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Pierre Buyoya, représentant de l’UA pour le Mali à propos du G5 : « Ce que nous voulons faire dans l’espace sahélo-saharien, c’est de mettre en place une capacité ad-hoc de réaction rapide… »

mercredi 19 février 2014, par Assane Koné

A Niamey, des chefs de services de sécurité et de renseignements discutent de la situation sécuritaire au Sahel et la menace des groupes terroristes. C’est dans le cadre de la 4e réunion des chefs de sécurité des pays de la région sahélo-saharienne ouverte hier en présence du représentant de l’Union Africaine pour le Mali, l’ancien président burundais Pierre Buyoya. Il était l’invité de la BBC le 18 février 2014.

Ce genre de réunion a commencé l’année dernière. Il s’agissait de voir à ce moment ce que les pays de la région peuvent faire pour contribuer au retour de la paix au Mali. Par la suite, il a été décidé d’institutionnaliser ce genre de réunion. Ce qui fait que le processus de Nouakchott, c’est la réunion des chefs de service de sécurité tous les deux mois, et la réunion des ministres des affaires étrangères tous les 6 mois.

Est-ce que ça ne fera pas trop de réunions si l’on tient compte du G5 des chefs d’Etats qui a également statué sur les questions de sécurité dans le Sahel, il y a quelques heures seulement en Mauritanie ?

Non, c’est surtout une très bonne coïncidence. Par ce que, depuis que nous avons commencé ce processus, nous avons souhaité qu’une volonté de coopérer s’exprime aussi au niveau des chefs d’Etats. C’est ce qui a été heureusement fait ce week-end. Et ça ne fait que compléter ce processus.

Mais, Mr Bouyoya, ce n’est pas la première fois que l’on entend les chefs d’Etats dirent qu’ils vont renforcer la situation sécuritaire. Mais, jusqu’ici, il n’existe pas de véritables organismes de sécurité sous-régionale ou régionale qui puissent impacter la lutte contre le terrorisme, par exemple, sur le terrain ?

Oui, probablement, on n’est pas allé très loin dans cette coopération. Mais, je crois que, par ailleurs, cette coopération se fait au quotidien. Si vous voyez, par exemple, la coopération entre le Nigéria, le Niger et le Tchad, pour combattre le phénomène de Boko-Haram est une réalité. Si vous voyez le Tchad et le Soudan coopérer à leurs frontières communes. Il est maintenant question d’étendre cela à tous les pays de cet espace sahélo-saharien qui fait face à un défi sécurité d’une façon particulière.
Mais, les pays de cette zone posent toujours le problème de moyens pour mettre en place, par exemple, des forces en attente ?
Mais, il va falloir trouver des solutions à ces problèmes. Jusqu’à mettre en place des mécanismes concrets de coopération capable de faire face à des menaces concrètes.

Croyez-vous, Mr Bouyoya, que les africains puissent prendre en main leur sécurité comme ils l’on dit au sommet de l’Elysée en décembre dernier ?

Oui, je le crois parfaitement. Parce que, vous savez, aujourd’hui, les africains, pour une grande partie, assurent leur sécurité. Peut-être qu’ils n’ont pas pu répondre à toutes les crises comme d’ailleurs d’autres parties du monde. Il faut laisser les africains s’organiser. Je crois que la crise malienne a été visiblement une leçon.
Alors, il y a eu plusieurs projets de force en attente jusqu’ici, sur le terrain. Et la dernière vient encore d’avorter à la dernière réunion des chefs d’Etats à Addis-Abeba. Est-ce que, votre réunion peut apporter quelque chose pour rectifier le tir ?
Il faut bien comprendre ce qui s’est passé à Addis-Abeba. Je crois que les chefs d’Etats ont décidé de mettre en place cette capacité de réaction rapide. Ils ont, cependant, demandé qu’on puisse approfondir les mécanismes de financement, les mécanismes opérationnels. Si non, la décision politique a été précise. Alors, ce que nous voulons faire dans l’espace sahélo-saharien, c’est de mettre en place une capacité ad-hoc dans cette région. C’est ce mécanisme que Nouakchott a déjà produit, c’est la coopération en termes d’échange de renseignement, en termes de renforcement des capacités. La mise en place d’une force africaine de réaction rapide, c’est un processus difficile en Afrique et dans d’autre pays du monde.

Abdoulaye OUATTARA (Source BBC)

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