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Colloque International des Ecrivains, Journalistes et Communicateurs Traditionnels : L’enjeu de l’islam au Mali est au centre des débats

vendredi 2 décembre 2016, par Assane Koné

L’Islam est la plus grande religion pratiquée au Mali. Une religion qui prône le pardon, la justice et la tolérance. Quelles sont les configurations actuelles de l’islam au Mali ? Quelle est son rapport avec la politique ? Pourquoi il y a temps d’extrémisme dans ce monde ? Pourquoi les groupuscules se lèvent ça et là pour revendiquer au nom de l’islam ? Autant de questions qui ont reçu des réponses, le jeudi 1er décembre 2016 à l’hôtel Massaley, dans le cadre du colloque international des écrivains, journalistes et communicateurs traditionnels.

Si hier cette religion était essentiellement animée par des marabouts et leurs confréries, aujourd’hui force est de constater que ce sont des ‘’oulémas’’, la plupart de haut niveau et des écrivains anthropologues qui y sont renseignés, qui lui assurent la vivacité et l’énergie.

« Une religion est la sécurité et le pouvoir garanti cette sécurité », dira Banzamana Traoré pour qui, l’islam et le pouvoir ne sont éloignés. Et d’estimer que « si nous voulons aujourd’hui que notre islam soit propre et que nous évitons tout débordement, il faudrait que l’Etat veille sur cette religion ». Avant d’interpeler tous à y jouer un rôle fondamental.

S’adressant aux écrivains, Bazoumana Traoré souligne que l’écriture peut être utilisée comme arme de combat, faisant allusion à un ouvrage dédié à la gouvernance de Mohamed Al Abazari depuis XVIe siècle. Lequel disait : « Il ya deux forces qu’il faille considérer : le pouvoir et la plume. C’est pourquoi, aujourd’hui ceux qui détiennent les rênes du pouvoir et vous qui avez la plume, écrivez et surtout revenez et faites revenir à la source c’est-à-dire à la réalité et à la pensée africaine », a-t-il lancé aux écrivains.

« Nous devons redorer le blason de l’islam en étant des exemples vivants de la philosophie et de la pensée islamique. Nous ne pouvons pas nous clamer musulman tant qu’on ne pratique pas cette religion et nous devons aussi l’enseigner à nos enfants », a-t-il déclaré.

Selon Mahmoud Dicko, Président du Haut Conseil Islamique, l’islam n’est pas mis en cause mais les hommes. De son point de vue, comme toutes les religions au monde, l’islam est comme l’énergie nucléaire. Tout le monde peut en posséder maintenant tout dépend de l’usage qu’on en fait. Sinon le nucléaire en soi n’est pas mauvais ou dangereux, mais c’est l’usage qui peut poser problème. Donc la religion est un droit et est ouvert à tout le monde, mais force est de constater que c’est l’usage qu’on en fait qui peut poser des problèmes aujourd’hui.

Aussi, l’Iman Dicko a souligné que ce sont les conséquences de la gestion catastrophique et injuste du monde qui ont créées tous ces bouleversements dont l’islam et d’autres religions subissent aujourd’hui les dégâts collatéraux.

« Ce n’est pas l’islam qui est en cause, mais les hommes qui la pratiquent. Pourquoi le monde est comme ça aujourd’hui ? Pourquoi il y a temps d’extrémisme dans ce monde ? Pourquoi les groupuscules se lèvent ça et là pour revendiquer au nom de l’islam ? Qu’est-ce qui ont emmené les gens à prendre les armes contres les hommes ? Pourquoi, au moment où on pense que le monde dans lequel nous vivions est un monde de lumière, d’ouverture et de liberté d’expression, d’autres hommes choisissent l’expression par la violence ? Autant de questionnements qui méritent d’avoir des réponses avec attention et intérêt par chaque individu » a-t-il estimé.

Se prononçant sur la situation actuelle du Mali, il dira qu’il est difficile pour un malien de dire réellement ce que demain sera fait. Parce que les maliens, eux-mêmes, ne se sont jamais mis ensemble pour définir de quoi le Mali sera fait de l’indépendance à nos jours.

Un avis que le Dr Hamidou Magassa, anthropologue et écrivain, partage. « Le mal est en nous, dans nos comportements individuels et collectifs. On doit d’abord s’attaquer à soi-même c’est-à-dire à notre propre conscience en faisant notre mea-culpa. J’insiste et persiste que l’islam n’a aucun problème avec personne mais les musulmans s’entretuent, » a-t-il renchérit.

Moussa Mallé Sissoko


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