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Grève des enseignants : Le gouvernement malien adopte la politique de « berner pour gérer »

mercredi 22 mars 2017, par Assane Koné

Suite à la gestion du préavis de grève de 216 heures, allant du lundi 9 au vendredi 13 et du lundi 16 au jeudi 19 janvier 2017, au sein d’une commission de conciliation mise en place par l’Arrêté No2016-4810/MTFP-SG DU 29 décembre 2016 du ministre du Travail et de la Fonction publique, chargé des relations avec les Institutions, les parties se sont mises d’ accord sur des points parmi lesquels : points 1,2 et 3 relatifs au statut, au salaire et aux primes et indemnités.

Le gouvernement s’était engagé à donner un statut autonome aux enseignants, et avait promis qu’aucun aspect, dont la grille ne sera occulté lors des travaux de la commission qui sera mise en place à cet effet au plus tard, le 31 janvier 2017.

Maintenant, on nous dit que le gouvernement n’a jamais dit qu’il va donner un statut autonome aux enseignants. Comment alors peut-on parler de modification de grille pour les enseignants, si ce n’est dans un statut autonome.

On nous dit encore que la loi ne le permet pas. Mais toute loi est faite par les hommes pour résoudre les problèmes des hommes. Si c’est la loi qui pose problème, elle n’a plus sa raison d’être.

On dit que nous sommes partis en grève sans préavis, notre mot d’ordre de grève avait été suspendu et non annulé. Donc pour relancer la même grève, on a plus besoin de mot d’ordre si les techniciens de l’éducation ne le savent pas.

On prétend avoir assez fait pour les enseignants mais pourquoi sont t-ils toujours à la traine financièrement par rapport aux autres fonctionnaires non enseignants qui ont d’autres avantages que les enseignants n’ont pas. Par exemple, on veut nous maintenir dans le statut général des fonctionnaires alors qu’on accorde des avantages à l’ensemble des fonctionnaires excepté les enseignants. C’est le cas avec la prime de déplacement de 20.000 F CFA par jour accordée aux fonctionnaires mais les enseignants ne sont pas concernés.

Aussi comment peut-on comprendre le fait que les sortant de l’Ecole normale supérieure (ENsup) ayant fait cinq (05) ans d’études après le BAC soient financièrement et administrativement traités comme ceux ayant fait quatre (04) ans alors que ceux de l’ENI et de l’IPR-IFRA, après cinq (05) ans d’études post BAC ont un salaire supérieur des années durant et c’est maintenant qu’on veux corriger ça et quand on réclame de telles choses on dit que les enseignants sont insatiables. Soit on dit que nous sommes nombreux ou que les enseignants doivent attendre tout ça ne peut plus continuer, trop c’est trop !

Lors de la cérémonie d’ouverture du 11e congrès de l’Organisation de l’unité syndicale africaine (OUSA) tenue, à Bamako, les 3 et 4 mars 2017, un intervenant a rappelé l’un des principes de domination des peuples à savoir : « pour dominer un peuple on le maintient dans la pauvreté et l’ignorance ». C’est donc cette politique qui s’applique au Mali depuis le coup d’Etat de1968, il est temps d’arrêter tout ça et traiter tous les maliens avec équité.

L’état malien est en train de s’engouffrer dans une situation d’injustice indescriptible. Il est urgent d’aplanir le système de traitement salarial au Mali pour corriger définitivement cette injustice grandissante…

Il faut noter que les premières ressources d’un Etat sont les ressources humaines car disait Abraham Lincoln « Si vous trouvez que l’éducation coûte chère, essayez l’ignorance ».

Mais malheureusement l’Etat malien veut se développer sans investir sérieusement dans la formation de ses enfants. Toutes les grandes nations que nous envions aujourd’hui ont fait d’énormes sacrifices dans le domaine de l’éducation pour être ce qu’ils sont aujourd’hui.

Donc sans tomber dans l’afro-pessimisme, si nous devrions continuer ainsi, l’avenir est presque incertain au Mali… C’est pourquoi d’ailleurs des milliers de jeunes émigrent vers l’Occident alors que tout est possible chez nous, si l’état le veut. Je termine par ce proverbe juif qui dit : « Si tu veux que tes rêves se réalisent ne dors pas ».

M. DOUMBIA
L’INTER DE BAMAKO


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