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Safi : Lycéenne, aide-ménagère pendant les vacances

vendredi 14 juillet 2017, par Assane Koné

« Ne m’appelez pas Bonne ou 52 ! Je n’en suis pas une », rétorque Safiatou Sanapo à tous ceux qui l’appellent ainsi. Et pourtant, cette jeune lycéenne de 18 ans, originaire de Mopti (centre du Mali) est embauchée par la famille Konaté pour les tâches ménagères.

« Au lieu de rester à Mopti à ne rien faire, je viens dans la capitale, durant les vacances, pour chercher un peu d’argent », confesse Safi, d’un ton timide. Sa famille est la seule à connaitre « son petit secret ». À ses copines et autres, Safi a toujours fait croire qu’elle vient passer son congé scolaire chez sa tante, Aminata qui est en réalité sa patronne.

Depuis deux ans, elle a pris l’habitude de consacrer ses vacances à l’exercice de cette profession qui lui procure, à chaque fois 40000 FCFA en moyenne. Suffisant pour acheter des effets scolaires, à la rentrée des classes. « Je suis encore élève, affirme-t-elle, grâce aux ressources que je tire de ce boulot ». Mais, ajoute-t-elle, « cela ne peut faire de moi une bonne ou 52, comme les gens aiment le dire ici à Bamako. Cette appellation est péjorative ».

Safi est issu d’une famille pauvre. Après le décès de son papa, c’est sa maman qui, à travers son petit commerce, couvre les besoins du foyer. Mais, il y a quelques années, la vielle dame a développé une maladie pulmonaire qui l’empêche de mener normalement ses activités.

Un malheur de plus, qui aurait pu signer la fin de la scolarité de Safi, si elle « n’avait pas eu l’idée de se débrouiller ».

« Une fille respectueuse et dévouée »

Dans son travail, Safi est rigoureuse. Elle estime qu’une aide ménagère doit toujours s’assurer que tout est en ordre, propre, bien placé dans la maison. Son sens élevé du devoir est plutôt bien apprécié par Aminata, sa patronne. « Rarement, témoigne-t-elle, j’ai vu une fille aussi dévouée et respectueuse ». Par le passé, la dame Aminata s’est très souvent débarrassée de ses aide-ménagères à cause de leur mauvaise conduite.

« Certaines oublient même ce pourquoi elles sont venues à Bamako », fustige la patronne, persuadée qu’il est « de nos jours très difficile de trouver une aide ménagère comme Safi qui fait correctement son travail ».

Cependant, Safi regrette que sa patronne, qu’elle considère d’ailleurs comme sa mère, abuse souvent de son dévouement. « Elle réveille à 5 heures du matin pour commencer les travaux du ménage. Et ceux-ci peuvent continuer jusque tard dans la nuit. Infernal ! », se plaint Safi qui prie pour réussir au baccalauréat.

Issa Dembélé
Publié par mussoya


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