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Employabilité des jeunes diplômés arabophones : La validation du programme d’activités de la CEFORPA

jeudi 17 août 2017, par Assane Koné

Le Centre de perfectionnement et de reconversion de l’ANPE (Agence nationale pour l’emploi), a abrité, le jeudi 17 août 2017, les travaux de la rencontre d’échanges et de validation du Programme d’activités de la Cellule d’appui à l’emploi et la formation professionnelles des jeunes diplômés et formés en arabe (CEFORPA).

La cérémonie d’ouverture des travaux était par le secrétaire général par intérim, Boukary TOGO, conseiller technique ; en présence du président l’UJMMA, Mohamed Macki BAH ; de la directrice nationale de l’emploi, Mme Dicko Fatoumata ABDRAMANE ; des membres du cabinet du ministère de l’emploi et la formation professionnelle ; des représentants des départements ministériels ; des directeurs des services centraux, rattachés et personnalisés, des leaders religieux, etc.

A l’ouverture des travaux, le président de l’UJMMA, Mohamed Macki BAH, a souligné que la problématique de l’insertion socioprofessionnelle des jeunes diplômés arabophones se pose avec acuité dans notre pays. Selon lui, cette cérémonie est le couronnement de six ans de combat. De son avis, cette rencontre est le signe que son combat a commencé a porté ses fruits. Au cours de cette rencontre, a-t-il fait savoir, les acteurs vont se pencher sur les voies et moyens à mettre en place pour permettre à la cellule d’atteindre ses objectifs. Selon lui, la mise en marche de la cellule pourrait être profitable à des milliers de jeunes qui vivent dans cette situation.

Faisant l’état des lieux, la directrice nationale de l’emploi, Mme Dicko Fatoumata ABDRAMANE, a indiqué qu’en 20 ans, l’effectif des médersas a plus que triplé avec un taux d’augmentation de 257,4%. Pour la même période, les effectifs des auditeurs sont passés de 42 346 en 1981 à 61 173 en 1991 pour atteindre 97 182 en 1999.

Par ailleurs, les annuaires statistiques indiquent que le nombre des médersas a passé de 2 205 écoles entre 2013/2014 avec un effectif de 309 922 élèves pour 8 752 maitres au premier cycle de l’enseignement fondamental et de 672 écoles avec un effectif de 44 387 élèves pour 3 080 maitres au second cycle du même ordre d’enseignement.

En 30 ans, les effectifs des élèves diplômés et formés en langue arabe ont presque été multipliés par dix. Cette évolution s’explique, selon Mme Dicko, par l’amélioration de l’image des médersas auprès des populations, la réglementation des conditions de création et d’ouverture de ces établissements et l’insertion des diplômés dans le marché du travail.

Selon les estimations, l’effectif des médersas au niveau du fondamental atteindra les 3 millions d’élèves à l’horizon 2050. Conséquences de cette situation, on constate qu’au Mali qu’il y a de plus en plus de diplômés et de formés en langue arabe sur le marché du travail. En 25 ans leur nombre a été multiplié par 5 ; du coup, leur pression sur le marché du travail commence à se faire sentir.

Autres statistiques assez révélatrices du calvaire que vivent cette catégorie de jeunes dans notre pays, moins d’un diplômé ou formé en langue arabe sur quarte a l’avantage d’effectuer un stage de qualification, soit un taux de 23%. Les 77% de ces diplômés et formés en langue arabe n’ont pas bénéficié de stage et sont handicapés dans la recherche d’emploi. Ainsi, leur taux de chômage est presque 4 fois supérieur au taux de chômage global observé au niveau national qui s’établissait à 8,3% et trois fois supérieur à celui des jeunes diplômés qui était de 10,71%, selon une enquête.

Le représentant du ministre de l’emploi et de formation professionnelle, Boukary TOGO, a souligné que l’événement s’inscrit dans le cadre de la validation du programme d’activités de la CEFORPA. Selon lui, la préoccupation de l’insertion des diplômés de l’école malienne constitue une préoccupation des plus hautes autorités qui ont mis en place un cadre dont l’objectif est de procurer à chaque citoyen une éducation et une participation dans le tissu économique.

De même, a-t-il rappelé, la création de la CEFORPA est l’aboutissement d’un long processus qui a commencé depuis 2011, avec la signature d’une convention entre l’APEJ et l’Union des Jeunes Musulmans du Mali (UJMMA). A travers cette convention, des jeunes diplômés formés en langue arabe ont été placés en stage de formation professionnelle.

Des propos de M. TOGO, il ressort que certains ont, en plus, bénéficié de la formation en GERME, qui veut dire Gérer mieux son entreprise. De même, une soixantaine de plan d’affaires ont été transmis à l’APEJ pour financement.

Cette dynamique s’est étendue aux autres structures de promotion de l’emploi et de la formation professionnelle comme le FAFPA, le PROCEJ à travers la Direction Nationale de la Formation, entre autres. Malgré des résultats encourageants, force est de reconnaitre que attentes demeurent encore grandes au regard des flux de cette catégorie de jeunes sur le marché du travail et aux difficultés d’insertion.

Pour une meilleure appréhension de l’insertion de cette frange de jeunes, le département de l’emploi a commandité une étude sur « La problématique de la formation et de l’emploi des diplômés et formés en langue arabe » dont le rapport a été validé au cours d’un atelier tenu du 27 au 29 août 2015 au CICB.

Plusieurs recommandations ont été formulées lors de cet atelier parmi lesquelles la création d’une structure dédiée à l’insertion professionnelle des diplômés et formés en langue arabe.

C’est ainsi que la Cellule d’appui à l’Emploi et à la Formation Professionnelle des diplômés et formés en langue Arabe (CEFORPA) a été créée sous l’autorité du ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle par la Décision n°2016 0241/MEFP-SG du 7 novembre 2016 et rattachée à la Direction nationale de l’Emploi. Elle vise à renforcer l’employabilité des diplômés et formés en langue arabe.

Longtemps marginalisés, les diplômés et formés en langue arabe sont une couche particulièrement sensible de jeunes. C’est pourquoi, M. TOGO a exhorté les participants à cette rencontre à prendre des actions vigoureuses, cohérentes et inscrites dans la durée pour leur prise en charge dans la mise en a œuvre des activités de promotion et de création d’emploi.

Il s’agit, selon lui, de développer leur employabilité et de les rendre compétitifs dans tous les domaines de la vie économique, de l’emploi et de la formation professionnelle, sans tenir compte de la langue de formation.

Par Zié OUATTARA


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