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Coût de la faim au Mali : Le ministère des finances lance une étude

lundi 6 février 2017, par Assane Koné

Le gouvernement du Mali, à travers le ministre de l’Economie et des Finances, et ses partenaires procéderont, ce mardi 7 février 2017, au lancement d’une importante étude pour évaluer le coût de la faim au Mali. Les enjeux de cette étude ont été expliqués aux hommes de médias, le mardi dernier, par les responsables du PAM au Mali.

C’était au cours d’une séance de débriefing animé par Diakaridia DEMBELE et Mme Laura Lee MORRIS, au siège de l’organisation à Badalabougou, en présence du doyen Ibrahim Famakan COULIBALY et plusieurs autres membres de la commission d’organisation.

Cette cérémonie de lancement aura lieu dans la salle des Banquet du Centre International de Conférence de Bamako (CICB) et regroupement près de 200 personnes. Outre le ministère de l’Economie et des finances, cette cérémonie enregistrera la participation du ministère de la Santé, de l’Agriculture, de l’Elevage, des Affaires étrangères, etc.

De même, le lancement enregistrera la participation des plus hautes représentations des partenaires techniques et financiers, des ONG, des organismes internationaux, des universitaires ainsi que les directeurs généraux et centraux des administrations publiques ; des représentants de haut niveau de l’UA, du NEPAD et du Bureau Régional du PAM participeront au lancement.

L’étude sur le coût de la faim en Afrique (COHA) est un projet mené par la Commission de l’Union africaine (CUA) et soutenu par la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM).

Plusieurs pays ont pris part à cette étude qui vise à estimer les coûts économiques de la sous-nutrition infantile en évaluantses conséquences socio-économiques associées aux secteurs de la santé, de l’éducation et de la productivité. Elle permet de démontrer les retombés économiques potentielles qui peuvent être obtenues si des investissements appropriés sont effectués dans la nutrition.

L’étude a été initiée par le PAM en Amérique latine et dans les Caraïbes et a été conduite avec succès par la Commission économique pour l’Amérique latine et des Caraïbes (CEPALC) en 2004. Basé sur l’expérience réussie en Amérique latine, le PAM et la Commission Economique Africaine (CEA) ont décidé de collaborer avec la Commission de l’Union Africaine (CUA) afin d’adapter l’étude au contexte africain.

La méthodologie a été examinée et validée par un groupe d’experts à Addis-Abeba, en Ethiopie, y compris des représentants de diverses divisions de la CEA, l’UNICEF, de l’OMS, et le Centre africain de la statistique, qui a formulé des recommandations sur l’adaptation du modèle au contexte de l’Afrique.

En outre, la méthodologie pour l’Afrique a été examinée et approuvée par le Groupe de travail africain sur le développement de l’alimentation et la nutrition constitué des agences de l’UA, de l’ONU, des ONG et des experts régionaux, qui servent d’experts de haut niveau sur la nutrition au niveau continental.

En Afrique, l’étude a été effectuée initialement dans quatre pays pilotes (Egypte, Ethiopie, Swaziland et Ouganda) en 2012, puis dans sept autres pays (Burkina Faso, Rwanda, Ghana, Malawi, Tchad, Lesotho et Madagascar).

Elle est actuellement en cours en Mauritanie, RDC, Mozambique, et Zimbabwe.

Les résultats de l’étude dans ces pays ont révélé que ces pays ont subi une perte économique associée à la sous nutrition estimée entre 1,9 % et 16,5% de leur Produit intérieur Brut (PIB) par an.

Les résultats ont également indiqué que la mortalité infantile associée à la sous-alimentation a réduit la main-d’œuvre des pays entre 1 et 13,7% ; et que les enfants malnutris chronique réalisent jusqu’à 2,2 années scolaires de moins comparativement à ceux qui n’ont pas souffert de retard de croissance ; ce qui affecte leurs chances de participer activement à la vie économique une fois adulte.

Ces résultats ont encouragé les gouvernements à prendre des mesures concrètes et d’affirmer leur engagement politique à travers l’augmentation des investissements dédiés à des interventions nutritionnelles en particulier et au renforcement des réponses dans le secteur du développement social, en général.

Actuellement, l’étude sur le coût de la faim se prépare au Mali à la demande du Gouvernement. Ses résultats aideront à mieux comprendre les effets de la malnutrition et à prendre en compte le rôle que la nutrition de l’enfant peut jouer en tant que catalyseur du développement.

Au Mali, tout comme dans les autres pays, l’étude sera mise en œuvre par un Comité National de Pilotage (CNP) chargé de la mise en œuvre et comprenant tous les services techniques centraux impliqués directement ou indirectement dans les questions de la nutrition, la production des statistiques nationales et la programmation du développement conformément à la Décision n°.2016/0144/MEF-SG du 29 Juin 2016 du Ministre de l’Economie et des Finances.

Les données servant à l’estimation seront collectées et analysées par le CNP avec l’appui des Bureaux du PAM à Addis-Abeba et à Bamako. Les résultats préliminaires feront l’objet d’un examen critique et d’une pré-validation par les experts régionaux de la Commission économique pour l’Amérique Latine et des Caraïbes (CEPALC), du PAM ainsi que tous les intervenants au niveau national lors d’un atelier national qui se tiendra plus tard à Bamako.

Elle est une opportunité pour mobiliser tous les partenaires techniques et financiers pour leur implication dans la réussite de cette étude au cours d’une cérémonie solennelle qui symbolise l’engagement du Gouvernement Malien à cette initiative continentale.

Chaque étude contient des recommandations politiques adaptées, visant principalement à réduire la malnutrition au cours des 1 000 premiers jours de vie.

Malgré la croissance économique et la transformation sociale à travers l’Afrique, conjuguée à des progrès significatifs dans la lutte contre la pauvreté, il existe des défis persistants en termes de sécurité alimentaire et de nutrition.

La malnutrition et le retard de croissance des enfants représentent un lourd tribut pour la plupart des économies du continent.

La malnutrition (état d’insuffisance nutritionnelle) est le résultat d’une insuffisance de protéines, d’énergie et de micronutriments, d’infections ou de maladies fréquentes, de mauvaises pratiques de soins et d’alimentation, de services de santé inadéquats et d’eau et d’assainissement non sécuritaires.

Le retard de croissance, une conséquence de la malnutrition, est l’échec des enfants à croître en fonction de leur âge.

Le lancement officiel de cette étude qui doit regrouper près de 200 invités interviendra au cours d’une cérémonie solennelle présidée par le Ministre de l’Economie et des finances.

Par ZiéOUATTARA


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