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Casino pour enfant à Bamako : Un malien saisit IBK d’une lettre ouverte au Président de la République

mardi 1er décembre 2015, par Assane Koné

Monsieur le Président de la République, Les enfants du Mali viennent de trouver une recette meilleure que le « Balani show » pour se divertir dans l’espace public jusqu’à l’aube.

Je suis natif de Medina Coura. Je garde à présent le souvenir d’une enfance heureuse passé au cœur de mon quartier. Généralement, on ne s’ennuyait guère par la masse d’activités qui peuplait notre quotidien. Parfois nous allions à la chasse aux margouillats. Bien souvent nous passions le plus clair de nos temps libres à la pratique du football ou du basket bal car la proximité de nos maisons d’habitations et du stade omnisport demeurait une opportunité à saisir pour notre bien-être. Ce n’est donc pas pour rien encore moins par hasard qu’un grand nombre de nos aînés filles et garçons confondus furent des fiertés et des célébrités du sport malien à l’image de : Drissa Konaté alias Driballon, Amadou Pathé Diallo dit Vieux Diallo, Djibril Dramé l’actuel entraineur des Aigles du Mali dans le domaine du football. Quant au basket bal la liste des gloires est longue à énumérer. Je peux citer entre autre : Koudedia Sidibé, Lala Tangara, Fatoumata Dramé dite Africa, Alassane Kanouté dit Vieux Djan, Sega Kanouté, Zoumana Coulibaly et Hamidou Traoré alias Jordan tous deux aujourd’hui devenus entraineurs j’en passe… Vous conviendrez avec moi Monsieur Le Président que mon quartier peut se qualifier comme une réserve inépuisable du basketball au Mali. La presque totalité de l’équipe nationale féminine et masculine de notre pays provenait du quartier populaire de Médina Coura.

Excellence Monsieur Le Président de la République,

Force est de savoir qu’aujourd’hui le constat est amer. Je ne pouvais être indifférent face au bouleversement qui s’impose. Voilà pourquoi je viens par cette lettre vous informer de la naissance d’un phénomène de nouveau type non seulement dans mon quartier et en général partout au Mali qui participe à la destruction des enfants de notre pays. Or il se trouve que vous êtes le père de la Nation donc inévitablement le grand père de l’ensemble des enfants du Mali.

Excellence Monsieur Le Président de la République,

Depuis quelques moments la presse libre tout comme les radios à l’unisson n’ont pas cessé de battre le pavée pour sensibiliser les populations et les pouvoirs publics à propos de la prolifération honteuse des « casinos pour enfants » dans la capitale malienne et dans certaines régions du pays. Malgré les alertes incessantes, le phénomène persiste de plus bel. Toujours est-il que les enfants restent plonger en grand danger au cœur des quartiers au vu et au su de tous. Je vous prie et vous invite à prendre connaissance de la gravité de la situation qui prévaut pour agir dans la fermeté la plus totale. La plupart des clients de ce jeu de hasard du nom de « Casino pour enfants » ne sont âgés que de 13 à 17 ans donc des mineurs. Jour après jour cette occupation est en phase de devenir l’attraction phare et le centre d’intérêt des enfants. Les joueurs ne sont animés que par la volonté de se faire facilement et rapidement des sous. Avoir coûte que coûte de l’argent est en cours de devenir une obsession pour eux. Du matin au soir sans interruption ils viennent en bande munis de pièces de monnaie pour tenter leur chance.

Excellence Monsieur Le Président de la République,

J’estime que si les propriétaires de ces jeux insatiables d’argent sont restés sourds à la colère des parents d’enfants, nos plus hautes autorités dont vous êtes chef suprême entendra ma voix et saurez prendre les décisions qui s’imposent en vue de débarrasser notre cadre de vie sur toute l’étendue de la nation de ces machines diaboliques.

Le temps me semble venu pour que les Maires des Communes, la brigade de mœurs, Le Ministère de la Sécurité, Le Ministère chargé des Femmes de la famille, Le Ministère de l’Education Nationale, les adultes usent de leur autorité dans l’intérêt des enfants pour éradiquer ce fléau qui démange le Mali à petit feu. Agissons maintenant sinon demain il sera beaucoup trop tard.

En espérant que mon courrier retiendra votre attention je vous prie Monsieur Le Président de la République de croire à l’expression de mes salutations respectueuses. Encore une fois j’en appel à vos responsabilités de chef suprême de la Nation…

Bamako le 30 novembre 2015
Aboubacar Eros Sissoko

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