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Présidentielle au Gabon : quand un conseiller d’Alassane Ouattara aide Jean Ping et se fait virer

mercredi 31 août 2016, par Assane Koné

Au cours d’une conférence de presse, Alain-Claude Billie By Nzé, ministre gabonais de la Communication et porte-parole du candidat Ali Bongo Ondimba (ABO), a dénoncé l’ingérence de puissances étrangères et de certains pays africains dans le processus électoral gabonais.

Il a accusé le conseiller du président ivoirien, Alassane Ouattara, Mamadi Diané, de soutenir et d’aider concrètement Jean Ping.

Selon notre confrère Jeune Afrique.Com, il est accusé d’avoir « d’abord introduit des hackers au Gabon pour diffuser de faux procès verbaux et pirater des données gouvernementales ». Le confrère précise que « Yeo Siwifowa est en effet entré dans le pays avec son équipe peu avant le démarrage de la campagne électorale. Connu des services de renseignement ivoiriens, Sifiwoha est un surdoué d’informatique issu de l’école Pigier, à Abidjan. Son acolyte Coulibaly Zié Abou s’est chargé des hébergements de l’équipe ».

« Mais Mamadi Diané a également suggéré au principal adversaire d’ABO de provoquer la démission des membres de la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) », indique jeune Afrique.com.

Avant de révéler que « dans un enregistrement téléphonique d’une conversation tenue entre les deux hommes le 29 août, dont nous nous sommes procuré copie – il ne peut être pour l’instant formellement identifié mais l’on reconnait aisément leurs voix -, Mamadi Diané dit explicitement à Jean Ping :
– « Mon frère, comment va ? »
– « Oui, j’ai reçu le papier, on va l’envoyer »
– « Non, non, il y a autre chose, plus important. Il faut que tu réussisses à avoir deux ou trois personnes de la commission électorale qui disent qu’il y a trop de tripatouillages et qui démissionnent »
– « Oui… »
– « Tu comprends, ça va mettre la pagaille totale. Si on peut faire ça ce soir (lundi, veille de la proclamation des résultats, ndlr), ça va être extraordinaire »
– « OK, merci. »

Jeune Afrique a indiqué dans son article qu’il a joint Diané au téléphone, ce dernier récuse les accusations. « Je ne suis concerné ni de près ni de loin », a-t-il déclaré avant de couper la communication. Et, Jeune Afrique d’ajouter que l’affaire, qui pourrait avoir des répercussions diplomatiques, est pourtant confirmée par un membre du gouvernement ivoirien : « C’est hélas un fait avéré, nous a-t-il expliqué en cette fin d’après-midi. Le président est furieux. »

Signalons qu’immédiatement après la révélation des liens entre les deux hommes, Mamadi Diané a été démis de ses fonctions de conseiller spécial à la présidence. La Présidence de la Côte d’Ivoire a publié à cet effet un communiqué en fin de journée, le 30 août.

« La présidence de la République ivoirienne condamne cet acte d’ingérence et rassure les autorités et le peuple gabonais qu’elle tient au strict respect de la souveraineté de la république gabonaise », indique le communiqué.

Assane Koné

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Qui est donc Mamadi Diané ?

Fidèle parmi les fidèles d’Alassane Dramane Ouattara et au RDR, depuis sa création, Mamadi Diané est conseiller du Président Ivoirien Alassane Dramane Ouattara. Homme d’affaire et ami avec certains chefs d’Etats, il profite de sa position pour faire ses coups-bas. « Il ne recule devant rien. Quand une mission lui est confiée, il va jusqu’au bout », nous indique une indiscrétion.

L’homme d’affaire ivoiro-guinéen a joué sur ses relations au niveau des chancelleries occidentales afin qu’elles lâchent le Président Laurent Gbagbo.

Homme d’affaire, Mamady Diané a réussi non seulement aux Etats Unis, mais aussi en Afrique où il pouvait compter au nombre de ses amis inconditionnels le Président Mobutu Sese Seko, Denis Sansu Guesso etc.

Mamady Diané a été le 1er fondateur d’une société de Téléphonie Cellulaire en Côte d’Ivoire du nom de « Cora de Comstar » avec pour associé Madame Helene Johnson Sirleef à l’époque exilée en Côte
d’Ivoire.

Amadou Sidibé
Envoyé spécial au Gabon


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