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Situation des migrants expulsés : Plus de 800 maliens expulsés de janvier au Mars 2016

mercredi 6 avril 2016, par Assane Koné

C’est dans la foulée des refoulements, d’expulsions et de rapatriements de migrants maliens de plusieurs pays que l’Association Malienne des Expulsés (AME) a organisé le mardi 5 Avril 2016 une conférence de presse dans ses locaux en vue d’attirer l’attention des autorités sur cette problématique.

La conférence était aminée par le président de l’association, Ousmane Diarra. Pour la circonstance, il avait à ses cotés, Mamadou Konaté, juriste et Madame Sadou Touré, secrétaire à la communication. Cette rencontre fut propice pour les responsables de l’association de dénoncer les souffrances et les humiliations que subissent les maliens de la diaspora.

Ce problème récurrent de refoulements, d’expulsions et de rapatriements de migrants maliens s’accentue de jour en jour et devient de plus en plus préoccupant. Ainsi, les maliens sont expulsés, refoulés ou rapatriés principalement de l’Arabie Saoudite, de la Guinée Equatoriale, du Gabon, de l’Angola, de la Libye, d’Espagne et aujourd’hui de la Mauritanie.

Le président de l’AME, Ousmane Diarra, a fait savoir que la lutte contre l’immigration dite illégale constitue une priorité dans la politique mise en place par l’Union européenne qui présente cette forme de migration comme un fléau dangereux à combattre. C’est pourquoi, il n’apprécie pas cette « attitude de l’Union européenne qui constitue à se focaliser sur les conséquences sans se soucier des causes profondes du phénomène de la migration ».

En effet, le conférencier a rappelé que le Sommet de la Vallette sur la migration tenu en novembre dernier qui a adopté une déclaration politique et un plan d’action en cinq points dont certains sont contre les intérêts des migrants.

Il s’agit de la « création annoncée d’un centre d’accueil, de formation professionnelle et d’orientation des migrants à Agadez au Niger qui laisse craindre une remise en cause de la libre circulation dans l’espace ouest africain entérinée par les protocoles de la CEDEAO.

Il a estimé que le point relatif au retour, réadmission et réintégration des migrants, est aussi inquiétant. A l’en croire, celui-ci demande aux Etats de coopérer dans la réadmission de leurs ressortissants migrants.

S’agissant de la mise en place d’antennes d’accueil, d’information et d’orientation des maliens de l’extérieur initié par le gouvernement du Mali, l’orateur du jour s’interroge sur la pertinence de la mise en place des antennes au niveau des postes frontaliers du Mali.

Cependant , il se demande si celles-ci ne risquent pas de se transformer en postes de gendarmes de l’U.E pour entraver la libre circulation des personnes et de leurs biens comme le fait déjà une certaine structure dite de contrôle au niveau de l’aéroport international Modibo Keita de Bamako.

Plus loin, M. Diarra en a appelé au sens de responsabilité et au respect des droits humains des Etats africains. « J’invite les Etats africains en général et ceux de la CEDEAO en particulier à prendre en compte la nécessité du respect du droit à la libre circulation des personnes et de leurs biens malgré les pressions de l’UE pour la mise en œuvre du plan d’action issu du sommet de la Valette. »

Rappelant le rôle de la diaspora dans le développement de notre pays, M. Diarra a indiqué que la diaspora malienne contribue significativement à l’amélioration des conditions de vie par l’envoi de fonds importants à la famille, les investissements humains et financiers.

« Elle est donc un soutien inestimable pour l’économie nationale et dépasse largement l’aide publique au développement octroyée au Mali par les partenaires financiers. Pour la simple raison que cet investissement n’est ni un prêt, ni remboursable », a-t-il expliqué. Avant d’interpeller les autorités de mettre l’accent sur la résolution des problèmes de chômage et l’amélioration des conditions de vie des citoyens pour espérer sur une éventuelle fin de la forme de migration.

Quant à Mme Doumbia Souadou Touré, secrétaire à la communication de l’AME, elle a estimé que l’association a enregistré, de janvier 2015 à décembre 2015, 1231 Personnes dont (405 personnes accueillies à l’aéroport international Modibo Keita et 826 ont été reçues au siège de l’association).

Pour ce qui est du trimestre écoulé (de janvier à mars 2016), Madame Doumbia révèle que l’association a recensé 819 migrants qui ont fait l’objet de refoulements, d’expulsions et de rapatriement de la Libye, du Gabon, d’ Arabie Saoudite, de Mauritanie, l’Espagne, du Maroc, de la France et de l’Angola.

Moussa Mallé SISSOKO


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