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Election communale à Ouéléssébougou : Yeah Samaké pas comme 2009

jeudi 30 octobre 2014, par Assane Koné

Depuis un certain temps, les choses sont loin de tourner comme sur des roulettes pour le maire de la Commune rurale de Ouéléssébougou. Pour divergence de vue par rapport à la gestion de la ligne directoriale du parti, plusieurs cadres non moins importants, ne sont plus en odeur de sainteté avec Yeah Samaké. En imposant cette gestion de propriété privée au parti, l’homme est en train de se faire mordre les doigts à cause de son inexpérience politique.

Très opérationnel dans son fief local en précampagne dans la perspective de la communale prochaine avec son slogan fétiche : « faire la politique autrement », malgré ses incompétences avérées à la tête de cette même mairie, le président du parti pour l’action civique et patriotique, Niankoro Yeah Samaké n’est pas dans une position acceptable à Ouéléssébougou pour les élections à venir. Lui qui enseignait que la classe politique est caractérisée par un manque de démocratie interne et de leadership, n’a pu s’empêcher de tomber dans ce train-train politique connu au Mali. Autrement dit, le très célèbre ami des Américains vient de tomber dans son propre piège.

Après avoir reçu à créer son parti suite à sa démission du parti de la poigné des mains, l’homme finira par imposé le système de gestion de propriété privée dans sa formation politique. Et aujourd’hui la conséquence est que la mairie risque de lui échapper. Jusqu’ici son seul trésor.

Son ex-collaborateur, l’honorable Bourama Tidiane Traoré et d’autres anciens hommes de confiance, sans ambages, à travers la sous-section RPM de Ouéléssébougou sont bien décidés à rafler tout. Le maire est conscient de l’enjeu. Puis que ces derniers ont pu l’écarter sur la liste des législatives passées. C’est maintenant une véritable ruée au village vers l’honorable Bourama Tidiane Traoré et les villageois font librement le choix.

Le challenger est remarqué par les populations de la commune à travers ses nombreuses actions. « Bananzolé Bourama » comme l’appellent les populations est un migrant qui ne lèche pas sur ses moyens quand il s’agit du développement de la Commune rurale de Djitoumou.
De retour au bercail après des années dans les deux Congo, il avait porté son choix sur le jeune parti du maire de Ouelessebougiou, le parti pour l’Action civique et patriotique (PACP) pour voler loin.

Convaincu que cette aventure sera exaltante puisqu’il s’agit d’un parti politique créé et dirigé par un enfant de la même contrée que lui, cette aventure sera de très courte durée, car Bourama Tidiane Traoré avait du mal a apprécié la manière dont Yeah Samaké dirige le parti. Il aurait fait du parti sa propriété privée, où ses décisions sont irrévocables. Comme ce fut le cas aux élections présidentielles où il a décidé que son parti ne soutiendra aucun candidat. Un choix que certains militants du PACP n’ont toujours pas digéré. Bref, il s’agit d’un homme qui gère son parti de façon patrimoniale.

Bourama Tidiane Traoré finira par claquer la porte au PACP pour finalement jeter son dévolu sur le RPM à cause de la grande admiration qu’il avait pour IBK, depuis que celui-ci était ambassadeur du Mali en Côte-d’Ivoire et au Burkina, Premier ministre, président de l’Assemblée nationale et candidat à l’élection présidentielle en 2002, puis en 2007.

Après avoir pris ses armes et bagages, l’homme s’est présenté aux législatives sous les couleurs du RPM. C’est ainsi qu’il sera élu député.

Après son élection, Bourama Tidiane Traoré a exprimé sa volonté de faire en sorte que le RPM rafle les postes à Ouéléssébougou et dans le cercle de Kati lors des élections communales à venir.

Dans cette aventure, décrocher la mairie est l’un des grands défis que la sous-section RPM de Ouéléssébougou veut relever. Et pour cela, elle vient de porter, il ya quelques jours, l’honorable à la tête de la sous-section. Un homme qui pèse lourd en termes de moyens financiers, mais aussi en termes de popularité.
L’initiative a mis en mal les responsables du PACP.

La peur a tout à fait sa raison d’être puis qu’on se rappelle de la campagne législative de 2013 où la liste PACP, Yéléma et Sadi avaient été rejetées par une requête de l’URD à la Cour constitutionnelle, le très populaire maire avait demandé à boycotter les élections. Mais, l’appel est passé dans des oreilles de sourds. Car, la stratégie de Yeah n’a pas impacté sur le taux de participation des citoyens aux élections.

La bataille s’annonce dure et rude. Car, depuis un certain temps l’honorable confirme son emprise sur Ouélésségoubou. Il dispose d’une assise populaire contrairement à son adversaire en perte totale de vitesse. Les populations apprécient son investissement dans la réalisation d’œuvres d’utilité publique : construction et équipement d’écoles, paiement du salaire des enseignants des écoles communautaires, réalisations de forages… Le tout sur fonds propre. Il a déjà à son actif plusieurs écoles construites dans plusieurs villages, dont son village natal, Bananzolé. Le tout pour un montant de plus de 240.000.000 FCFA.

En clair, Yeah Samaké aura du pain sur la planche pour la prochaine élection. Son principal allié, Boubacar Fomba n’est plus avec lui. Il doit se baser sur son bilan quinquennal pour réussir son coup. Mais certains observateurs de la scène politique se disent déçus de ses réalisations. Son engagement à faire de Ouéléssébougou un modèle de réussite de la décentralisation, où les populations payent leurs impôts reste un désir et le pari de faire du cercle de Ouéléssébougou, l’une des meilleures communes du Mali en termes de développement là où son prédécesseur avait échoué est toujours d’actualité. Plus loin, certains affirment qu’il sera très difficile, voir impossible pour lui de récupérer cette mairie.

Pour eux, Ouelessebougou est devenu un fief imprenable de la coqueluche de la classe politique en occurrence le Parti au pouvoir, le Rassemblement pour le Mali (RPM).

Bref, les élections se passent dans les urnes, mais les chances sont loin d’être aux côtés de celui qui fait le semblant de tourner la page de 20 ans de corruption. En tout cas, tout porte à croire que Niankoro Yeah Samaké doit changer la qualité de management de ses ressources pour répondre mieux aux aspirations du peuple.

Bréhima Sogoba

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