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Difficultés de mise en œuvre de l’Accord de paix : L’Algérie accuse la CMA

mardi 23 mai 2017, par Assane Koné

« Vous conviendriez certainement que l’attitude de la CMA, qui participe d’une volonté manifeste de blocage de la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger, ne sert nullement les intérêts de la paix dont la construction cristallise tous nos efforts », a déclaré le 23 mai 2017, à Alger, l’Ambassadeur Ahmed BOUTACHE, dans une correspondance adressée à Brahim Ould Sidatti, Représentant de la CMA au CSA. Lisez l’intégralité de cette lettre !
M. Brahim OULD SIDATTI, Représentant de la CMA au CSA,

M. Le Secrétaire Général et cher frère,

J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que les membres de la Médiation Internationale, qui ont tenu hier une réunion extraordinaire avec les représentants du gouvernement malien, ont noté avec inquiétude le non-respect par la CMA de l’engagement solennellement pris de libérer le bâtiment qu’elle occupe à Kidal afin de permettre, ainsi, la mise en place du MOC de Kidal.

Vous conviendriez certainement que l’attitude de la CMA, qui participe d’une volonté manifeste de blocage de la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger, ne sert nullement les intérêts de la paix dont la construction cristallise tous nos efforts.

La persistance de la CMA dans cette attitude négative, préjudiciable à maints égards à la concrétisation de nos objectifs fondamentaux communs, ne peut que conduire, au bout du compte, à retarder davantage la mise en œuvre de l’Accord qui a déjà enregistré un retard notable relevé et pointé du doigt par tous, et, en même temps, priver les populations du Nord d’accéder enfin aux dividendes de la paix et de la réconciliation dont l’attente s’éternise du fait de manœuvres politiciennes aux desseins inavoués condamnables.

Au nom de la Médiation Internationale, lasse de toutes ces tergiversations et de tous ces rebondissements dénués de tout sens et contre-productifs, je vous exhorte à honorer, sans délai, l’engagement pris d’évacuer le bâtiment occupé par vos hommes en armes à Kidal. Ce sera là, pour la CMA, la seule possibilité et la chance ultime de garder encore une certaine crédibilité et une certaine respectabilité et de continuer à être un partenaire dans la construction de la paix.

Si, dans les plus brefs délais, la CMA ne fait pas le geste de bonne volonté attendue d’elle, d’évidence, elle fera l’objet d’une condamnation unanime de la communauté internationale et s’exposera à des mesures contraignantes dont la toute première sera la suspension, avec effet immédiat, du règlement des indemnités de ses représentants au sein du CSA et des sous-comités thématiques. C’est ici le lieu de rappeler que les indemnités, au titre du mois d’avril, ont été prises en charge par le gouvernement de la république du Mali. Ce geste de bonne volonté constitue aussi un sacrifice pour le gouvernement malien, au regard de ses contraintes financières. Il était donc attendu qu’il soit compensé, à tout le moins, par un autre geste de bonne volonté de la CMA qui a plutôt choisi, une fois de plus et une fois de trop, de ne pas honorer ses engagements.

Dans l’attente d’une réponse de la CMA qui, je l’appelle de tous mes vœux, viendra dissiper nos inquiétudes et contribuer à faire progresser le processus de mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issu du Processus d’Alger, je vous adresse mes cordiales salutations.

L’Ambassadeur Ahmed BOUTACHE
Alger, le 23 Mai 2017


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