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Mali : les Attaques récurrentes contre le Camp de Nampala « Je me pose des questions »

lundi 25 juillet 2016, par Assane Koné

Nous sommes le 22 décembre 2008, le quotidien national L’Essor dans sa livraison n16348 nous relate que le Camp de Nampala fut attaqué par les bandits armés. C’est une première en son genre, et les insurgés étaient dirigés par un chef rebelle Ibrahim Ag Bahanga. L’attaque a commencé aux environs de 3 heures du matin, toujours selon l’Essor les insurgés étaient à bord de 16 véhicules de type 4X4 bien équipés, et qui transportaient une cinquantaine d’hommes. Le bilan est lourd du côté de nos forces de défense, les combats ont fait 15 morts et 13 blessés et pour le camp adverse pas de chiffre.

Lundi 5 janvier 2015 tôt le matin, le même camp a reçu la visite des assaillants. Le journal Le Républicain avance le chiffre de sept (7) morts en plus des dégâts matériels. Cet assaut avait été revendiqué par AQMI (Al-Qaïda au Maghreb islamique).

Lundi 3 août 2015, Studio Tamani nous informe que « vers 15H00 » qu’une escorte des forces armées du Mali est tombée dans une embuscade sur l’axe Diabaly-Nampala, à 6 km de Toulé, commune de Nampala, dans la région de Ségou. Bilan deux (2) soldats morts et quatre (4) autres blessés.

Nous sommes mardi 19 juillet 2016, tôt le matin on nous apprend pour la énième fois que le fameux camp de Nampala fut visité par les assaillants, le décompte des morts du côté des FAMAs (Forces Armées du Mali) est lourd 17 morts et 35 blessés. Cette attaque a été revendiquée par l’Alliance Nationale pour la Sauvegarde de l’Identité Peulh (ANSIP), le tout dernier né des mouvements armés dans le Mali.

Les attaques récurrentes contre le Camp de Nampala, « je pose me des questions »
Sun Tzu nous enseigne dans son livre ‘’L’art de la guerre’’ page 109, que : « nous devons étudier avec soin les leçons qui ont été apprises lors des guerres passées au prix du sang et qui nous ont été léguées » Je me pose la question si réellement nous avons réellement appris des leçons du passé. Des différentes et multiples attaques contre le camp de Nampala en particulier et en général de tous les autres camps militaires de Mopti à Aguelhok, avons-nous tiré des leçons suite à ces attaques ? Avons-nous évalué et pris des mesures régaliennes pour contrecarrer d’éventuels assauts des assaillants ? Avons-nous changé de mode opératoire pour la protection de nos camps militaires ? J’en doute.

Sun Tzu dans ‘’L’art de la guerre’’ pense que « la seule constante dans la guerre est le changement constant » je me pose la question si réellement nos stratèges ont lu Sun Tzu, Car le même camp de Nampala de manière récurrente est le théâtre des attaques des groupes armés ou djihadistes. Contrairement à ce que l’art de la guerre nous enseigne, au Camp militaire de Nampala de 2008 à nos jours la seule constante est l’immobilité constante, le non changement de nos tactiques et techniques.

Dans le même livre page 170, Sun Tzu nous dit que : « Etre assuré de prendre ce que vous attaquez, c’est attaquer un point que l’ennemi ne protège pas » je me pose la question si les assaillants savent avec rectitude que les FAMAs ne protègent pas leur camp de manière statique, de surcroit en période de guerre !
Chia Lin, un disciple de Sun Tzu dit : « qu’une armée sans agents secrets est exactement comme un homme sans yeux ni oreilles ». Je me pose la question où sont nos services secrets ? À plusieurs reprises le camp est attaqué presque avec les mêmes techniques. De nos jours avec tous ces moyens de communications, nos services secrets ne parviennent pas à appréhender en amont ces multiples attaques contre le camp militaire de Nampala. Lorsqu’on remonte le temps, nous nous rendons compte que nos arrières-grands parents avaient des moyens de communications pour alerter le danger venir vers le camp ou le village, à titre d’exemple nous pouvons citer : le feu, le tambour, le sifflet etc. des agents secrets étaient permanent stationnés placés dans des coins stratégiques pour alerter le quartier général par les moyens sus-visés. Nos grands parents étaient-ils plus habiles que nous ? Avec tous ces moyens de communications que nous avons : internet, téléphone, voiture, moto, radio nous ne parvenons pas à égaler nos ascendants, il y a lieu de se remettre en cause.

Les assaillants ont-ils été à l’école de Sun Tzu, car ce dernier nous apprend que : « Le moral de l’ennemi est l’objectif prioritaire entre tous. Il est primordial de le saper préalablement au choc des armées » Du Camp d’Aguelhok dans la région de Kidal à celui de Nampala dans la région de Ségou (500 kilomètre de Bamako), nous assistons depuis 2012 à des assauts contre les camp militaires des FAMAs, et très généralement l’objectif des rebelles et leurs acolytes djihadistes reste le même, c’est de tuer le maximum de soldats Maliens pour saper le moral des survivants.

En conclusion, l’auteur souscrit entièrement à la proposition faite par la CNAS-Faso Hèrè (Convention Nationale pour une Afrique Solidaire) qui invite les autorités compétentes à procéder à une évaluation sérieuse de l’efficacité des programmes de formation dispensés dans le cadre de la remise à niveau de nos Forces Armées à la lumière des menaces immédiates et futures pesant sur la sécurité et l’intégrité territoriale du Mali.

Je termine cet article en m’inclinant devant la mémoire de tous les FAMAs tombés sur le champ d’honneur.

Washington DC, le 20-07-2017
Issa Balla Moussa Sangaré
Malien d’aujourd’hui à la quête des ses valeurs ancestrales et sociétales


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