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Biennale Africaine de la photographie/ « OFF de Ségou » : Salif Traoré interroge le temps et propose un instrument de mesure

vendredi 8 décembre 2017, par Assane Koné

Dans le cadre du « OFF de Ségou » organisé à la faveur de la 11e édition des Rencontres de Bamako, Salif Traoré, photographe malien, expose un pan de son travail photographique, à la Fondation du Festival sur le Niger. Détenteur du prix E’LAN de la Biennale africaine de la photographie de 2009, Salif Traoré y exposera du 6 décembre 2017 au 6 janvier 2018, sa série intitulée « Temps et mesure ».

Depuis 1994, le Mali et précisément Bamako est la capitale africaine de la photographie. Depuis 2015, le Centre Culturel Kôrè et l’Association Fototôn, ont décidé d’associer le nom de Ségou à cet évènement de premier ordre en matière de photographie sur le continent, par l’organisation de ce qu’il est convenu d’appeler le ‘’OFF de Ségou’’. A la faveur de la 11e édition de la Biennale africaine de la photographie, le Centre culturel Kôrè de Ségou et l’Association Fototôn, ont décidé de rééditer leur exploit. Du 6 décembre 2017 au 6 janvier 2018, deux expositions de photographies (une exposition collective de photographes maliens, intitulée « Ségou : hier à aujourd’hui » et une exposition individuelle de Salif Traoré, dénommée ‘’Temps et mesure’’ ) et deux expositions de peinture (‘’les murmures du fleuve’’ du sénégalais Mbaye Babacar Diouf et les ouvres des maliens Marie Ange Dakouo et Mohamed Ismaël Diabaté, tous du programme Kôrè qualité 3).

Pendant un mois, Salif Traoré et ses œuvres de sa série « Temps et mesure », vont s’installer en maître dans le Hall Ludovic Fadaïro.

Partant du principe que le temps, c’est le présent qui devient un jour passé et qui sert de tremplin pour l’avenir, le photographe malien, dans sa série exposée à Ségou, se sert de l’architecture comme unité de mesure du temps. « Pour analyser le temps d’une manière objective, sans taches de l’embellissement du souvenir et rêveries du futur, il faut un outil figé et matériel. Un objet ayant traversé le temps sans ride, raison pour laquelle, j’ai opté pour l’architecture comme unité de mesure pour révéler le temps », explique le photographe.

En réalité, dans son approche artistique, le photographe Salif Traoré est rentré en rébellion contre tous ceux qui rejettent du revers de la main, l’architecture qui a de tout temps fait notre fierté.

« L’avènement de la coopération chinoise, ainsi que la mondialisation, contribuent à un changement radical du style architectural dans les pays tels que le Mali et le Burkina Faso », a-t-il dénoncé. Mais, mieux que la dénonciation, Salif Traoré a baladé l’objectif de son appareil photo des villes maliennes et burkinabés, pour mettre en exergue la beauté de cette architecture qu’il souhaite voir préserver.

« Je cherche à travers cette série, à témoigner de l’existence de l’architecture néocoloniale, mais aussi conscientiser les autorités ainsi que les populations sur l’importance et l’urgence de leur valorisation », a-t-il indiqué. Avant de dire que ces constructions constituent un patrimoine légué par nos ancêtres. Salif Traoré reste convaincu que « leur préservation est le symbole du respect pour notre histoire et peut aussi servir pour développer le tourisme culturel ». Et pour attirer l’attention des uns et des autres, il ne manque pas de sagesse. « … Le passé nous échappe, l’avenir n’est que potentiel, seul le présent est à nous, alors tachons d’y faire bon usage… », dit Salif Traoré à qui veut l’entendre.

Ségouviens et visiteurs de Ségou, pourront faire un tour à la Fondation du Festival, pour voir cette exposition formidable qui y tutoiera du 6 décembre 2017 au 6 janvier 2018, l’exposition collective de photographes maliens, intitulée « Ségou : hier à aujourd’hui » et deux expositions de peinture (‘’les murmures du fleuve’’ du sénégalais Mbaye Boubacar Diouf et les ouvres des maliens Marie Ange Dakouo et Mohamed Ismaël Diabaté, tous du programme Kôrè qualité 3).

Assane Koné


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