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« DEBOUT SUR LA FRANÇAFRIQUE » : APPEL AUX PATRIOTES DU MALI ET D’AFRIQUE

mercredi 11 janvier 2017, par Assane Koné

Après quatre siècles d’agressions militaires, de pillages économiques, de viols culturels, d’aliénation politique et de marginalisation dans le processus de développement du capitalisme, l’Afrique accéda à l’indépendance politique.

Après les échecs de ses aventures militaires coloniales en Indochine et en Algérie, l’impérialisme français décida de se retirer de ses colonies d’Afrique (mais) sans partir d ’ où la FRANÇAFRIQUE qui est la continuation et la normalisation politiques, économiques et culturelles de la politique coloniale de soumission des colonies aux exigences des besoins économiques, financiers et diplomatiques de la France. C’est une pratique anti-souverainiste et anti développement de l’Afrique. Son antithèse est purement et simplement la rupture, à savoir la soumission des relations de l’Afrique avec l’ extérieur aux exigences de son développement interne, ce qui est l’opposé même de la politique d’ ajustement structurel néolibérale (sans fin) imposée au continent depuis des décennies.

La France et ses alliés ont montré leur capacité à défendre leurs intérêts.
Par contre les pratiques de la Françafrique d’une part, et celles de l’ajustement structurel néolibéral d’autre part, ont entraîné le désarmement culturel, politique et économique des pays d’Afrique. Mais cette analyse ne serait ni honnête ni complète si nous passons sous silence la responsabilité capitale des élites africaines dans la politique de croissance sans développement qui, dans le meilleur des cas, nous fait passer de la misère à la pauvreté.

La Renaissance et la Mutation de l’Afrique passent par le triple sursaut culturel, politique et économique. Là encore évitons de jeter toute la responsabilité de nos difficultés et échecs sur la France. La France, élément extérieur du processus néocolonial, ne peut intervenir qu’à travers les éléments internes que sont nos élites corrompues. C’est la corruption et l’inconsistance patriotique de certaines élites africaines qui sont les vecteurs de la recolonisation de notre continent. Ceux qui ont tenté de rompre le cercle vicieux de développement du sous développement ont été éliminés par les puissances d’argent avec la complicité de certains dirigeants africains. Tels ont été les cas des pères fondateurs et de leurs continuateurs comme le Président Modiobo Keita, Sankara et Kadhafi.

De Lumumba à Nkrumah, de Modibo à Nasser, de Sankara à Kadhafi, les porteurs du projet africain ont été arrêtés dans leur élan, mais cela n’enlève rien à leur mérite car ils ont montré la voie vers la lumière qui éclairera la marche historique vers la renaissance et la mutation de l’Afrique. Leur glorieux parcours sera porteur d’avenir si seulement si les nouvelles générations, notre génération reprennent le flambeau plus intelligemment en tirant les leçons du passé d’une part, et en se réarmant culturellement, politiquement et économiquement en fonction des rapports de force. Mais aucune arme (culturelle, politique, économique) ne sera efficace que si les acteurs africains les emploient selon la technique du judo, à savoir retourner la force du plus fort contre lui.

Aujourd’hui, le malheur est que nos élites ont courbé l’échine et ont cessé de penser par eux-mêmes et d’agir pour les peuples qu’ils sont censés incarner.
Nous Patriotes du Mali et d’Afrique, Face à la recolonisation vicieuse et pernicieuse de l’Afrique, sachons que c’est « la lutte qui décide de tout ». Mais qui décide de la lutte ? Nous, Africains qui refusent de baisser les bras.

Les peuples portent leur délivrance dans leurs mains et leurs destinées dans leur volonté.

Jeunes du Mali, Jeunes d’Afrique :

Refusons la partition du Mali et le protectorat français sur Kidal ;
Refusons la continuation de la soumission de l’Afrique aux exigences du maintien de la prospérité de la France ;
Rompons le cercle vicieux de la domination politique et économique néocoloniale afin que l’Afrique renaisse aux autres et à elle-même.

Mais le refus ne suffit pas. Nous devons passer de la dénonciation (nécessaire à la prise de conscience des peuples) à la réalisation des moyens et conditions de l’émergence de l’Afrique au 21e SIECLE.

« La force du plus fort est sa capacité d’absorber l’autre, d’agir et de parler à sa place ».
« La faiblesse est de ne pouvoir résister, de ne pouvoir répondre…En subissant la violence d’un autre, la substance passive n’a que ce qu’elle mérite ».

Jeunes du Mali, Jeunes d’Afrique :

Nous sommes l’avenir, nous sommes l’espoir des peuples d’Afrique.
Puisse dieu nous inspirer et guider nos pas dans la lutte pour la renaissance de l’Afrique.

Vive le Mali uni et indivisible
Vive l’Afrique unie pour sa renaissance et sa prospérité.

Bamako, le 08 janvier 2017
L’ESPACE GUARA KÈNÈ.


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