée à plus de 71 millions d’habitants, l’AES représente plus de 51% de la population de la CEDEAO. Mieux, il dira que les trois pays regroupés ont du potentiel impressionnant. Selon lui, l’AES est première en production de coton ; première en produits d’ élevage sur pied ; première en production d’or ; première en terres arables ; et première en richesses minières. << Avec ce potentiel, il suffit de se mettre ensemble pour construire une coopération internationale gagnante>>, a-t-il déclaré. Pour cela, il dira que la coopération avec la Russie est la bienvenue, parce que, c’est une puissance internationale à la pointe de la maîtrise de la technologie.
Basculement géopolitique irrésistible
<< Les thématiques à l’ordre du jour sont très importantes>>, a déclaré Daouda Diabaté, géo politologue. Selon lui, le basculement géopolitique qu’on est entrain de vivre est irrésistible. Il a estimé que l’avenir du monde se joue aujourd’hui dans le Sahel. Mieux, il dira que la Russie n’est pas en Afrique pour l’argent. Mais, pour un positionnement géopolitique. << La Russie est la couverture dont nous avons besoin pour faire ce que nous devons faire pour notre souveraineté et notre indépendance. Elle nous donne l’opportunité de construire une coopération gagnante -gagnante>>, a-t-il déclaré.
Après ces trois interventions sous forme d’introduction le panel sur le thème << Coopération AES-RUSSIE : regard sur les questions de sécurité, d’énergie et de communication >>, pouvait commencer.
Sous la modération du journaliste Robert Dissa, les panelistes ont largement entretenu l’auditoire sur la thématique.
Le Pr Aly Tounkara, expert malien des questions de Sécurité et Maître de conférences à l’Université du Mali, a interagir en qualité de chercheur. Il a axé son intervention sur les options sécuritaires, sur une réflexion pour une sécurité retrouvée et sur les perspectives.
Selon lui, avant la coopération avec la Russie, les trois états de l’AES subissaient à font l’insécurité avec la multiplication des groupes radicaux violents. << Avant l’AES, la zone des trois frontières était orpheline des opérations militaires conjointes. Et, était à la merci des groupes radicaux violents>>, a-t-il estimé.
Les opérations militaires conjointes saluées
Avant d’ajouter qu’aujourd’hui, avec l’arrivée des militaires au pouvoir dans ces trois pays, et surtout avec la création de l’AES, ces opérations conjointes ont repris avec beaucoup plus de vigueur et elles sont même mutualisées, et souvent avec un même commandement. De telle sorte qu’il dira que beaucoup de quartiers généraux des terroristes y ont été détruits.
Cependant, il a tenu à préciser que cela ne veut pas dire que le terrorisme est fini. Mais, il a insisté sur les changements en terme d’option dans lutte contre le terrorisme avec la coopération militaire Russie. Selon lui, cette coopération s’est inscrite dans la formation massive des officiers supérieurs au Mali, au Burkina et au Niger. Mieux, il dira qu’aujourd’hui, cette coopération avec la Russie a permis l’équipement des armées des Etats de l’AES. << Grâce à cette coopération, on a des ressources humaines de qualité en termes de renseignement>>, a-t-il déclaré.
La Russie n’est pas une menace pour l’AES
Qu’à cela ne tienne, il n’est pas d’accord avec tous ceux qui disent que la Russie est désintéressée. << Ce n’est pas vrai de dire que la Russie est désintéressée>>., a-t-il déclaré. Avant d’admettre que contrairement à d’autres états occidentaux, la Russie n’est pas une menace pour les États de l’AES. << Elle est là pour ses intérêts, mais dans une démarche gagnant-gagnant>>, a-t-il estimé. Pour ce qui concerne, les perspectives, il a proposé le renforcement des capacités dans le renseignement militaire, surtout dans l’utilisation de la cyber sécurité.
Aussi, il pense qu’au delà de la coopération militaire, il va falloir trouver la stratégie pour une coopération plus globale avec la Russie pour le transfert de compétences dans certains domaines d’excellence de cette puissance mondiale. Selon lui, l’AES devra rapidement répondre à la question selon laquelle comment extraire ses ressources naturelles pour le financement des économies locales ? Comment se doter des techniques d’extractions minières. Confrontée à des difficultés énergétiques et des infrastructures pour le désenclavement, il pense que l’AES doit rapidement travailler avec la Russie pour y trouver des solutions à hauteur de souhait. Il a fait remarquer que la Russie n’impose pas la limitation de partenariat aux états de l’AES. << Sans passion, je crois que les états de l’AES, mieux organisés, tireront leur épingle du jeu dans une coopération avec la Russie qui pourra être bénéfique à long terme>>, a-t-il conclu.
