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Budget d’Etat 2018 : Le Mali passe en mode budget programme axé sur les résultats

mercredi 27 septembre 2017, par Assane Koné

« Le Mali vient de rentrer dans une révolution dans la gestion des ressources publiques en adoptant un budget en mode programme et axé sur les résultats ». C’est par ces propos que Abdel Karim Konaté, ministre du commerce et Porte parole du Gouvernement, a introduit, le 27 septembre 2017, la traditionnelle conférence de presse qui a lieu après le conseil des ministres. Pour la circonstance, il était accompagné de Boubou Cissé, ministre de l’économie et des finances et de Amadou Koita, ministre de la jeunesse et de la construction citoyenne.

Au chapitre des mesures législatives et réglementaires, le Ministre Konaté a égrené la longue des points inscrits à l’ordre du jour du conseil des ministre du 27 septembre 2017. Selon lui, le Conseil a adopté plusieurs projets de texte. Ce sont : des projets de texte relatifs à la création, à l’organisation et aux modalités de fonctionnement de la Direction des Ressources humaines des Armées ; des projets de texte relatifs au statut des enseignants-chercheurs de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique ; des projets de texte relatifs à la création, à l’organisation et aux modalités de fonctionnement du Projet de Formalisation des Acteurs du Commerce de Détail ; et le projet de loi portant loi de finances pour l’exercice 2018.

Pour cette 18e conférence de presse, le Ministre du Commerce a indiqué le Ministre Boubou interviendra sur le projet de loi de finances de l’exercice 2018 et le ministre Amadou Koita reviendra sur le projet de décret portant approbation de la Politique Nationale de la Citoyenneté et du Civisme et son Plan d’actions 2017-2021, adopté par le Gouvernement lors du précédent conseil des ministre.

Projet de Budget 2018 : 1957, 625 milliards de francs CFA de recettes et 2330, 778 milliards de francs CFA de dépenses

Pour sa part, le ministre Bobou Cissé a indiqué que le projet de loi de finances 2018 est présenté en mode programmes. Selon lui, c’est pour la première fois, depuis l’indépendance du pays, que le Mali a décidé cette approche. Il a précisé que cette décision malienne entre dans le cadre de la mise en œuvre du cadre harmonisé de la gestion des finances publiques au sein des pays membres de l’Union économique et monétaire Ouest africaine.

« En décidant d’avoir un budget en mode programme en 2018, notre pays devient pratiquement le premier pays de l’UEMOA, à parvenir à le faire », a précisé Boubou Cissé. Avant de dire que cette approche impose un certain nombre d’innovations que sont : la gestion axée sur les résultats et les performances des structures et la présentation des allocations par programme public et non par nature et par compte public.

« Le principe, c’est d’arriver à récompenser par des allocations plus importantes, les structures qui seront très performantes dans l’atteinte de leurs résultats. Nous nous installons désormais dans une évaluation sur la base des résultats atteints en rejetant l’indicateur du taux d’exécution du budget », a-t-il précisé.

En terme d’innovation, il a annoncé l’arrivé dans les départements de responsables de programmes, sous la tutelle des ministres.

En ce qui concerne le Projet de budget 2018, qui sera selon lui, sur la table de l’Assemblée nationale dès demain matin, il dira qu’il a été élaboré dans un contexte marqué par des perspectives de croissance économique mondiale et nationale favorables. « Elle est bâtie autour d’une croissance économique de 5,0% en 2018 contre 5,3% en 2017 et un taux d’inflation de 1,8% contre 1,0% en 2017 au Mali », a-t-il indiqué.

Au titre des ressources, il dira que le projet de budget a été adopté par le gouvernement, sur la base de 1957 milliards 625 millions de francs CFA, contre 1811 milliards 494 millions de francs CFA dans le budget rectifié de 2017, soit une augmentation de 8,07% imputable à l’accroissement des recettes du budget général, des budgets annexes et des comptes spéciaux du trésor.

En ce qui concerne les dépenses, il dira que le projet de budget adopté, est arrêté à la somme de 2330 milliards 778 millions de francs CFA contre 2167 milliards 677 millions de francs CFA dans le budget rectifié de 2017, soit une augmentation de 7,52%.

« Le projet de budget d’Etat 2018 présente un déficit budgétaire global de 373 milliards 153 millions de francs CFA contre 356 milliards 183 millions de francs CFA dans le budget rectifié 2017, soit une augmentation de 4,76%. Ce déficit sera financé par les ressources provenant des aides budgétaires extérieures et la mobilisation de l’épargne à travers les titres d’emprunt émis par le Trésor », a-t-il précisé. Avant d’ajouter qu’au regard de la performance de la signature du Mali, il n’y a pas grand souci à se faire en ce qui concerne la mobilisation de l’épargne à travers les titres d’emprunt émis par le Trésor.

