Lesnégociations inter-maliens ont repris à Alger. Des maliens donnent leur avis.

Sidiki Koyaté, Mali tè Tila : « Le peuple n’a plus d’espoir »

Il faut que les gens comprennent qu’une table de négociation à des exigences. Il s’agit notamment de la mobilisation du peuple. Mais aujourd’hui, le peuple n’a plus d’espoir sur le processus de pourparler d’Alger pour le retour de la paix dans la partie septentrionale du pays. Parce que l’écrasante majorité du Mali ne se retrouve pas dans ce qui est proposé comme élément d’accord de paix. Les groupes armés qui réclament la paternité des trois régions ne sont pas représentatifs et le gouvernement aussi est mis en cause. Le peuple malien exprime sa volonté de faire de la situation du Nord une question nationale. Il faut des débats de fonds entre Maliens pour une solution définitive. La forme du processus actuel est fausse et le fond, est encore pire. C’est pour vous dire qui tente l’impossible, échoue toujours. La présence du PM aux négociations ne rassure point. Avant d’être nommé Premier ministre, il avait la lourde responsabilité de faciliter le processus. Mais, les résultats sont aujourd’hui médiocres. Le sujet est tel qu’on se retrouve plus.

D^r Etienne Fakaba Sissoko, universitaire : « Je crois que c’est une perte de temps »

Je crois que c’est une perte de temps, dans la mesure où la situation a évolué de façon exécrable. Les affrontements entre groupes armés continuent et la force onusienne pour la stabilité au Mali (Minusma) qui a un rôle crucial à jouer, a faillit à sa mission de stabilisation de la partie septentrionale. Le document qui a été présenté est aussi très contesté. Ces deux facteurs font que beaucoup de Maliens sont pessimistes à l’issu heureux des négociations. A analyser aussi les déclarations du président français et le ministre des Affaires étrangères algérien, nous nous rendons compte qu’il n y a pas l’unanimité autour du calendrier des rondes. Ancien haut représentant du chef de l’Etat dans le processus, je crois que les résultats ne sont pas visibles sur le terrain. Sa présence n’aura aucun impact sur les assises. Les problèmes sont mal posés et ils ont été mal gérés. On n’a pas besoin de la tête du PM pour démarrer les pourparlers.

Yakaré Baba Diakité, président du Mouvement vert-jaune-rouge : « Notre pays est muloté »

Je pense que le Mali est muloté. La présence du PM à Alger ne me rassure pas. Il était le haut représentant du chef de l’Etat. Aujourd’hui l’indignation et la colère bouillonnent au Mali, à cause de ce qu’il a apporté comme résultat. Le problème n’est pas du Nord. C’est un problème du Mali. C’est pourquoi on a beaux envoyé les plus hautes autorités, la question restera toujours sans solution définitive. Dans les groupes de négociations, il faut que toutes les sensibilités soient au centre des discussions.

Propos recueillis par Bréhima Sogoba