Ensuite, dans une projection vidéo, un expert russe des questions sécuritaires est intervenu pour rappeler que depuis plus de 100 ans, la Russie s’est engagée aux côtés des états africains pour le renforcement de leurs outils de défense et de sécurité. Selon lui, s’il fut une époque où la Russie s’était un peu mise en retrait, elle a décidé depuis quelques années de reprendre la place qui était la sienne dans le soutien aux états africains pour mieux s’insérer dans un monde multi-polaire en construction. Pour cela, il a annoncé un avenir promoteur de la coopération entre la Russie et les états africains, notamment les états de l’AES.
Les pays de l’AES sont confrontés à de nombreux défis, dont l’énergie
Pour ce qui est des questions d’énergie, Edgar André Maxime Kader, expert énergie au Niger, par vidéo conférence, est intervenu depuis Niamey. Il a indiqué qu’il y a de nombreux défis à relever en matière d’énergie dans les pays de l’AES, fortement dépendant de l’importation.
Selon lui, en se focalisant sur l’exemple de son pays, il dira qu’il y a une très faible exploitation des énergies fossiles, une très faible exploitation de l’énergie solaire, et une très faible exploitation de l’hydro-énergie. Il a regretté l’absence de véritables infrastructures pour l’exploitation du fort potentiel en énergie renouvelable. Pire, il fera remarquer que le Niger producteur d’uranium, ne l’exploite pas dans la production d’énergie. << Le Niger importe 80% de son énergie du Nigeria>>, a-t-il regretté.
Il a rappelé que l’insécurité qui touche les pays de l’AES pourrait rimer avec le problème énergétique. Donc, le résoudre de façon durable pourrait être un début de solution au problème d’instabilité.
Face à un tel constat, il a proposé à l’AES de trouver la meilleure stratégie, en collaboration avec la Russie, à aller vers des Solutions globales, en explorant son potentiel d’ energie renouvelable. Il a aussi suggéré de voir la possibilité d’introduction de l’énergie nucléaire à long terme, avec le soutien technique de la Russie ; sans oublier la
modernisation des réseaux existant. Il pense que de façon raisonnable, il va falloir songer à une formation massive des compétences locales pour gèrer tout cela au point de vue du transfert de la technologie. << On a tout pour augmenter la capacité énergétique existante aujourd’hui, pour l’accès des populations des zones rurales à l’électricité>>, a-t-il déclaré.
Sur la même thématique, Natalia Eremina, experte russe sur la question énergétique, par vidéo conférence, a proposé d’explorer à l’échelle des trois pays, l’installation d’unité de production de l’énergie nucléaire, pour sa viabilité et sa stabilité. << Les projets d’énergie nucléaire sont plus stable et avec des avantages>> , a-t-elle déclaré. Avant d’ajouter que les pays de la région se caractérisent par des avantages qui pourraient aider à développer plusieurs types de projets. Si, elle reste convaincue que le développement de l’énergie nucléaire pourrait aider à gérer pour de bon la question énergétique de l’AES, elle a néanmoins proposé la combinaison de différents projets énergétiques que l’on pourrait y développer. << Il va falloir surmonter les questions de coût élevé et régler le problème d’insécurité. Mais, cela n’est pas insurmontable>>, a-t-elle conclu. Sur la question,
Daouda Moussa Koné dira que l’énergie devrait être la priorité des priorités, parce que sans elle, personne ne pourra parler de développement.
Mettre la lutte contre la désinformation au centre des priorités
Pour ce qui est de la communication dans l’espace AES, Mohamed Issa Zoundi, expert burkinabè en communication, a rappelé que même s’il y a un effort à faire, force est de reconnaître que les pays de l’AES sont bien dotés en infrastructures de communication et en termes d’organes de presse. Il a mis un accent sur la nécessité d’une synergie communicationnelle pour faire face à l’adversité. Il a estimé que les lignes ont déjà commencé à bouger, avec la disparition des frais de roaming d’ici la fin de l’année.
Cependant, il a proposé une plate forme commune pour qu’il y ait un assainissement du paysage médiatique, en luttant contre la désinformation. Il a estimé que la Russie peut être une opportunité de la couverture globale du Sahel en Internet, avec le satellite russe annoncé.
Sur la même question, Arkiom Kouriev, Expert russe des questions de communication
propose des programmes d’échanges, de découverte à travers des voyages de presse en Russie.
Il pense que les africains doivent être informés sur les conditions de travail en Russie des étrangers qui sont très confortables. En parallèle, il a aussi proposer de travailler sur la diffusion des conditions de formation en Russie. Après avoir déclaré que sa structure est ouverte pour parler de la coopération avec des médias et communiquant africains, notamment de l’AES, il s’est réjouit du fait que le public russe soit très intéressé par la vie des africains. << Is veulent comprendre les détails de vie des africains. Et, nous nous proposons à satisfaire cette soif des Russes>>, a-t-il déclaré. Avant d’ajouter, mieux, nous nous connaissons, mieux nous pourrons travailler pour un monde libre.
Assane Koné
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