Le ministre Boubou a insisté sur le fait que le projet de loi de finances 2018 réaffirme la détermination du Gouvernement d’assurer la convergence du déficit budgétaire vers la norme de 3% du Produit Intérieur Brut établie par l’UEMOA à l’horizon 2019.

Il a ajouté que l’augmentation des dépenses s’explique par la prise en charge des incidences financières de certains engagements de l’Etat. Il a indiqué que le budget alloué à la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, a connu une augmentation de 106% et passe de 65 milliards à 123 milliards de francs CFA.

L’année 2018 étant une année électorale au Mali, il dira que l’Etat a prévu la somme de 45 milliards de francs FCFA pour l’organisation des élections générales en 2018. Ensuite selon lui, ce sont 32 milliards de francs CFA qui sont prévus dans le budget 2018 pour les avantages accordés aux salariés suite aux négociations avec les partenaires sociaux.

Il a aussi parlé de la Loi d’Orientation et de Programmation militaire qui reçoit une allocation de plus de 50 milliards de francs CFA que le budget précédent. En ce qui concerne la Loi de Programmation relative à la Sécurité intérieure, il dira que le budget passe de 63 milliards à 87 milliards de francs CFA. Il a aussi annoncé, le renforcement des crédits alloués au secteur de l’Agriculture, aux secteurs sociaux et aux dépenses en capital, en vue de stimuler la croissance et la création d’emplois.

« Il vise à maintenir les dépenses dans la limite des ressources budgétaires, tout en protégeant les dépenses sociales et en stimulant l’investissement public à moyen terme », a-t-il déclaré.

Un projet de 29 milliards de francs CFA pour construire un nouveau modèle de citoyen

En ce qui concerne le projet de décret portant approbation de la Politique Nationale de la Citoyenneté et du Civisme et son Plan d’actions 2017-2021, adopté par le Gouvernement lors du précédent conseil des ministres, le Ministre Amadou Koita a rappelé que le Mali est confronté à l’effritement de l’autorité parentale et de l’autorité de l’Etat.

Selon lui, les questions de citoyenneté et de civisme constituent des préoccupations majeures pour les plus hautes autorités et justifient la création d’un département dédié à la jeunesse et à la construction citoyenne.

« D’un montant de 29 milliards de francs CFA dont 44% seront supportés par l’Etat du Mali, 40% par les partenaires techniques et financiers et le reste par les collectivités territoriales, la politique nationale de la citoyenneté et du civisme vise à construire un nouveau modèle de citoyen plus respectueux de ses droits et devoirs, imbus des valeurs de civisme et de solidarité et soucieux de la préservation des biens publics », a-t-il soutenu.

Vers la formalisation des Acteurs du Commerce de Détail

Pour sa part, l ministre du Commerce, Porte-parole du Gouvernement, est intervenu sur l’adoption par le conseil des ministres des projets de texte relatifs à la création, à l’organisation et aux modalités de fonctionnement du Projet de Formalisation des Acteurs du Commerce de Détail.

Selon lui, dans le cadre d’un meilleur encadrement juridique et institutionnel du commerce de détail au Mali, le Projet d’Appui aux Commerçants détaillants a été initié en 2005 et a été mis en œuvre suivant trois (03) phases.

Il rappelé que la première phase (2005-2008) a concerné les vendeurs d’articles divers, communément appelés « boutiquiers ». La deuxième phase (2009-2012) a été élargie aux femmes commerçantes installées dans les marchés. Et, la troisième phase (2013-2015) devait permettre de consolider les acquis des deux premières phases, mais a été confrontée aux difficultés liées à la crise sécuritaire de 2012.

« L’évaluation de ces trois phases en 2016 a révélé des insuffisances qu’il convient de corriger en apportant au Projet des innovations majeures », a-t-il indiqué.

Il dira que le Projet de Formalisation des Acteurs du Commerce de Détail, élaboré pour une durée de cinq ans, tient compte de ces innovations et intègre également les objectifs du Cadre stratégique pour la Relance économique et le Développement durable 2016-2018.

Selon lui, il permettra d’améliorer la gouvernance des Centres de Gestion agréés en matière, notamment de management des activités, de développement de services non financiers, d’appui aux adhérents, d’accès aux prêts bancaires et de commercialisation des produits.

« La mise en œuvre du Projet contribuera à la promotion des activités commerciales des commerçants détaillants, des adhérents des Centres de Gestion agréés, des femmes et des jeunes exerçant dans le domaine du commerce des produits et des commerçants victimes de la crise sécuritaire en particulier dans les régions de Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal, Ménaka et Taoudénit », a-t-il conclu.

Assane Koné


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