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Commune rurale de Faléa : Des problèmes qui interpellent l’Etat malien

mercredi 19 mars 2014, par Assane Koné

Située dans le cercle de Kéniéba à environ 510 kilomètres de Bamako, la commune rurale de Faléa qui fait frontière avec la Guinée et le Sénégal, est assise sur une mine de richesses, mais aussi de problèmes. Bien qu’annoncée pour abriter l’une des plus grandes usines d’exploitation de l’Uranium et de la bauxite, Faléa s’écroule sous le poids des problèmes qui assaillent sa population. Et, chose grave, depuis belle lurette les 18 milles âmes de Malinké, de Djakhanké, de peulh et de Djalonké, qui peuplent les vallées, les plateaux et les flancs des collines de la commune rurale de Faléa, sont de plus en plus convaincus que l’Etat malien ne volera pas de sitôt à leur secours.

Faléa, chef lieu de la commune du même nom, a enregistré une animation particulière du 13 au 16 mars 2014. A la faveur du forum sur le développement local de la commune rurale de Faléa, les chefs des 21 villages de la commune de Faléa, étaient pratiquement tous présents. Les absents ce sont valablement fait représenter par des conseillers qui ne souffrent d’aucune méconnaissance de leur terroir. A la faveur de la table ronde sur les priorités et les stratégies du développement local, organisée sous le gros fromager de l’école primaire publique de Faléa, plusieurs chefs de villages ou représentants de chefs de village se sont succédés. Bobo Mamadou Baldé, chef de village de Sitadina, Amadou Diallo, représentant du chef de village de Foulaguinée, Mamadou Daïmou Diallo, chef de village de Faridinia, Mamadou Foula Diallo du village de Néré Tendé, Many Keita, village de Yilimano, Bantan Moussa Keita du village de Serybaya, Boureima Keita, chef de village de Kambaya, Mamadou Saliou Diallo, village de Komassi, Amadou Baldé du village de Bassara, Thierno Aliou Barry du village de Foundenta et Djibril Baldé de la jeunesse de Sitadina, avaient les même soucis. Ils ont de façon lucide et sereine, exposés les difficultés qui les assaillent. Ce sont : l’absence de route digne de nom, insuffisance notoire de salles de classe, absence du personnel de la santé et de centre de santé et des difficultés énormes d’approvisionnement en eau potable des villages. « L’absence d’école est aujourd’hui le mal de notre commune », a indiqué Amadou Diallo, représentant du chef de village de Foulaguinée. Pire, si d’habitude, il leur faut parcourir 30 km pour rallier le siège de la commune de Faléa, Amadou Diallo a indiqué qu’il faut multiplier cette distance par deux pendant l’hivernage. « Cela nous pose d’énormes difficultés en terme de prise en charge médicale de la population et d’énormes soucis pour l’évacuation de nos produits agricoles », a-t-il ajouté.
A quand un pont sur la Falémé ?
Après avoir dénoncé la non couverture de la commune par les réseaux de la téléphonie mobile et l’absence de tout moyen de communication, notamment la non couverture de Faridinia par la radio communautaire de Faléa, Daïmou Diallo s’est élevé contre le peu d’intérêt accordé aujourd’hui à la chefferie traditionnelle. Au nom du chef de village de Néré tendé, Mamadou Foula Diallo, a souhaité la construction d’un pont sur la Falémé, fleuve séparant la commune rurale de Faléa de Kéniéba. « A défaut d’un pont, il faut rapidement prendre des dispositions pour rendre opérationnel la barque qui dort dans les locaux des travaux publics à Kéniéba depuis des années », a-t-il indiqué. Avant d’ajouter que l’absence de route dans la commune oblige la population à se ravitailler du côté de la Guinée. A son sens cela constitue une grande perte pour l’économie malienne. Pire, il dira qu’ils sont des gros producteurs d’oranges, de mangue et de banane, contraints à assister impuissant au pourrissement de ces fruits tant prisés dans les grandes villes maliennes. « On ne peut même pas écouler nos productions à Kéniéba faute de route », a-t-il regretté. Avant de proposer à l’Etat malien d’imposer à toutes les sociétés minières qui veulent opérer dans la zone de Faléa la construction de routes. Pour sa part, Bantan Moussa Keita du village de Siribaya, a posé le problème de la pollution des eaux de la Falémé par des exploitants miniers qui utilisent le cyanure. Mais, sans langue de bois, il a accusé les maires, les chefs de village et certains sous-préfets, qui privilégient l’argent de ces exploitants tueurs à la santé de la population. Et, Boureima Keita du village de Kambaya d’indiquer que « la population demande aux autorités municipales et préfectorales du cercle de Kéniéba de prendre des dispositions urgentes pour mettre fin aux activités des exploitants miniers burkinabés qui utilisent le cyanure dans les lits des cours d’eau. Cela empoisonne la Falémé, tue les humains et les animaux ». Convaincu que l’Etat malien ne volera pas de sitôt au secours de ces braves populations, les organisateurs du Forum de développement local de Faléa, avaient pris des dispositions pour une participation remarquée d’institutions et ONG, notamment l’AVRL, la PACINDHA, le CCK, le PADRIMA, l’ARCKF, Association malienne pour la conservation de la nature et de l’environnement (AMCEF).
Assane Koné

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