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Exploitation minière en Afrique de l’Ouest : En même temps que l’or, l’environnement doit briller pour les communautés

dimanche 17 mars 2013, par Assane Koné

L’Afrique de l’ouest est aujourd’hui sujette à un boom minier. Pratiquement dans tous les pays de l’Afrique de l’ouest, on assiste à une course effrénée à l’exploitation des mines or, fer, manganèse, uranium, phosphate, bauxite, pétrole, diamant, etc. Si l’impact économique de ces exploitations est le plus souvent salué et mis en avant, un black out est applique sur leurs conséquences sur l’environnement et les ressources en eaux. Dans leur volonté d’interroger l’impact de l’exploitation minière sur l’environnement, le Partenariat ouest africain de l’eau (GWP/AO) et l’Union internationale de la conservation de la nature (UICN), ont initié à Ouagadougou, un atelier sous-régional sur le thème : « Exploitation minière et protection de l’environnement et des ressources naturelles en Afrique de l’ouest ».
Une trentaine de journalistes de 10 pays de l’Afrique de l’ouest et du Cameroun, a participé du 1er au 5 octobre 2012, à un atelier sous-régional sur le thème de « l’Exploitation minière et protection de l’environnement et des ressources naturelles en Afrique de l’ouest ». Cet atelier avait pour objectif d’ « informer et sensibiliser les hommes et femmes de medias a la problématique environnementale dans le contexte ouest africain, déjà fragilise et qui pourra l’être davantage avec les changements climatiques ». Dans le souci de mobiliser des ressources financières pour leur développement, la plus part des Etats africains ont jeté leur dévolu sur l’exploitation minière. Au Mali avec des réserves estimées a plus de 948 tonnes, l’exploitation de l’or participe depuis plus de 20 ans au Produit intérieur brut a au moins 15% l’an. Au Burkina Faso, l’apport de l’extraction minière a l’économie n’est pas a négliger. De 2008 a 2011, le secteur minier a apporte plus de 127 milliards de francs CFA au trésor public burkinabé. Dans le contexte actuel, aucun pays africain n’est prêt à renoncer à cette manne financière, dont l’acquisition n’est pas sans conséquences sur l’environnement. Bassirou Ouedraogo, conseiller technique du ministre burkinabé des mines, des carrières et de l’énergie, a estimé qu’il appartient aux gouvernants en relation avec les différents acteurs dont les hommes de média et les parlementaires, de trouver les voies et moyens afin de minimiser les revers de l’exploitation minière. Selon lui, l’objectif est de faire jouer le dispositif législatif et le rôle régulateur de l’Etat dans l’exploitation durable et sécurisée des ressources naturelles.
Le non respect des textes, talon d’Achille de l’exploitation minière
Malheureusement, cet objectif n’est souvent qu’un vœu pieux, car la course à la vitesse de la lumière engagée par les Etats africains dans l’exploitation minière, ne laisse aucune place au respect des normes nationales et internationales en matière de protection de l’environnement et des eaux. Face a une telle menace, Aimee J. Nianogo, Directeur régional du Programme Afrique centrale et occidentale de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN-PACO), dira que la mobilisation de tous les acteurs est nécessaire pour atténuer les incidences environnementales des activités d’exploration et d’exploitation minière dans nos pays Pour sa part, Hama Arba Diallo, Président du Partenariat Ouest Africain de l’Eau, a estime que l’opportunité était belle pour son organisation et l’UICN-PACO de réaffirmer leur attachement à la promotion d’un développement participatif axé sur la bonne information de tous les acteurs, en vu d’un développement durable dans nos pays. Pendant deux jours, les journalistes ont été édifiés par plusieurs experts. Dans sa communication sur les dispositifs légaux de protection des ressources naturelles dans le cadre de l’exploitation minière (plans national, régional, international, plan de gestion environnementale et sociale), le Pr Amidou Garané a indiqué que la plupart des pays ont des textes qui réglementent l’activité minière. Mais, il a estime que ces textes ne sont pas appliques comme il se doit. De son cote, dans son intervention sur le thème « Notions et problématique de l’exploitation minière et protection de l’environnement : enjeux de développement économique en Afrique de l’ouest », Desire Ouedraogo, directeur des Evaluations Environnementales au ministère de l’Environnement et du Développement Durable du Burkina, a souhaite que des dispositions soient prises pour le respect des aspects environnementaux à toutes les étapes de l’exploitation minière : exploration, extraction et après la fermeture de la mine. Dans tous les cas, Abdoulaye Diarra, Professeur a 2IE, a estime que des compromis sont possibles entre les enjeux économiques et environnementaux, en matière d’exploitation minière. Pour y arriver, il a indique qu’il faut, en plus de la volonté politique, une bonne approche en terme de formation, de renforcement des capacités et surtout de responsabilité individuelle et collective à assumer face à la problématique posée.

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